Quelle est la stratégie de la France au Mali ?

Le 26 novembre 2019, suite au terrible accident d’hélicoptère au Mali, où 13 soldats français ont trouvé la mort en opération, Bastien Lachaud a rendu hommage aux soldats et exprimé toute sa compassion à leurs proches, leurs familles, leurs frères et sœurs d’armes. Il a interrogé le Premier ministre sur la stratégie poursuivie au Mali, sur ce que le gouvernement compte faire concernant les troupes sur place, et sur les objectifs de la mission Barkhane.

Lire ci dessous le texte de la question :

Monsieur le premier ministre

la disparition de treize de nos soldats au Mali nous bouleverse.  Premier à m’exprimer, je veux le dire en notre nom à tous, la nation entière rend hommage à leur engagement, salue leur mémoire et assure leurs familles et leurs camarades de sa reconnaissance et de son affection.

Cette terrible nouvelle jette la lumière sur un conflit au sujet duquel nos alertes sont restées sans réponse.

Dès février 2018, nous avons demandé un bilan géostratégique de notre action militaire au Mali. En vain.

Aujourd’hui le pays entier s’interroge sur les objectifs poursuivis  et la stratégie adoptée. Le mot de « terrorisme » a confondu trop de réalités diverses et notre ennemi n’a pas été clairement identifié : trafiquants, séparatistes, miliciens, djihadistes ne peuvent pas faire l’objet du même traitement.

Nos armées remportent des victoires tactiques mais la crise s’étend. Le G5 Sahel devait apporter une solution. Constatant son échec, vous comptez désormais sur les forces spéciales européennes.

Or la crise est politique. La force ne peut y apporter de solution.

L’État est failli. La démocratie est en panne. Le peuple est le point aveugle de toutes les réflexions.

Les services publics fondamentaux n’existent plus.

Des puissances étrangères en profitent, comme l’Arabie saoudite qui gagne de l’influence en ouvrant des écoles coraniques.

Pendant ce temps, la France a dépensé 3,5 milliards d’euros en 6 ans d’opérations militaires.

 

Et pourtant, la population qui avait accueilli nos soldats avec effusion, semble aujourd’hui ne plus vouloir notre présence.

Dans ces conditions, monsieur le Premier ministre, il est impératif de fixer un cap à l’action, de préciser votre stratégie et de nous dire quels sont les voies et moyens que vous comptez adopter pour parvenir au retrait de nos forces du Mali.