Commémoration du 17 octobre 1961 : le devoir de mémoire doit nous rassembler

La Maire d’Aubervilliers, Mme Karine Franclet, a décidé cette année de ne pas commémorer officiellement le massacre du 17 octobre 1961.

Le 17 octobre 1961 fut une journée noire de l’histoire de notre pays et de notre ville. La violence sauvage de la police française fit des centaines de victimes parmi les algériens et algériennes, qui manifestaient pacifiquement pour le droit de l’Algérie à l’indépendance et la répression dont ils faisaient l’objet. Le déni dont ces crimes firent longtemps l’objet de la part des autorités françaises rajouta une deuxième violence, symbolique, à la violence de la répression. Il fallut une longue lutte menée par des générations de militants pour que la vérité éclate et que la République sorte de son silence.

Je ne peux que regretter la décision de la maire. Depuis des années, Aubervilliers commémore le 17 octobre 1961. Pourquoi rompre avec un usage établi dans la ville, grâce à l’engagement des associations et du maire d’alors, Jack Ralite ? Pourquoi heurter nombre de nos concitoyen·nes déjà meurtris par l’histoire ?

Aubervilliers s’honorerait de regarder le passé en face. C’est là notre dette, notre devoir républicain envers les victimes, leurs familles, leurs descendants. Il convient de ne pas faillir à cette obligation, et de montrer, au-delà des appartenances et des querelles politiques et partisanes, notre unité dans le devoir de mémoire. Je répondrai donc présent, ce 17 octobre, à l’appel des associations.

J’ai écrit à Karine Franclet pour lui demander de revenir sur sa décision et d’en faire de même ⬇️