Parly avoue : pas de stratégie de retrait des soldats du Mali !

J’interroge à nouveau la ministre sur les conditions auxquelles nous pourrons considérer que la mission des soldats français au Mali est accomplie, et envisager leur retrait.


Il n’y a pas de stratégie ! La ministre répète des éléments très vagues et généraux, qui ne répondent pas à la question posée. Elle admet même que les menaces sur notre sol ne proviennent pas de groupes basés au Sahel.
Sans objectifs de guerre, le gouvernement est dans l’incapacité de planifier le retrait de nos soldats du Mali. Il n’y a pas de solution militaire à cette situation, il n’y a que des solutions politiques.

Lire la question :

Madame la ministre,

Après 8 ans d’engagement militaire au Mali, il est plus difficile que jamais de connaître avec précisions l’objectif de cette guerre. Comme disent les militaires, quel est donc l’état final recherché ? On nous a longtemps dit qu’il s’agissait de faire « la guerre au terrorisme ». Mais le terrorisme est un procédé employé depuis fort longtemps, on comprend bien que cette guerre n’y mettra pas un terme. On nous a dit alors qu’il s’agissait d’une guerre « aux terroristes ».  Voyons cela de plus près.

Qui sont-ils donc ? Est-on capable de distinguer parmi tous ceux qui portent des armes au Sahel entre les nationalistes, les trafiquants, les djihadistes, les mercenaires de rencontre, les miséreux qui posent une mine pour une poignée d’argent ? J’en doute sérieusement, et je ne suis pas le seul.

D’ailleurs, le nombre de tous ceux qui portent des armes ne cesse pas d’augmenter. Les communiqués se succèdent pour annoncer des opérations au cours desquels des dizaines voire des centaines d’ennemis ont été neutralisés

et pourtant le nombre total de ceux que nous affrontons ne change jamais : en novembre dernier, le général Lecointre estimait que Barkhane dans le Liptako affrontait environ 1500 hommes. Vous seriez bien en peine je crois de dire qu’ils sont moins nombreux quatre mois plus tard. Il est assez clair que nous sommes dans la situation d’Hercule devant l’hydre et qu’à chaque tête qui tombe, il en repousse au moins une… Dès lors, il ne paraît pas raisonnable de répondre que la destruction des groupes terroristes est le préalable au retrait de nos troupes comme pourtant l’exécutif l’a laissé penser ces dernières années.

Je vous le demande donc encore une fois, madame la ministre, quel est l’état final recherché ? Quelles conditions devront être remplies selon vous pour ordonner le rappel des troupes françaises ? Présentez à la nation ces conditions !

Car sans plan précis, vous ne serez jamais en mesure de déclarer que la mission est accomplie et faire revenir nos soldats.