Deuxième jour de rencontres à Mascate, capitale d’Oman

En ce deuxième jour à Mascate, j’ai eu la chance de pouvoir m’entretenir avec le vice-ministre des affaires étrangères, Cheikh Khalifa al Harthy.

C’est un honneur qui donne une idée de l’estime d’Oman pour la France et de son désir d’approfondir les relations entre nos deux pays. Personnellement, j’y suis très favorable compte tenu de l’attitude très sage de cet État à l’égard de ses voisins. Le ministre m’a ainsi fait part de l’analyse que fait Oman de la situation dans la péninsule arabique et des tensions avec l’Iran. Je lui ai fait part des débats qui existent en France autour notamment des ventes d’armes françaises à l’Arabie saoudite et que ce sujet aurait sa part dans la campagne présidentielle. En tout état de cause, il est clair que nous avons en Oman des interlocuteurs avisés et disponibles que nous aurions tort de négliger et qu’à certains égards nous devrions même imiter. Le crédit dont ils jouissent auprès de toutes les puissances régionales vient tout entier de leur refus scrupuleux de toute ingérence et de la fiabilité de leurs engagements. La leçon vaut d’être retenue.

J’ai également pu rencontrer le général de division aérienne, Saleh bin Yahya al Maskari, qui dirige le collège national de défense. Cette institution encore relativement jeune correspond assez exactement à l’Institut des Hautes Études de Défense Nationale (IHEDN) en France. Elle forme les hauts gradés et dirigeants de l’administration omanaise mais aussi bon nombre de civils. Le général a d’ailleurs insisté sur cet aspect : les menaces pesant sur la sécurité des États peuvent désormais se concrétiser dans tous les domaines y compris civils. Ce qui implique que la population et les dirigeants partagent le plus largement possible leur compréhension des risques auxquels ils pourraient faire face ensemble à l’avenir.

La coopération entre la France et Oman dans le domaine de la défense existe bel et bien mais elle est encore relativement modeste. Elle pourrait être encore densifiée avec profit : l’expertise technique française pourrait avantageusement se combiner à la réflexion doctrinale omanaise qui est presque exclusivement tournée vers l’action défensive, conformément à son orientation générale en matière d’affaires étrangères.

De ces échanges enrichissants, mes interlocuteurs et moi-même ont retiré je crois une meilleure compréhension de la situation de nos deux pays. Ce qui est le préalable à toute relation durable, harmonieuse et même fructueuse.