Un 1er mai qui fait pleurer

Comment faire oublier des dizaines de milliers de manifestant·e·s rassemblé·e·s dans le calme en défense du service public et des droits des salariés ? On devine facilement la réponse : envoyez quelques centaines de zouaves encagoulés pour casser des vitrines ; laissez-les faire pour avoir de « belles » images

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Comment faire oublier des dizaines de milliers de manifestant·e·s rassemblé·e·s dans le calme en défense du service public et des droits des salariés ? On devine facilement la réponse : envoyez quelques centaines de zouaves encagoulés pour casser des vitrines ; laissez-les faire pour avoir de « belles » images sur les chaînes d’information en continu puis envoyez une pluie de gaz lacrymogènes . Les braves gens sur place n’ont plus qu’à pleurer : leur manifestation a été récupérée et leurs revendications sont occultées.

Beau résultat obtenu par la collaboration du pouvoir et de prétendu·e·s révolutionnaires qui se paient un grand frisson à pas cher et mettent en danger des dizaines de personnes.

Le 1er mai, la France insoumise a préféré, elle, assurer la sécurité de celles et ceux qui défilaient dans son cortège : pour arrêter la politique de Macron, nous n’avons pas besoin d’une minorité violente mais d’une majorité consciente ; nous n’avons pas besoin d’hurluberlus qui font le coup de poing mais d’un peuple qui vote de manière éclairée ; nous n’avons pas besoin de casser, nous avons l’obligation de construire.

Et c’est justement ce qui est en cours. Les faits passent encore sous les radars médiatiques mais petit à petit le peuple se fédère. Les organisations qui donnent le tempo de la lutte convergent ; les initiatives fleurissent. Philippe Martinez ces derniers jours a dit que la CGT est disponible désormais pour participer à des initiatives communes avec des formations politiques. Il faut saisir la balle au bond… Le 5 mai, la « Fête à Macron » est une première occasion. La France insoumise est pleinement impliquée dans la préparation de ce moment de lutte original depuis le début. Tout le monde y est le bienvenu ; il montrera le vrai visage de celles et ceux qui luttent contre la politique de Macron. Un visage joyeux, accueillant, familial, des personnes qui choisissent de passer ensemble de bons moments y compris dans la lutte. C’est l’exact inverse du macronisme, ce monde brutal où tout se paie et rien ne se partage ! Le vieux monde glacial de Margaret Thatcher…

Ce sera un beau moment sous le soleil qui permettra à celles et ceux qui ne peuvent pas faire grève d’apporter leur concours aux batailles du moment.

Ce sera sans doute aussi la préfiguration d’actions encore plus larges. Petit à petit, la marche « Stop Macron » organisée par tout une ribambelle d’organisations le 14 avril dernier à Marseille fait école. Des discussions sont en cours pour une grande initiative semblable au niveau national à la fin de mai ou début juin : la France insoumise se tient prête. Dans le même temps, la grève à la SNCF ne faiblit absolument pas ; le contact entre grévistes et non-grévistes n’est pas rompu ; les usager·e·s malgré les désagréments rencontrés continuent d’apporter leur soutien ; dans les universités l’arrivée des partiels et les évacuations brutales n’ont pas éteint le désir de s’opposer à la loir ORE instaurant la sélection à l’université.

Le poids du fatalisme pèse encore sur beaucoup d’entre nos concitoyen·ne·s mais l’énergie est contagieuse ; malgré le travail de sape des médias qui instillent le poison de la résignation, il s’en faut d’un rien avant que la morosité et la colère ne se tournent en un joyeux esprit de reconquête. Pique-niquer, marcher, défiler, chanter, se moquer du pouvoir, braver ses certitudes, débattre, convaincre, partout, tout le temps, pour que ce printemps chaque ami·e amène un·e ami·e à la lutte et nous voilà aux portes de la victoire ! c’est au bout de nos doigts et personne ne doit nous en empêcher !

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