Rencontre avec la commissaire de police d’Aubervilliers

Le vendredi 5 avril 2019, Bastien Lachaud a rendu visite au Commissariat de police d’Aubervilliers. La visite fut l’occasion de s’entretenir avec la Commissaire et les fonctionnaires de police et de faire un état de leurs conditions de travail ainsi que de la situation de la sécurité dans la ville.

L’insécurité qui trouble de façon récurrente le quotidien des albertivillarien·ne·s a de multiples facettes : incivilités, agressions et vols avec violence, trafic de drogue, cambriolages. Des phénomènes qui, de l’avis même des policiers, sont le fait d’un petit nombre d’individus, mais qui pèsent lourdement sur la majorité des habitant·e·s et sont à l’origine d’un sentiment d’insécurité très largement répandu.

Face à cette réalité, les services de police s’efforcent d’apporter la meilleure réponse possible en multipliant les contacts et les réunions publiques avec les habitant·e·s. Ils apparaissent toutefois trop souvent seuls et démunis face à la situation. Car, de l’aveu même des fonctionnaires de police, la réponse purement répressive est la plupart du temps insuffisante. Lorsque des mineur·e·s isolé·e·s laissé·e·s à l’abandon, dans des situations de détresse sociale et sanitaire extrême, en viennent à commettre des agressions contre les riverain·e·s, c’est une réponse de prévention et d’accompagnement qui est nécessaire. Et quand la petite délinquance se multiplie du fait de jeunes qui volent pour subvenir à leurs besoins de consommation quotidienne, la juste sanction du délit restera inefficace sans une politique de réinsertion qui empêche le basculement dans des parcours de délinquance toujours plus grave, et sans une politique sociale à même de redonner de l’espoir et une perspective à la jeunesse.

Le constat que Bastien Lachaud a pu faire lors de cette visite, comme de celle du commissariat de Pantin en février dernier, rejoint ainsi celui les conclusions tires en 2017 par les rédacteurs du livret sécurité de La France insoumise en 2017. Une véritable politique de sécurité publique ne saurait passer par la surenchère répressive et la politique du chiffre menée sous Nicolas Sarkozy et François Hollande, et que l’action Emmanuel Macron prolonge aujourd’hui. Il est ainsi tout à fait dérisoire d’affirmer que quelques policiers et véhicules supplémentaires suffiront seuls à transformer rapidement la situation d’un quartier, comme le Ministre de l’intérieur Christophe Castaner a pu le faire à l’occasion de l’inauguration d’un dispositif dit de “Quartier de reconquête républicaine” à Aubervilliers, en février dernier.  Seule la prévention, l’apaisement, le recrutement et la formation d’une police de proximité travaillant sereinement, sont à même d’assurer la sécurité de tou·te·s. Seule la conjonction de la politique de sécurité et de la politique sociale permettront de garantir un apaisement durable, en éliminant les racines mêmes de l’insécurité.