Pour sortir de la maltraitance des animaux

Le 8 octobre, lors de l’examen de la proposition de loi de Cédric Villani, j’ai expliqué pourquoi il fallait changer de rapport aux autres animaux, sortir de l’exploitation et la maltraitance, pour un modèle de coopération.

La crise de la Covid-19 nous a rappelé de manière urgente notre dépendance à notre environnement, à notre écosystème. Nous devons sauvegarder des conditions environnementales compatibles avec la vie humaine, cela ne peut se faire qu’en coopérant avec les autres animaux.

Malheureusement, l’examen du texte n’a pas pu commencer avant 22h, et a dû se terminer à minuit précises, ce qui n’a pas permis d’aller plus loin que l’article 1. Un seul des amendements de la France insoumise a pu être examiné.

Le seul des amendements qui a pu être défendu, portait sur la création d’un fonds de soutien aux éleveurs pour engager la transition vers un modèle soutenable écologiquement, et qui sorte de la maltraitance des animaux impliquée par le modèle de l’élevage intensif et des fermes usines.

Les députés de droite ont répliqué en essayant d’assimiler l’élevage familial en petites exploitations, et l’élevage intensif en batterie, essayant de créer de la confusion. D’autres ont prétendu que le sens du fonds de soutien était une sorte de nostalgie de l’élevage d’avant guerre, où les paysans avaient bien du mal à joindre des deux bouts.

Il n’en est rien. Réponses et clarifications ci dessous :

Il a été refusé par la majorité.

Malheureusement, le temps imparti n’a pas permis d’examiner la proposition de loi en dehors de son premier article.

Retrouver l’examen du texte en commission

Lire ci dessous le discours prononcé pour la discussion générale du texte :

Monsieur le Président, Monsieur le Ministre, Monsieur le rapporteur, Mes chers collègues,

A l’occasion de l’examen de la proposition de loi de Cédric Villani, que nous avons cosignée, nous devions avoir un débat sur un sujet essentiel pour des centaines de milliers, voire des millions de nos concitoyens. Les 800 000 qui ont signé la proposition pour un référendum d’initiative parlementaire pour les animaux, les 82% de français sont favorables à la fin de l’élevage en cage, aux 84% de Français qui sont pour l’interdiction de la chasse à courre, aux 91 % de Français qui sont opposés au commerce de la fourrure.

Mais, le règlement de l’Assemblée nationale nous contraint à examiner ce texte en un temps record. Soit nous votons le texte issu de la commission dans 2h, soit nous devons nous résoudre à ne pas voir l’examen de la proposition de loi achevé.

Or, la République en Marche pourrait très bien, si elle juge le sujet important, et il l’est, reprendre l’examen du texte sur son temps dédié, et avoir pleinement le débat. Déjà, en commission le texte a été détricoté par la majorité. Il a été réduit à portion congrue. Et il faudrait s’en contenter, et en plus, sans débat.

On voudrait que nous votions, en somme, le texte correspondant aux déclarations de Madame Pompili, et achever de faire de cette Assemblée la chambre d’enregistrement des desiderata du gouvernement.

Nous voulons avoir le débat sur l’élevage des animaux pour leur fourrure, que LREM veut réduire à la question des visons !

Nous voulons avoir le débat sur la chasse à courre, pratique barbare, cruelle, oligarchique, qui date de l’ancien ancien monde, l’Ancien régime, et qui brutalise encore aujourd’hui nos forêts. Mais le président Macron ne veut pas ce débat, soumis qu’il l’est à la lobbycratie de la chasse. Un ancien de ses ministres en a d’ailleurs fait les frais.

Nous voulons avoir le débat sur la vénerie sous terre, le déterrage des blaireaux, des renards, dans un déchainement de violence brutal et mesquin, pour battre à mort des animaux qu’on a déterrés de leur logis. Ce n’est pas de la chasse, c’est un pur plaisir sadique et cruel, de torturer des animaux et leur causant une terreur absolue avant de les achever. Une telle pratique n’est pas un loisir. C’est une abomination.

Nous voulons avoir le débat sur l’élevage intensif, qui martyrise des millions d’animaux chaque jour.

Le règlement de l’Assemblée ne nous permet pas de débattre du broyage des poussins vivants, nous n’en parlerons même pas.

La semaine dernière des images terribles de lapins en cages étaient révélées.

Aujourd’hui ce sont des cochons. Chaque fois c’est la même chose : souffrance, souffrance, souffrance ! Le tout pour satisfaire des objectifs de rentabilité qui ne permettent même pas à l’éleveur de vivre, mais qui se perdent dans les marges de la grande distribution ou dans le marché mondial dérégulé.

La majorité ait balayé d’un revers de main l’article relatif à l’élevage, sous prétexte que la loi EGALIM aurait déjà tout réglé. C’est un mensonge. Tout au long de la loi EGALIM, il a été répété qu’il ne fallait surtout rien faire d’autre que faire confiance à la filière.

Ce n’est pas que les professionnels soient indignes de confiance, mais avoir 3 salariés pour 6000 bêtes ne permet pas d’en prendre soin.

Et les décrets d’application de l’interdiction de l’élevage des poules en cage n’ont toujours pas été publiés ! Honte au gouvernement qui fait des annonces, et n’applique rien.

La crise du Covid-19 a rappelé de façon brutale et évidente que malgré toute notre culture, malgré toute notre technologie, nous sommes avant tout des êtres vivants. Nous avons besoin, comme tous les autres, de nous nourrir, de nous soigner.

Nous devons commencer à instituer d’autres relations avec les autres animaux qui nous entourent. Avec le dérèglement climatique, une chose est certaine : nous sommes tous embarqués sur la même planète. Nous avons besoin des autres composantes de notre écosystème pour vivre.

J’achève. Il y a un intérêt général humain dans la lutte contre les causes du dérèglement climatique. Les catastrophes climatiques comme les incendies, les inondations, la sécheresse, sont amenées à se multiplier. L’être humain ne s’en sortira pas seul. Nous avons besoin des autres espèces composant notre écosystème pour vivre.

Nous devons cesser le massacre des animaux sauvages et domestiques. Nous devons coopérer avec eux.