Il y a 15 ans, le 27 octobre 2005, Zyed Benna et Bouna Traoré mouraient à Clichy-sous-Bois, électrocutés dans l’enceinte d’un poste électrique à où ils s’étaient réfugiés pour échapper à un contrôle de police. Nombre de quartiers populaires s’embrasèrent suite à ce drame, révélateur d’injustices devenues insupportables. Nous n’oublions pas les visages de Zyed et Bouna. Nous n’oublions pas leurs vies brisées. Ils avaient 17 et 15 ans. Ils auraient 32 et 30 ans aujourd’hui.
Nous n’oublions pas Zyed et Bouna, car les causes du drame sont toujours là. Racisme, discrimination, violences policières, inégalités sociales, relégation des quartiers populaires. Rien n’a changé, la situation s’est même aggravée : il y a moins de services publics, moins d’emplois, plus de contrôles policiers abusifs. Les politiques libérales et autoritaires qui déchirent le tissus social et privent les classes populaires de tout horizon émancipateur se sont accentuées.
Nous n’oublions pas Zyed et Bouna, car leurs visages nous obligent. Ils nous obligent à lutter pour une République qui n’oublie aucun de ses enfants. Une « République jusqu’au bout », comme le disait Jaurès. Une République démocratique et sociale, qui permette à toutes et tous, quelle que soit leur couleur de peau ou leur origine sociale, de de se construire la vie qu’ils désirent. Pour que ces drames ne se répètent plus. Pour qu’il n’y ait plus jamais de morts comme Zyed et Bouna.