Jean-Luc Mélenchon propose sa candidature à l’élection présidentielle

Retrouver les jours heureux et le goût du bonheur, c’est possible !

Jean-Luc Mélenchon a proposé dimanche, 8 novembre, sa candidature à la prochaine élection présidentielle. Je veux revenir ici sur la méthode et le sens de cette démarche.

Une candidature murement réfléchie

Proposer sa candidature aux français et aux françaises, n’est pas une aventure personnelle, ce n’est pas une décision que l’on prend à la légère.

Être candidat, c’est porter un poids sur ses épaules. Surtout quand l’on propose de partager les richesses, de changer la manière de produire pour faire la transition écologique, de rendre le pouvoir au peuple. Quand l’on s’affronte aux puissants, à tous ceux qui veulent que rien ne change.

Être candidat, c’est prendre la responsabilité de porter les espoirs de millions de personnes. C’est concentrer sur soi les critiques, les attaques, la haine même parfois.

L’on ne prend pas la responsabilité de se placer en première ligne si l’on n’est pas convaincu d’être à la hauteur de la lutte à mener ; de la tâche à accomplir.

Une investiture populaire plutôt qu’une aventure personnelle

Cette conviction, Jean-Luc Mélenchon l’a acquise aujourd’hui. Mais il ne l’a pas acquise seul. Et sa candidature n’est pas le fruit d’une décision solitaire. Jean-Luc Mélenchon a murement réfléchi. Il a consulté, écouté, au sein de La France insoumise. Parmi les élus. Parmi les militants insoumis.

Jean-Luc Mélenchon a sollicité l’avis des Français : il propose sa candidature au parrainage citoyen. Toutes et tous peuvent déposer leur signature via la plateforme en ligne noussommespour.fr. Jean-Luc Mélenchon conditionnait sa candidature à l’obtention de 150 000 signatures. Cette démarche a rencontré un écho indubitable. Il n’a pas fallu 24h pour recueillir 100 000 parrainages citoyens sur le site noussommespour.fr, et à peine 4 jours pour réunir les 150 000 annoncés. Au bout d’une semaine, nous en sommes à 170 000 signatures, et le compteur continue à monter : signez et faites signer si vous ne l’avez pas déjà fait !

Remplacer le traditionnel parrainage par des élus par un parrainage populaire : l’idée est déjà ancienne ; Lionel Jospin l’avait proposée dans un rapport de 2012, de même qu’il avait suggéré le seuil de 150 000 signatures. Nous, l’avons reprise à notre compte, et la mettons dès aujourd’hui en pratique, avant de l’inscrire dans la loi. C’est une démarche essentielle, pour nous, qui souhaitons refonder nos institutions, pour les rendre plus démocratiques : nous ne sollicitons pas le parrainage de quelques élus ; mais celui du peuple.

Le succès de la démarche montre un engouement populaire indéniable pour la candidature de Jean-Luc Mélenchon. N’en déplaise aux commentateurs aigris qui accusent tantôt de gonfler les chiffres, tantôt que cet objectif soit trop aisé à atteindre. Ce succès montre aussi la soif de débat démocratique qui existe dans notre peuple : contrairement à ce qu’affirment ceux voudraient que la pandémie et le confinement referment les horizons et suspendent le débat politique, c’est plus que jamais le moment de discuter des choix qui nous ont conduit là où nous en sommes, et du modèle de société que nous voulons pour notre pays, pour reconstruire le « monde d’après ». La candidature de Jean-Luc Mélenchon remet ces questions sur la table, elle peut incarner une perspective politique et faire naître un espoir.

Jean-Luc Mélenchon, la seule opposition conséquente face au chaos macroniste

La candidature que Jean-Luc Mélenchon propose aujourd’hui, c’est à la fois celle du « non » à Emmanuel Macron et son monde ; et celle du « oui » à un projet pour notre pays, un projet d’harmonie entre les hommes et femmes et entre l’Humanité et la nature, qu’incarne le programme l’Avenir En Commun.

Depuis 2017, avec les insoumis, dans la rue comme à l’Assemblée, Jean-Luc Mélenchon a été au premier rang de tous les combats contre la politique injuste, brutale et autoritaire de Macron. Contre la casse du Code du travail, la suppression de l’ISF, la destruction de l’hôpital et de l’éducation, l’inaction en matière écologique, les violences policières contre les manifestants et la jeunesse, la gestion solitaire et chaotique de la crise du Covid-19.

Qui peut se targuer d’avoir dit « non », à chaque fois qu’il le fallait, sinon Jean-Luc Mélenchon ? Pas le Parti socialiste, qui souhaitait en mai 2017 « s’inscrire dans la majorité » de Macron et souhaitait sa « réussite ». Pas Europe écologie les verts, dont la principale figure médiatique, Yannick Jadot, refusait de se dire clairement « opposant » à Macron. Pas la droite et l’extrême-droite, qui ont fini par reconnaître que Macron n’avait fait que reprendre leurs idées libérales et autoritaires. Avoir été le seul à dénoncer avec constance et cohérence la politique destructrice de Macron, voilà qui donne une légitimité à la candidature de Jean-Luc Mélenchon.

Une vision et un programme pour répondre aux enjeux de notre temps

Mais l’on ne se présente pas à une élection présidentielle seulement pour s’opposer. Si l’on aspire comme nous à exercer la responsabilité du pouvoir, il faut avoir une vision cohérente de ce qui est bon pour notre pays et notre peuple. Cette vision alternative au libéralisme macroniste, Jean-Luc Mélenchon et La France insoumise l’ont développée de longue date. C’est pour cela même que la plateforme de soutien à sa candidature se nomme « Nous sommes pour ». Nous savons ce que nous voulons. Et ensemble, nous pouvons le faire.

Les années passées n’ont-elles pas montré que Jean-Luc Mélenchon et les insoumis avaient raison, avant beaucoup d’autres, sur les grands enjeux, les urgences de notre temps ? L’urgence démocratique, que la crise des Gilets jaunes a fait exploser au grand jour. L’urgence sociale, que l’impuissance de l’État et l’accroissement de la pauvreté rendent toujours plus incandescente. L’urgence écologique, que les catastrophes environnementales nous rappellent chaque jour. L’urgence de la paix, que les tensions internationales permanentes ramènent sans cesse dans l’actualité.

Nous avons posé les bonnes questions. Et nous avons les réponses. Le programme l’Avenir En Commun, fruit de consultations avec des acteurs venus de tous les secteurs sociaux, intellectuels, militants associatifs, syndicalistes, a rassemblé 7 millions de voix en 2017, autour de l’aspiration a un renouveau démocratique, social, écologique.

Ce programme est aujourd’hui plus actuel que jamais. Il a en outre été mise à jour, grâce au travail des équipes de La France insoumise. Et il n’est pas figé : le programme pourra être amendé en fonction des contributions des citoyens et des associations, mais aussi des autres forces politiques, auxquelles Jean-Luc Mélenchon a proposé de nouvelles discussions.

Un candidat et une équipe expérimentés, et capables d’exercer le pouvoir

L’expérience de Jean-Luc Mélenchon parle aussi pour sa candidature : 40 ans de pratique ont démontré sa constance politique dans son attachement aux idéaux de l’humanisme et du progrès social, et ont fait de lui un homme à la culture politique rare dans le paysage politique français actuel, et doté d’une grande connaissance des rouages des institutions. Un homme, à la carrière faite, qui ne renoncera pas à ses engagements et ses convictions, mais qui saura gouverner avec mesure et sagesse.

En clair : un homme d’État et un républicain, qui sait s’élever au-dessus des contingences du moment et placer au-dessus de tout l’intérêt de la Nation – il l’a montré dans tous les moments de crise qu’a connu notre pays. En somme, l’opposé de la présidence brutale et autoritaire de Macron, qui prend le pays pour une « start-up », qui n’a fait que violenter les oppositions, malmener l’État, et accroitre les tensions entre les français.

Et Jean-Luc Mélenchon n’est pas seul. Contrairement à ce que disaient les mauvaises langues en 2017. Le travail du groupe insoumis à l’Assemblée nationale, les nombreuses propositions lois qu’il a déposé, témoignent de l’expérience de l’équipe qui l’entoure, de la capacité du mouvement qu’il a su construire à exercer le pouvoir au sein des institutions.

En somme, si Jean-Luc Mélenchon était élu, nous aurions une vision cohérente pour rebâtir notre pays après les années de chaos macroniste. Nous aurions les équipes pour réaliser cette vision. Celle d’une République démocratique, d’un État social protecteur, d’une économie au service de la bifurcation écologique, d’une diplomatie indépendante. Quel candidat peut en dire autant ?

Faire vivre à nouveau les idéaux de progrès de la gauche

La candidature de Jean-Luc Mélenchon peut-elle créer une majorité d’adhésion autour de ces idées ? Je le crois. C’est la seule candidature à même de réconcilier les idéaux de progrès qui ont fait l’histoire de la gauche avec le peuple, dont une large part se cantonne aujourd’hui dans l’abstention. Une réconciliation sans laquelle il ne peut y avoir de victoire en 2022.

L’on nous oppose souvent qu’une candidature de Jean-Luc Mélenchon et de La France insoumise ne pourrait pas « rassembler la gauche ». Tout dépend du sens que l’on donne à cette expression. Si l’on parle des idéaux qu’a défendu historiquement la gauche, – l’élargissement des droits démocratiques, la justice et le progrès social, l’écologie, le primat de l’intérêt général sur l’intérêt particulier, du bien-être de la majorité du peuple sur celui d’un petit nombre de très riches – en vérité, il n’y a pas de candidature qui puisse mieux les porter et davantage rassembler autour d’eux que celle de Jean-Luc Mélenchon. Il l’a démontré en 2017. Les sondages le confirment aujourd’hui, le plaçant loin devant dans les intentions de vote et la sympathie des électeurs qui se reconnaissent dans « la gauche ».

Si l’on parle des appareils politiques de gauche – le parti socialiste, les verts, le parti communiste français – le problème est différent. De multiples démarches ont été faites dans leur direction. Jean-Luc Mélenchon a proposé dès 2019 de constituer une « fédération populaire » pour soutenir les mobilisations sociales et écologiques. Face à la pandémie, il a proposé des « causes communes », autour desquelles toutes et tous peuvent converger. La France insoumise a pris l’initiative de proposer un cadre national d’alliances pour les élections régionales et départementales, sur une base stratégique et programmatique. Proposer un programme et une stratégie commune, rien que de bien logique : sans cela, l’union ne serait pas possible et ne saurait avoir de sens. On ne fabrique pas un « rassemblement de la gauche » avec des gens dont certains n’ont pas fait le bilan des années Hollande ou de leur soutien à Macron. Nos interlocuteurs, qui poursuivent chacun une stratégie propre, se sont jusqu’ici refusés à cette clarification, prenant le risque de la division – tout en nous accusant d’en être responsables. Aujourd’hui, nous soumettons à nouveau notre programme aux formations politiques, aux forces syndicales et associatives et leurs proposons à nouveau des discussions, qui permettraient de parvenir à un programme commun.

Il est possible que ces organisations politiques campent sur leur position et se refusent jusqu’au bout à nous rejoindre. Nous le regretterions. Mais c’est leur affaire. Cela ne serait pas pour autant synonyme de défaite. François Mitterrand l’a bien emporté en 1981, alors même que Georges Marchais était le candidat du parti communiste. En vérité, à une exception près (qui n’a par ailleurs pas permis la victoire, en 1965), il n’y a jamais eu, dans notre histoire, un candidat unique de la gauche à l’élection présidentielle : cela n’a pas empêché certains vainqueurs de rassembler la majorité des électeurs de gauche.

Fédérer le peuple et construire une majorité d’adhésion

Cependant, il faudra pour l’emporter convaincre bien au-delà des rangs de celles et ceux qui se reconnaissent encore aujourd’hui dans la gauche. Il faudra convaincre ces millions de français et de françaises, souvent issus des classes populaires, qui s’abstiennent, et le font de façon croissante – les dernières élections partielles l’ont encore démontré. Celles et ceux qui se sont éloignés de la politique, parce qu’elle n’a pas démontré sa capacité à leur donner une vie meilleure, qu’elle les a déçu, qu’elle les a trahis même – que l’on pense au désastreux quinquennat de François Hollande.  Cette mobilisation des abstentionnistes, cette réconciliation des idéaux de la gauche avec le peuple, seul Jean-Luc Mélenchon peut y parvenir.

Il peut y parvenir parce que ses engagements et ses combats l’ont fait connaître et apprécier comme tribun du peuple, porte-parole de ceux qui n’ont pas de voix dans les institutions et le petit milieu politico-médiatique. Parce que le Programme l’Avenir En Commun est le seul qui répond véritablement aux attentes des classes populaires. Le seul à même de les convaincre qu’avoir un emploi, vivre bien de son travail, se loger, se soigner, offrir à ses enfants une bonne éducation, en un mot, avoir une vie meilleure, c’est possible, par les urnes !

Jean-Luc Mélenchon peut y parvenir parce qu’en proposant une révolution citoyenne et une assemblée constituante, qui permettra au peuple lui-même de refonder les institutions et de réécrire les règles de la vie politique, et de reprendre ainsi son destin en main, il peut ramener à la politique toutes celles et ceux qui en ont assez du système verrouillé de la Ve République. Redonner foi dans le progrès social. Redonner le pouvoir au peuple. Comment construire une majorité d’adhésion autrement que comme cela ? Qui d’autre peut le faire, sinon Jean-Luc Mélenchon ?

Apaiser la France

Dire que la candidature de Jean-Luc Mélenchon rassemble toutes ces conditions – une force qui s’oppose à Macron et propose un programme articulé et opérationnel pour le renouveau démocratique, social et écologique de notre pays ; un mouvement qui peut redonner vie à la gauche et fédérer le peuple de tous ceux qui s’en sont détournés – c’est affirmer pour finir qu’une victoire de notre candidat pourrait tourner la page des années noires du macronisme, et résoudre les contradictions dont souffre notre pays.

Celle d’un pays bloqué, où l’ascenseur social est en panne, où la vie est chaque jour plus difficile. Celle d’un système politique verrouillé et autoritaire d’où le peuple est exclu et où il fait la grève du vote. Celle d’une crise de longue durée, où personne n’espère plus en des lendemains meilleurs, et où le désespoir généralisé nourrit les haines, la recherche du bouc-émissaire, la tentation du pire. En finir avec tous ces maux, ce serait réconcilier les français et retrouver cette France que nous aimons : une nation généreuse, juste et apaisée, fidèle à son idéal de liberté, d’égalité et de fraternité. Retrouver les jours heureux et le goût du bonheur.

Ça vaut la peine de se battre, non ?