La période de crise sanitaire a été un stress supplémentaire pour les futurs parents. Au stress inhérent à une grossesse, s’est ajouté la peur de la contamination, l’inconnue sur les risques pour l’enfant. Mais se sont également ajoutées de violences qui auraient pu être évitables, comme en premier lieu l’exclusion de l’autre parent des examens préalables, afin de protéger les soignants, faute de masques suffisants. Ensuite, certaines femmes ont été contraintes à accoucher avec un masque, ce qui est particulièrement éprouvant compte tenu de l’effort physique que demande un accouchement.
Question écrite au gouvernement :
M. Bastien Lachaud interroge M. le Ministre de la Santé et des solidarités sur les conditions de l’accouchement pendant la crise sanitaire, et les violences obstétricales qui en ont résulté.
De nombreuses femmes ont accouché dans des conditions qui ont dû prendre en compte la crise sanitaire. Avec la pénurie initiale de masque, mettant en danger la santé des futures mères, et celle des soignants, le ou la conjointe de personne qui accouche ont été exclus des salles de naissance, représentant une très grande violence pour la famille, séparée au moment de la naissance de l’enfant, le futur parent ne pouvant pas assister mère dans ce moment. A présent, le port du masque a pu être imposé aux parturientes, ce qui constitue également une grande violence. En effet, l’accouchement est un moment éprouvant, demandant un effort physique important, où la respiration est cruciale. Or le masque est une gêne pour respirer, particulièrement quand on fait un effort.
Dans un communiqué du 9 septembre 2020, le ministère de la Santé et des solidarités précise que les femmes peuvent « être accompagnées pendant l’accouchement par leur conjoint », et que « le port du masque chez la femme qui accouche est souhaitable en présence des soignants mais qu’il ne peut en aucun cas être rendu obligatoire ».
Malgré cela, le port du masque continue à être imposé dans certaines maternités, ainsi que le relèvent de nombreux témoignages. La Fondation des femmes a d’ailleurs saisi la Défenseure des droits à ce sujet.
L’accouchement est un moment qui peut être éprouvant, génère du stress, qui ne doit pas être rendu plus complexe encore par la présence d’un masque. Selon le collectif Stop violences obstétricales et gynécologiques, il pourrait s’ensuivre plus de dépressions post partum. Différentes solutions pourraient éviter cela, d’abord le test au Covid de la future mère, pour s’assurer qu’elle n’est pas contagieuse. Ou encore le port du masque FFP2 pour les soignants, afin de leur garantir qu’ils ne peuvent être contaminés pendant l’accouchement, permettant ainsi à la future mère de respirer librement pendant son accouchement.
La présence de l’autre parent auprès de l’accouchée et de l’enfant est indispensable pour la création précoce d’un lien du parent avec son enfant, pour le partage des tâches, et par voie de conséquence pour l’égalité au sein du couple. Ainsi, il est important de garantir que le futur parent puisse accompagner la mère tant dans les examens préalables, qu’en salle de naissance, et à la maternité dans les jours qui suivent l’accouchement.
Aussi, M. Bastien Lachaud souhaite savoir ce que le ministère compte faire pour assurer aux futures mères de pouvoir accoucher sans masque, tout en garantissant la protection sanitaire des soignants qui l’assistent.