A quand le remplacement des professeurs en Seine-Saint-Denis ?

Depuis des années, l’éducation nationale manque de moyens en Seine-Saint-Denis. Classes surchargées, professeurs non remplacées, médecine et vie scolaire négligées : à chaque rentrée, c’est la même chose ! Les établissements d’Aubervilliers et de Pantin l’ont encore connu cette année. Avec la crise du COVID, l’école, déjà au bord de la rupture, risque de craquer. Les inégalités scolaires déjà importantes risquent d’exploser.

Où sont les mesures et les moyens sanitaires nécessaires ? Où est le plan de rattrapage ? Depuis des années, les syndicats enseignants, les parents d’élèves, les élus, demandent un plan d’urgence pour l’éducation dans le département. Mais Macron et le gouvernement n’écoutent rien. Macron a refusé d’embaucher des enseignants supplémentaires Qu’attend Blanquer ?

J’ai posé une nouvelle fois la question au gouvernement ⬇️

Lire le texte de la question :

Monsieur le Président, Mes chers collègues, Madame la Ministre,

Au moment de m’adresser à vous aujourd’hui pour évoquer la situation des établissements scolaires de ma circonscription, à Aubervilliers et Pantin, et de la Seine–Saint-Denis, j’ai comme un sentiment de déjà-vu. 

À chaque fois que je le peux, je porte la parole des élèves, des parents, des enseignants. Qui n’en peuvent plus d’une école qui devrait être prioritaire, mais que vous négligez. Il ne se passe pas six mois sans que je vous demande dans cet hémicycle quand vous accorderez enfin aux établissements les moyens humains et matériels dont ils ont besoin. Il ne se passe pas un mois sans que j’écrive au ministre ou au Recteur de l’Académie de Créteil pour les alerter sur les difficultés d’un collège, d’un lycée de ma circonscription.

À chaque fois, l’on me fait, l’on nous fait, les mêmes réponses. Quand on daigne nous répondre. Des réponses vagues. Des réponses qui nient la réalité : « Tout va bien » ou « pas de vagues » — ce sont les mots de Christine Renon, directrice d’école à Pantin, qui s’est donné la mort l’an dernier, épuisée au travail. Malgré toutes les alertes, malgré les drames, rien ne change. Et tout empire même. D’autant que la pandémie et ses conséquences sociales frappent avec une violence particulière mon département, et accroissent les difficultés d’une école déjà au bord de la rupture. Et que vous vous refusez toujours à prendre les mesures qui s’imposent.

Où sont les moyens et les mesures sanitaires nécessaires pour garantir la continuité des enseignements tout en préservant les établissements de la pandémie ? Où sont-elles quand les bâtiments sont déjà trop exigus pour des élèves trop nombreux ? Quand la médecine scolaire, la vie scolaire, les agents d’entretien sont réduits depuis longtemps à la portion congrue ? Quand le ministre s’est refusé à systématiser le fonctionnement en demi-groupes ?  Il a fallu une semaine de mobilisation des personnels pour l’obtenir dans les lycées, mais pas dans les collèges ! Le ministre et la hiérarchie se sont murés dans le déni, se contentant de rabâcher un « protocole sanitaire » inapplicable sur le terrain, faute de moyens matériels. Tout un symbole !

Où est le plan d’urgence pour l’éducation en Seine–Saint-Denis ? Pourquoi ne recrutez-vous pas les enseignants nécessaires en nombre suffisant ? Il le faut, si l’on veut éviter que la crise n’accroisse encore davantage les inégalités scolaires, et ne pénalise encore un peu plus les élèves déjà défavorisés. Les fédérations de parents d’élèves, les syndicats enseignants, vous l’ont dit et répété. Mais vous n’écoutez rien. Le Président de la République a refusé l’embauche de nouveaux enseignants considérant qu’ils ne servent pas « à redresser le pays » et que cela « aggrave le déficit ». Résultat : comme chaque année, le non-remplacement — l’on devrait plutôt dire la pénurie — d’enseignants fait des ravages, les heures manquées s’accumulent. Je pourrais vous parler du collège Lavoisier de Pantin, où presque 150 élèves n’ont pas eu cours d’anglais et de français pendant des semaines. Du collège Rosa Luxembourg d’Aubervilliers où l’on manque de professeur de mathématiques, d’histoire-géographie. La liste serait longue. Elle ne cessera de s’allonger, tant que vous ne ferez rien.

Alors, quand allez-vous enfin ouvrir les yeux sur cette réalité que vous ne voulez pas voir ? Quand allez-vous cesser de sacrifier la jeunesse de Seine–Saint-Denis ? De mépriser les efforts des enseignants et des personnels de terrain ? Quand allez-vous mettre en œuvre un plan d’urgence pour l’éducation dans le département ?