Chasse à courre : pas de privilège pendant le confinement !

La chasse à courre est une pratique oligarchique et barbare consistant à traquer un animal à l’aide d’une meute de chiens, pour l’achever, une fois épuisé, à l’arme blanche. Autrement appelé « vénerie », cette pratique est interdite dans la plupart des pays d’Europe, sauf en France, devenu le terrain

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La chasse à courre est une pratique oligarchique et barbare consistant à traquer un animal à l’aide d’une meute de chiens, pour l’achever, une fois épuisé, à l’arme blanche. Autrement appelé « vénerie », cette pratique est interdite dans la plupart des pays d’Europe, sauf en France, devenu le terrain de jeu des équipages étrangers.

Perturbant gravement la forêt, causant une terreur absolue aux animaux traqués, empêchant les autres usagers de la forêt de s’y rendre, cette pratique devrait être interdite depuis longtemps. Bastien Lachaud l’a d’ailleurs demandé, avec plusieurs députés de tout groupes, dans une proposition de loi. Il a participé à plusieurs rassemblements de protestation contre cette chasse qui pousse les animaux apeurés jusque dans les jardins et les rues des villes environnant la forêt. Il a soutenu son interdiction lors de l’examen de la proposition de loi de Cédric Villani, qui n’a malheureusement pas pu être examinée en entier.

Pendant le confinement, la chasse à courre était explicitement interdire par circulaire de la ministre de la Transition écologique. Pourtant, des équipages ont considéré qu’ils pouvaient chasser, en dépit du confinement. Alors que la chasse à courre n’est clairement pas une pratique sportive ou de loisir individuelle autorisée.

Question écrite au gouvernement, publiée le 22/12/2020 :

Bastien Lachaud interroge Madame la Ministre de la Transition écologique sur les parties de chasses à courre qui se sont déroulées pendant et en dépit du confinement.

Depuis le 29 octobre, les Français connaissent un nouveau confinement afin de freiner la seconde vague de Covid-19, ne peuvent sortir de chez eux qu’avec attestation dérogatoire de sortie. Les sorties sportives ont été autorisées seulement dans la limite du kilomètre autour du domicile, pendant 1 h, et à partir du 28 novembre, dans la limite de 20 km pendant 3 h.

De ce fait, la chasse de loisir a été suspendue sur tout le territoire, et ce, même avec l’assouplissement des règles de confinement de la fin novembre. Seules les chasses à des fins de régulation des espèces « à l’approche, en battue et à l’affût » peuvent obtenir une dérogation de la préfecture selon la circulaire du ministère de l’Écologie en date du 31 octobre, concernant le grand gibier (cerf, chevreuil, sanglier…). La circulaire précise explicitement que « les autres activités de chasse sont interdites pendant la période de confinement, notamment les chasses de loisir sans impact sur la régulation nécessaire du gibier, et en particulier la vénerie ». L’arrêté préfectoral de l’Aisne autorise bien la chasse au gros gibier, à compter du 28 novembre, mais en battue, à l’approche et à l’affût, et la dérogation au confinement prévue est celle de la participation à une mission d’intérêt général, sur demande de l’autorité administrative, sous réserve de l’approbation d’un plan de chasse. Il n’y a donc pas de dérogation pour la chasse à courre.

Pourtant, on a pu constater que plusieurs équipages de vénerie étaient de sortie dans l’Aisne le week-end du 5 et 6 décembre ainsi que celui du 12-13 décembre dans l’Allier pour s’adonner à leur « loisir », comme le rapporte l’association Abolissons la Vénerie Aujourd’hui (AVA). Les principaux intéressés ne nient pas les faits. Ils considèrent ces parties de chasse comme de simples sorties dans le cadre réglementaire des 3 h et des 20 km afin de faire faire de l’exercice aux chiens, confinés dans leurs chenils depuis de longues semaines.

Il s’agit d’un argument spécieux puisque la personne chargée de s’occuper des chiens au chenil peut très bien les sortir seule, comme cela se fait ailleurs. Par ailleurs, les équipages ont poursuivi des animaux, preuve qu’il s’agissait bien là d’une chasse, et non simplement de promener les chiens.

De plus, ce sont les activités de loisir et sportives de plein air individuelles qui sont autorisés, et non les pratiques collectives. Or, la chasse à courre est par définition une pratique collective. De fait, il y avait bien plusieurs membres d’équipage rassemblés, ainsi que des camions et des dizaines de suiveurs à pied ou à vélo, comme c’est de coutume. Il s’agissait bien d’une pratique collective, ce qui est interdit. Malgré leur dénonciation aux autorités compétentes, les veneurs n’ont pas été appréhendés. Ces derniers jouissent-ils donc d’une immunité spéciale ? Existe-t-il un décalage entre les chasseurs à courre, qui peuvent déroger aux règles et ainsi littéralement bénéficier de privilèges, et le reste de la population ?

Monsieur le député interroge donc Madame la Ministre sur les dispositions qu’elle compte prendre face à cette situation intolérable où des individus pratiquent une chasse cruelle et barbare, en violation délibérée et revendiquée des règles de confinement.

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