J’ai dénoncé l’hypocrisie de la loi sur la maltraitance animale, qui protège certains animaux, mais abandonne les autres aux pratiques cruelles de la chasse et de l’élevage intensif.
En Marche veut faire une loi « consensuelle », il évite donc soigneusement de s’affronter aux lobbies de la chasse et de l’agrobusiness :
- rien sur les pratiques cruelles de la chasse, ni chasse à courre, ni vénerie sous terre, ni chasse à la glu. Les chasseurs continueront à commettre les pires horreurs sans être inquiétés par cette loi.
- rien sur l’élevage intensif si ce n’est l’interdiction de l’élevage des visons pour leur fourrure. Oui ces élevages en cage se font dans des conditions effroyables, et doivent être fermés. Les indices convergent pour penser que les élevages intensifs de visons seraient à l’origine de mutations du virus qui nous menace. Ce sont des bombes sanitaires qu’il est urgent de désamorcer.
Cette loi est incomplète et incohérente, parce qu’En Marche refuse d’affronter le problème de l’élevage intensif.
On pourra donc arracher les poils de lapins d’élevages, si mais le propriétaire particulier du même lapin s’avisait d’en faire autant, il risquerait la prison pour maltraitance.
Nous voulons une agriculture biologique et paysanne, et en finir avec ce système qui broie ces animaux, mais accable aussi les hommes et l’environnement.
Réponse au Ministre de l’Agriculture ⬇️
🎦 Voir la déclaration lors de l’examen en commission
Lire le discours intégral ⬇️
Monsieur le Président, Mesdames et Messieurs les rapporteurs, Mes chers collègues,
Nous débattons aujourd’hui d’une loi visant officiellement à renforcer la lutte contre la maltraitance animale. Mais comme la majorité En Marche en a l’habitude, ce titre ne correspond pas à la réalité. Et en déclarant irrecevables de manière arbitraire nos amendements, elle empêche de débattre des formes de maltraitance animale les plus évidentes.
Pour En Marche le broyage des poussins vivants n’est pas de la maltraitance animale.
Pour en Marche, la castration à vif des porcelets n’est pas de la maltraitance animale, pas plus que leur couper la queue à vif ou leur limer les dents. L’accepteraient-ils pour des chiens ou des chats ? Non ! Mais leur pitié ne va pas jusqu’aux porcelets.
Pour En Marche, enfermer des poules ou des lapins sur l’équivalent d’une feuille A4, ce n’est pas de la maltraitance animale ! Pourtant ces placides herbivores en deviennent cannibales.
Pour En Marche, les fermes-usines ne sont pas non plus de la maltraitance de l’idée même qu’on peut se faire de la vie animale.
Pour En Marche, piéger des oiseaux, sans distinction d’espèce, par de la glu, ce n’est pas de la maltraitance animale ! Pourtant elle leur colle les pattes, le bec, les plumes, et les condamne à une longue agonie où ils se débattent en vain pour se libérer.
Pour En Marche, traquer des renards ou des blaireaux jusque dans leurs terriers, ivres de terreur, en les acculant avec des chiens pendant de longues heures, avant de les déterrer et de les achever en les frappant sauvagement avec des barres de fer, ce n’est pas de la maltraitance animale !
Que des espèces protégées puissent se trouver dans les mêmes terriers ne les préoccupe pas davantage, pas plus que la présence d’enfants devant de telles scènes. Non, pour En Marche, comme pour leurs amis du lobby des chasseurs, tout cela c’est le respect de la biodiversité !
Pour En Marche, traquer des cerfs des heures durant, avec une meute de chiens, par une bande à cheval, jusqu’à épuisement total, avant de les tuer à l’arme blanche, ce n’est pas de la maltraitance animale ! La chasse à courre traque les animaux, allant jusqu’à les noyer, ils les traquent même jusque dans les gares SNCF !
Nous ne parlerons donc d’aucun de ces sujets, car En Marche considère que tout ceci est hors sujet dans une loi qui vise à lutter contre la « maltraitance animale » !
Alors oui cette loi est bienvenue, car les animaux sont trop maltraités en France, mais elle est hypocrite et volontairement incohérente. Elle sélectionne arbitrairement les animaux qu’on peut continuer à maltraiter, et ceux qui suscitent suffisamment de compassion pour être épargnés. Selon eux, élever des visons en cage, c’est inacceptable. Mais aucun problème pour élever des poules en cage.
Arracher à vif les poils d’un lapin angora dans un élevage, aucun problème. Mais qu’un propriétaire particulier de lapin s’avise d’en faire la moitié, et il risquera justement la prison. Incohérence totale !
Mais cet arbitraire a ses raisons : l’argent et le lobby !
L’élevage industriel et intensif est disculpé par avance : selon En Marche si c’est de l’élevage, la maltraitance ne peut pas exister. Bien sûr, il est facile de s’en prendre aux particuliers. Bien plus dur de s’attaquer au réel problème de l’élevage intensif.
Pourtant, il n’est pas viable, ni pour ces pauvres bêtes, ni pour les éleveurs, ni économiquement, ni écologiquement.
Il est plus que temps de prendre conscience que nos destins sont liés. L’homme est un animal comme les autres, et à ce titre il a besoin de se nourrir, de se déplacer, d’avoir des conditions de vie sociables, et bien sûr, il peut aussi tomber malade. La pandémie de coronavirus a pour origine le passage d’un virus d’un animal à l’homme. Les indices concordent pour penser que ce sont les élevages intensifs de visons qui sont responsables de l’apparition du variant anglais, voire de l’origine première de la pandémie.
Conserver de tels élevages intensif dans ce contexte est une folie ! C’est même criminel ! Tous les élevages intensifs sont des bombes sanitaires qui risquent à tout moment de provoquer de nouvelles épidémie, plus graves encore.
Nous devons changer notre rapport aux animaux, et instaurer une coopération en vue d’une survie commune, en lieu et place de l’exploitation sauvage à laquelle nous nous livrons, qui nous mène tous à l’abime. C’est donc d’une loi globale sur l’harmonie entre les hommes et les animaux dont nous avons besoin, pas d’une loi d’opportunisme électoraliste.