Lapeyre racheté par Mutares ? Des milliers d’emplois en danger !

Qui ne connait pas les magasins Lapeyre ? Spécialiste de la menuiserie et de l’aménagement (portes, fenêtres, salle de bains, cuisines), l’entreprise emploie plus de 3500 salariés, dans 126 magasins et 10 usines. Le siège administratif de Lapeyre se trouve en Seine-Saint-Denis, à Aubervilliers, dans ma circonscription.

Un rachat opaque par un fond spéculatif

Propriété du groupe Saint-Gobain, Lapeyre connait depuis plusieurs années une situation difficile, fruit d’erreurs stratégiques de sa direction. Saint-Gobain a pris la décision de vendre Lapeyre au fond d’investissement allemand Mutares, connu pour son activité de rachat et de restructuration d’entreprises en difficultés. Les conditions du rachat par Mutares sont opaques, la nature exacte du projet du fond allemand n’étant pas connue, tout comme celle de toutes les offres concurrentes. D’autres propositions ont été écartées, comme celle du « collectif Lapeyre », rassemblant de nombreux salariés, et qui a élaboré un projet crédible pour le redressement de l’entreprise et la sauvegarde de l’emploi.

Un plan social en perspective

Le rachat de Lapeyre par Mutares, ce sont des milliers d’emplois potentiellement en danger ! Mutares est connu pour ses opérations de rachat à but spéculatif, sans aucun projet pour les salariés : Pixmania, Artmadis, Grosbill, toutes les entreprises rachetées par Mutares finissent sur le carreau, avec des licenciements à tour de bras. C’est ce qui semble se dessiner aujourd’hui pour Lapeyre. Un document confidentiel ayant fuité auprès des syndicats de Lapeyre et révélé par la presse laisse entrevoir la perspective un véritable plan social. Sans aucun projet de développement de l’entreprise, Mutares cherche seulement à profiter de la liquidation de ses actifs, avant de mettre la clef sous la porte.

Des conséquences désastreuses pour l’emploi

Les conséquences sociales seraient désastreuses. La perte d’un savoir-faire industriel accumulé au long d’une histoire presque centenaire, depuis la fondation de Lapeyre en 1931. Une catastrophe. Près de 1000 licenciements, la vente d’une partie du patrimoine immobilier du groupe et la fermeture d’une partie de ses usines, partout en France – dans certaines régions, ses usines sont parfois implantées depuis des décennies dans des zones rurales fragiles et isolées, où elles sont de gros employeurs.

J’écris au PDG du groupe Saint-Gobain et au ministre de l’économie

Député d’Aubervilliers, où se situe le siège administratif de Lapeyre, j’ai été alerté par les représentants syndicaux des personnels du groupe, qui m’ont fait part de leurs craintes. Ils demandent la transparence complète sur les différentes offres de reprise et l’organisation d’une table-ronde réunissant les représentants de l’État, du groupe Saint-Gobain et ceux de Lapeyre et de son personnel. Je me suis donc adressé au PDG du groupe Saint-Gobain, Pierre-André de Chalendar, ainsi qu’au ministre de l’économie. J’attends leur réponse.

Il faut écouter les salariés qui ont un vrai projet pour leur entreprise, et pas les spéculateurs ! Il faut éviter une catastrophe et préserver l’emploi !