Fracture vaccinale en Seine-Saint-Denis : à quoi joue l’État ?

Nous demandons une politique volontariste en Seine-Saint-Denis, mais l’État s’en moque

Depuis que la campagne de vaccination contre la COVID-19 a débuté en janvier, je ne cesse de dénoncer la fracture vaccinale dont souffrent Aubervilliers, Pantin, et la Seine-Saint-Denis. Je ne cesse de le dire. Les habitants de notre département sont plus exposés au virus. Et ils ont moins accès aux soins puisque la santé et les services publics sont insuffisants en Seine-Saint-Denis. 17 centres de vaccination ont été ouverts dans le département, 2 à Aubervilliers et à Pantin, comme je l’avais demandé. Mais cela ne suffit pas. Il faut une politique volontariste pour notre département. Mais visiblement, l’État s’en moque ! A quoi jouent-ils ?

Le préfet veut-il empêcher les médecins de prioriser les habitants du département ?

L’on apprend aujourd’hui que le préfet du département aurait demandé aux médecins de cesser de réserver en priorité des rendez-vous aux habitants du département précaires ou qui sont déjà sur liste d’attente. Le préfet enjoint les communes et les centres à ouvrir des rendez-vous sur Doctolib, et les menace de limiter leur approvisionnement en vaccins s’ils ne le font pas. Ahurissant.

Une politique de priorisation est pourtant nécessaire : beaucoup d’habitants de notre département, âgés, précaires ou touchés par la fracture numérique n’ont pas accès aux rendez-vous sur Doctolib. Avec pour conséquence que les 2/3 des créneaux sont parfois réservés par des personnes qui ne sont pas de Seine-Saint-Denis, pendant que les habitants de nos villes attendent. Aberrant.

Ils préfèrent une politique d’affichage à la logique des soins et de l’égalité.

Pour compenser cette situation, les centres de vaccination pratiquent déjà une priorisation sur le terrain. Et voilà que l’État voudrait les empêcher ! Pourquoi ? Au nom d’une politique d’affichage qui se moque de la logique des soins et de l’égalité. Ils veulent pouvoir annoncer un nombre de rendez-vous accordés…peu importe si ce ne sont pas les habitants du département qui y ont accès. Absurde.

Soutien aux professionnels de santé de notre département

Je condamne cette injonction scandaleuse, et j’exprime tout mon soutien aux professionnels de santé de notre département. Il faut aller vers les personnes précaires, prioriser des créneaux pour les habitants des nos villes et du département qui en ont besoin. C’est le bon sens. C’est ce que je demandais au préfet et au directeur de l’agence régionale de santé dans un courrier il y a déjà 15 jours. Quand vont-ils écouter ?