En démocratie, le vote blanc doit compter !

J’ai soutenu la proposition de loi du groupe Liberté et Territoires, pour que le vote blanc soit véritablement comptabilisé aux élections.Aujourd’hui, il compte comme suffrage exprimé, mais ça ne sert à rien ! Même s’il y avait 50% de votes blancs, les résultats ne changeraient pas. Avec cette proposition de

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J’ai soutenu la proposition de loi du groupe Liberté et Territoires, pour que le vote blanc soit véritablement comptabilisé aux élections.Aujourd’hui, il compte comme suffrage exprimé, mais ça ne sert à rien ! Même s’il y avait 50% de votes blancs, les résultats ne changeraient pas.


Avec cette proposition de loi, le vote blanc serait compté, et pourraient invalider l’élection s’ils sont suffisamment nombreux.
Malheureusement, LREM a rejeté cette proposition démocratique de bon sens.
La France insoumise a proposé des amendements pour ouvrir le droit de vote à partir de 16 ans, et le rendre obligatoire.
J’ai soutenu l’idée d’une Assemblée constituante, pour changer les institutions. La prise en compte du vote blanc est utile, mais ne suffira pas à rendre le régime démocratique. Il faut changer de Constitution, pour des institutions écrites par et pour le peuple.

Lire le texte :

Madame la Présidente, Monsieur le rapporteur, Mes chers collègues,

Enfin ! Enfin le vote blanc pourrait être véritablement comptabilisé comme un vote exprimé. Le vote blanc signifie que l’offre politique présentée par les candidats ne convient pas à l’électeur, et qu’il refuse de trancher entre différentes options qu’il considère comme mauvaises. Et c’est son droit ! Mais pour qu’il soit pris en compte, il faut que l’accumulation de votes blancs ait une conséquence sur l’élection. A partir d’un certain seuil, il faut que cela cause l’annulation de l’élection. Car les autres suffrages cumulés ne sont pas considérés comme suffisamment représentatifs de l’expression de la volonté générale, pour emporter la décision.

Actuellement, les votes blancs sont comptés, mais ne servent à rien. Même dans l’hypothèse où il y aurait 50% de votes blancs, cela ne produirait aucune conséquence particulière !

Ainsi, pour être entendus, les citoyens se réfugient dans l’abstention, car ils ont compris que c’était la seule façon de s’exprimer qui intéresse un peu. Mais ils n’ont guère droit qu’aux débuts de soirées électorales, où les plateaux télévisés se lamentent en cadence sur la faiblesse de la participation, sans jamais se demander pourquoi les citoyennes et citoyens ne se rendent plus aux urnes. Ils roucoulent en cadence de bons sentiments, pour dire que c’est important de voter. Comme si faire la morale avait déjà ramené quelqu’un aux urnes.

L’abstention est haute, et c’est de propos délibéré. D’innombrables citoyens sont dégoutés du système politique de la Ve République. Ils refusent de participer à ce qu’ils savent être une mascarade.

La véritable reconnaissance du vote blanc, que propose cette proposition de loi, que j’ai cosignée et que je soutiens, est un outil du dégagisme populaire. La réforme de 2014 est un couteau sans lame ni manche, elle ne sert à rien. Le texte proposé aujourd’hui est beaucoup plus ambitieux. Il répond à une demande populaire : selon un sondage, 86% des Français se déclarent favorables à ce que le vote blanc soit considéré comme un suffrage exprimé et qu’il soit pris en compte lors du calcul du résultat des élections présidentielles. En ayant conscience que cela pourrait invalider l’élection, faute de majorité absolue,

 les Français sont même « tout à fait favorables » à la mesure à hauteur de 60%.

Nous proposons l’instauration du vote obligatoire, de façon complémentaire à la reconnaissance du vote blanc. En effet, les élections permettent de faire un choix par l’expression la volonté générale. Puisque le vote blanc serait désormais un suffrage exprimé, et entrainerait l’annulation de l’élection, il faut donc que le vote soit obligatoire, pour permettre cette expression.

Nous proposons également un élargissement du corps électoral, par l’introduction du vote à l’âge de 16 ans. En effet, la jeunesse doit pouvoir participer aux décisions qui l’engagent. C’est un amendement de mise en cohérence : à 16 ans, on peut voter aux élections professionnelles, on peut exercer l’autorité parentale, on peut payer des cotisations et des impôts, mais on ne pourrait pas prendre des décisions aussi fondamentales que l’élection du Président de la République ? Le dérèglement climatique le montre clairement, ce sont les jeunes générations qui auront, plus que les autres,

à vivre avec les conséquences des décisions qui sont prises maintenant. Ils doivent donc prendre part à ces décisions.

Toutefois, nous ne pouvons pas en rester là. Cette proposition de loi va dans le bon sens, mais elle ne peut suffire à résoudre la crise démocratique que connait notre pays. Aucune réforme partielle ne le pourrait. Ce ne serait que des arrangements sur un système mauvais, un pansement, nécessaire, bien sûr, mais sur une jambe de bois. Il faut une refonte totale de nos institutions. Par et pour le peuple. Par le moyen d’une assemblée Constituante, afin que le peuple reprenne le pouvoir qui est le sien. Décide d’une nouvelle constitution pour une 6e République.

La crise démocratique avait été parfaitement exprimée par le mouvement des Gilets Jaunes en 2018. Ils ont exigé l’instauration de Référendums d’Initiative Citoyenne pour que le peuple décide. Et la seule véritable façon de faire est de changer de Constitution.

La crise sanitaire advenue depuis n’a rien changé de cette exigence, elle l’a rendue plus aiguë, plus impérieuse.

Car si la crise sanitaire nous frappe si durement, c’est parce que le peuple n’a pas pu s’opposer à la destruction des services publics, notamment hospitalier. On ne lui a pas demandé son avis, et celui qu’il a pu donner n’a pas été entendu. C’est lui qui en paie le prix aujourd’hui.

Il faut opérer une bifurcation écologique. Il faut régler la crise sociale. Il faut construire un avenir pour nos enfants. Seul le peuple peut en décider. Lui seul est légitime pour le faire. Car l’avenir doit être ce que le peuple décidera.

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