Le premier ministre Jean Castex était présent hier à la préfecture de la Seine-Saint-Denis à Bobigny, pour officialiser la conclusion d’une expérimentation pour la renationalisation partielle du financement du Revenu de Solidarité Active (RSA) dans notre département. Mais nous ne pouvons pas nous satisfaire entièrement de ce qu’il a annoncé.
Il faut renationaliser le financement du RSA pour redonner des marges de manœuvres au département. Nous, élus insoumis, n’avons cessé de le demander. En effet, le financement du RSA, dont l’État s’est dessaisi à partir de 2004 pour le transférer au départements, pèse lourdement sur les finances de la Seine-Saint-Denis. Dans le département qui compte le plus haut taux de pauvreté de France, et où 101 000 personnes perçoivent le RSA (un quart du nombre d’allocataires en Île-de-France), le financement du RSA représente 550 millions d’euros chaque année. Ces dépenses privent le département des marges budgétaires pour accomplir nombre de ses missions : voirie, insertion, aide sociale à l’enfance, alors même que la Seine-Saint-Denis souffre d’un manque de moyens et d’une inégalité structurelle. Ce n’est pas acceptable.
L’engagement pris hier par le Premier Ministre a le mérite d’ouvrir le débat sur la renationalisation et de redonner un peu d’air au département. Mais Il reste insuffisant. D’abord, il ne s’agit que d’une « expérimentation » de cinq ans. Surtout, les conditions financières ne sont pas satisfaisantes, car la renationalisation n’est que « partielle » : au lieu de financer intégralement le dispositif, l’État continuera de puiser dans les recettes du département une partie du financement du RSA. Quant à la dette de l’État envers le département de la Seine-Saint-Denis, qui s’élève à 2.7 milliards €, il n’en est question nulle part. Notre département continuera de subir un manque de moyens intolérable !
En somme, le compte n’y est pas encore. Nous ne pouvons nous satisfaire de cette mesure en demi-teinte annoncée en année électorale. Nous continuerons donc à nous battre : la Seine-Saint-Denis exige la dignité et l’égalité. Avec 84 autres élus insoumis et communiste du département et de toute l’Ile-de-France, j’ai signé un appel exigeant une renationalisation du RSA, définitive et à 100%
Florian DAVID, CC BY-SA 4.0, via Wikimedia Commons