L’homosexualité n’est pas une maladie, c’est un fait

Les « thérapies » de conversion, ces pratiques odieuses qui prétendent guérir l’homosexualité ou la transidentité, ne sont pas des pratiques qui appartiennent à un passé lointain et révolu, ou propres à des pays particulièrement rétrogrades, mais existent aujourd’hui en France. Pire, ce phénomène est en expansion. Les thérapies de

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Les « thérapies » de conversion, ces pratiques odieuses qui prétendent guérir l’homosexualité ou la transidentité, ne sont pas des pratiques qui appartiennent à un passé lointain et révolu, ou propres à des pays particulièrement rétrogrades, mais existent aujourd’hui en France. Pire, ce phénomène est en expansion.

Les thérapies de conversion attaquent directement l’identité de la personne. Elles détruisent la confiance en soi. Elles sabotent la vie affective et sexuelle, particulièrement au moment où elle se construit.
Il faut donc leur mettre un point d’arrêt. Ici, et maintenant.Non, l’orientation sexuelle comme l’identité de genre n’est pas une maladie, pas un choix, pas une mode. C’est un fait.
230 années après l’abolition du crime de sodomie par la grande Révolution, il est enfin temps d’interdire les thérapies de conversion.

Lire le texte de mon intervention :

Madame la Présidente, Madame la Ministre, Chère rapporteure, Mes chers collègues,

J’interviens en tant que rapporteur d’application de cette proposition de loi, issue des travaux d’une mission d’information que nous avons menée conjointement avec Laurence Vanceunebrock.

Je veux rendre hommage au courage des personnes qui ont osé briser le silence et témoigner publiquement de ce qu’il leur est arrivé. Des violences psychologiques et parfois des tortures dont ils ont été victimes.

Leur travail acharné a permis de mettre en lumière un sujet qui était méconnu, dont nombreux pensaient qu’il n’existait pas. C’est grâce aux associations que cette proposition de loi transpartisane a été mise à l’ordre du jour, et fait l’objet d’un large consensus parmi les groupes politiques. Je salue la présence ici même d’un représentant du collectif Rien à guérir.

Rien à guérir. C’est la formule la plus exacte et la plus définitive que l’on peut employer à propos de l’homosexualité, la bisexualité, et de la transidentité. Il n’y a rien à guérir.

Les « thérapies » de conversion, ces pratiques odieuses qui prétendent guérir l’homosexualité ou la transidentité, ne sont pas des pratiques qui appartiennent à un passé lointain et révolu, ou propres à des pays particulièrement rétrogrades, mais existent aujourd’hui en France. Pire, ce phénomène est en expansion.

Ces pratiques sont particulièrement dangereuses et destructrices. Elles touchent particulièrement les adolescents LGBTI, qui comme tous ceux de leur âge, sont en pleine construction. Imaginez un instant ce que ces jeunes gens subissent : à l’âge des premières amours, des désirs naissants, ils voient leur vie intime et amoureuse réprimée

On essaie de leur faire croire qu’ils sont malades, puisqu’on essaie de les soigner. Qu’ils ne doivent pas être eux-mêmes, puisqu’on cherche à les faire être différent.

Les thérapies de conversion attaquent directement l’identité de la personne. Elles détruisent la confiance en soi. Elles sabotent la vie affective et sexuelle, particulièrement au moment où elle se construit. Quand elles se déroulent dans un cadre familial, ou sont décidées par les familles, elles sont tout particulièrement destructrices.

Il faut donc leur mettre un point d’arrêt. Ici, et maintenant.

Non, l’orientation sexuelle comme l’identité de genre n’est pas un choix. C’est un fait.

Non, l’orientation sexuelle comme l’identité de genre n’est pas une maladie. C’est un fait.

Ce n’est pas non plus une mode. Ce n’est pas quelque chose qui apparaît suite à une pseudo propagande LGBTI. C’est une partie essentielle de la personnalité, que rien ne peut effacer, que rien ne peut changer, quand bien même la personne elle-même le voudrait.

Le seul résultat de ces pratiques, c’est la souffrance infinie de ne pas pouvoir être soi-même.

Personne ne doit subir ça.

La République n’est pas un régime neutre. C’est un régime qui offre la possibilité pour les êtres humains de construire leur propre vie, comme bon leur semble, comme chacun l’entend. La République permet à chacun de s’émanciper, de s’arracher aux déterminismes. C’est donc à la République de protéger les personnes LGBTI, particulièrement les jeunes, des tentatives abjectes pour les empêcher de vivre leur vie affective et sexuelle, ou leur identité de genre.

La loi punit les discriminations et propos LGBTQIphobes. Mais ceux-ci sont insuffisamment réprimés.

230 années après l’abolition du crime de sodomie par la grande Révolution, il est enfin temps d’interdire les thérapies de conversion.

En cette matière, comme en toute autre, la République doit assurer la Liberté, l’Egalité, et la Fraternité, notre devise si justement formulée par Maximilien Robespierre.

Liberté, évidemment, de vivre sa vie comme on l’entend, avec qui on l’entend.

Egalité, bien sûr, car il faut l’égalité des droits, indépendamment de l’orientation sexuelle et de l’identité de genre. Et cette égalité n’est pas encore garantie par la loi, car le gouvernement a voulu maintenir une discrimination pour les personnes LGBTI dans l’accès à la PMA et l’établissement de la filiation. D’autres discriminations, insidieuses perdurent, comme pour les adoptions, à l’embauche, pour trouver un logement, etc.

Fraternité enfin, et c’est ce que nous faisons avec ce texte de loi, pour punir les personnes qui voudraient empêcher la liberté et l’égalité.

Il n’y a pas de fraternité possible, quand on essaie d’empêcher les uns d’aimer les autres, et de les « guérir » de leur amour. Il n’y a pas de fraternité possible, quand des couples n’osent pas se tenir la main dans la rue, de peur d’être agressés, et adoptent toute leur vie des stratégies d’évitement.

C’est une application rapide, ferme et résolue de cette proposition de loi, qui renforcera la fraternité dans notre pays.

En tant que rapporteur d’application, je me dois d’être particulièrement vigilant sur la mise en œuvre de ce texte.

Il ne faudrait pas que notre vote ici ne soit pas suivi d’une lecture au Sénat, et que le texte s’enlise dans une navette de fin de mandat. Soyez assurés que je serai particulièrement attentif à l’application effective de cette proposition de loi.

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