Crack à Villette-Quatre Chemins : bientôt deux semaines, et que font les autorités ?

Le 24 septembre dernier, le préfet de police de Paris a pris la décision unilatérale de déplacer 150 de consommateurs de crack de la rue Riquet vers la porte de la Villette, aux limites d’Aubervilliers et Pantin. La ville de Paris, qui avait demandé 3 jours plus tôt l’évacuation du

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🚨 Le 24 septembre dernier, le préfet de police de Paris a pris la décision unilatérale de déplacer 150 de consommateurs de crack de la rue Riquet vers la porte de la Villette, aux limites d’Aubervilliers et Pantin. La ville de Paris, qui avait demandé 3 jours plus tôt l’évacuation du site de Riquet, feint la surprise mais s’accommode de voir le problème ainsi déplacé.

😡 Depuis bientôt deux semaines, les habitants de Villette-Quatre Chemins, riverains du site, appellent à l’aide. Les images inquiétantes se succèdent, attestant de la dégradation du climat, dans un quartier déjà en difficulté et très largement oublié par les pouvoirs publics. Depuis bientôt deux semaines, comme d’autres élus, j’ai alerté, en écrivant au premier ministre, au ministre de l’intérieur, au préfet de police, à la maire de Paris, en intervenant dans les médias afin de faire connaître la situation.

😡 Où en sommes-nous aujourd’hui ? Nulle part. Le préfet de la région Ile-de-France a réuni tous les acteurs, le 30 septembre dernier. J’ai fait entendre les inquiétudes des albertivillariens et pantinois, demandé à l’État et la ville de Paris de prendre leurs responsabilités. En face : aucune réponse concrète, aucun calendrier. Le temps passe, la situation s’aggrave : que font les autorités compétentes ?

✊ Il faut donc le redire, jusqu’à ce qu’elles entendent : nos concitoyens exigent des solutions. Pour la sécurisation du quartier. Pour la mise à l’abri des consommateurs de drogue, avec un vrai accompagnement médical et social. Je serai à nouveau présent ce soir à 18h à Pantin, à l’appel des collectifs mobilisés.

Avec mes camarades Danièle Obono, députée de Paris, et Danielle Simonnet, conseillère de Paris, qui font face depuis des années à la crise du crack à Paris, nous interpellons à nouveau l’Etat et la ville ⬇️

Lire le texte :

Bonjour, Bastien Lachaud, député de la France insoumise de la Seine-Saint-Denis, je suis avec ma collègue Danièle Obono, députée de Paris, et Danielle Simonnet, conseillère de Paris.

Nous sommes devant ce qui est un véritable un mur de la honte. Un mur construit par la Préfecture de Police de Paris, pour soi-disant protéger les riverains des consommateurs de crack, que le Préfet Lallement, à la demande de la maire de Paris Anne Hidalgo, a délocalisés de la rue Riquet, jusqu’à la porte de la Villette. Le Préfet Lallement nous a dit qu’il n’y avait pas de riverains dans ce quartier. Pourtant, les Quatre-Chemins, un  des quartiers les plus pauvres de France, qui connait des problèmes de trafics de cigarettes, qui connaît des problèmes de pauvreté, qui connaît des problèmes de logement insalubres. Il y a plus de 35 000 personnes qui y vivent, 800 enfants scolarisés, qui veulent pouvoir vivre tranquillement, sereinement, sans avoir peur, de la violence, de l’insécurité, et qui pour l’instant ne le peuvent pas.

Danielle Simonnet :

Il faut savoir que quand on est arrivés ici, il y avait une femme qui a voulu témoigner, et qui a dit : « quand les bus sont arrivés, nous on était contents, parce qu’on s’est dit, ça y est, ils vont nous emmener dans un lieu d’hébergement, on a avoir enfin la possibilité de se reconstruire, et en fait, ils nous ont jetés là, comme des chiens. Comment voulez-vous qu’on s’en sorte, quand finalement les pouvoirs publics ne sont accordent pas la dignité ? » Voilà, c’était très fort.

Danièle Obono :

Et en fait, ce problème, il ne date ni d’aujourd’hui, ni d’hier, ça fait plus de 3 ans que la « colline du crack » qui était une porte plus loin, porte d’Aubervilliers, a été soi-disant évacuée, sans que rien soit préparé, sans que rien soit anticipé. Et depuis, en fait, ces personnes errent, entre 18e, 19e, et le 93, sans solution. Alors que les solutions, elles existent, depuis des années. Des professionnels, de la santé, du médico-social, travaillent, proposent, préconisent, tout un ensemble de solutions, à la fois spécifique, pour l’accompagnement psychiatrique, l’accompagnement de santé, la lutte contre les addictions… Mais de manière plus générale, pour la réinsertion de ces personnes. Or, aucun moyen à la hauteur de ces besoins n’a été débloqué, ni par la mairie, qui avait connaissance de ces problèmes, qui avait l’expérience à portée de mains, avec les professionnels, ni par le gouvernement moi-même ayant interpellé à plusieurs reprises les autorités locales et gouvernementales. Et cette situation est le résultat d’un échec, et de l’irresponsabilité de la mairie, et du gouvernement.

Danielle Simonnet :

Alors oui, les solutions elles existent. Il faut bien sûr y réfléchir et y travailler en concertation avec les habitants, et pas les imposer comme ça à proximité d’une école. C’est évident que ça va susciter beaucoup d’incompréhension, beaucoup d’inquiétude. Mais, par exemple, on sait qu’il faut absolument sortir la problématique du Nord et du Nord-Est parisien. Vous avez des problématiques d’errance, autour des Halles. Et vous avez justement l’Hôtel-Dieu. Plutôt que de privatiser un tiers de l’Hôtel-Dieu pour notamment un restaurant gastronomique, est-ce qu’on ne répondrait pas plus à l’intérêt général, que de pouvoir y localiser une réponse adaptée, permettant à la fois l’accès à de l’hébergement et de l’accès à l’accompagnement aux soins ? Donc les solutions, elles existent. Notre exigence c’est qu’enfin gouvernement et Ville de Paris répondent à l’ensemble de la problématique qui nous est posée.

Bastien Lachaud :

Alors l’urgence, c’est bien évidemment d’assurer la sérénité des riverains, d’assurer des conditions d’accueil dignes pour les consommateurs de crack, pour qu’ils puissent se reconstruire, puissent accéder aux soins. Et puis, dans le long terme, il faut renouveler la politique sociale, la politique sanitaire de notre pays, pour éviter que de telles situations perdurent, ne se reproduisent mais pour cela il faut réellement un changement de politique un changement de gouvernement.

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