Macron : un quinquennat perdu pour les animaux

Après l’accord de l’Assemblée nationale et du Sénat sur le texte de la maltraitance animale, les députés ne peuvent plus proposer d’amendements. Nous devons donc nous prononcer pour ou contre un texte qui comporte très peu d’avancées pour les animaux. Nous allons voter « pour », mais un « pour

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Après l’accord de l’Assemblée nationale et du Sénat sur le texte de la maltraitance animale, les députés ne peuvent plus proposer d’amendements. Nous devons donc nous prononcer pour ou contre un texte qui comporte très peu d’avancées pour les animaux.

Nous allons voter « pour », mais un « pour » de dépit et de consternation. Car le texte est presque ridicule, par son ampleur, par rapport à l’enjeu réel de protéger les animaux contre la maltraitance. Car l’organisation capitaliste de nos sociétés maltraite et exploite tout : les êtres humains, les ressources naturelles, et les animaux, pour en faire du profit.

Rien dans ce texte sur la protection de la biodiversité contre la maltraitance, l’empoisonnement par les pesticides, la destruction des habitats naturels.

Rien dans ce texte sur la protection des animaux contre la maltraitance de l’élevage industriel et intensif, hormis pour les animaux sauvages élevés uniquement dans le but d’exploiter leur fourrure.

Rien dans ce texte sur la protection des animaux sauvages contre les pratiques cruelles de la chasse .

Ce quinquennat est perdu pour les animaux, perdu pour la lutte contre le changement climatique.

Lire le texte complet

Madame la Présidente, Madame la Ministre, Chers collègues,

L’humanité est en péril. L’écosystème dans lequel nous vivons est au bord du gouffre. On ne le préservera pas sans créer les conditions d’une harmonie des êtres humains entre eux, des êtres humains avec la nature, des êtres humains avec les autres animaux.

30% des colonies d’abeilles disparaissent tous les ans. Les sardines en méditerranée sont plus petites, parce que le plancton est plus petit.  30 % des oiseaux en France ont disparu. La 6e extinction de masse des espèces est engagée.

Il y a une communauté de destin entre nous et le reste du vivant. Si l’écosystème s’effondre, qui peut dire comment nos sociétés vont survivre ?

Aussi, une loi visant à lutter contre la maltraitance animale est-elle particulièrement bienvenue.

Mais y a-t-il lieu de se féliciter bruyamment, comme vous le faites, des avancées contenues dans cette loi ?

  • Interdiction, à terme, des spectacles d’animaux sauvages dans les cirques itinérants, y compris dans les delphinariums ;
  • Interdiction immédiate de l’élevage de tous les animaux sauvages pour leur fourrure ;
  • Lutte contre la maltraitance, et les achats impulsifs d’animaux de compagnie ;

Ce sont indéniablement des avancées. Mais si modestes. Si infimes par rapport à l’enjeu ! On pourrait les qualifier de ridicules, si la situation n’était pas si tragique, et prêtait si peu à rire.

Par votre inaction, vous détruisez l’humanité.

D’une part, vous conduisez l’humanité à sa perte parce que vous refusez d’agir pour les animaux. Et en n’agissant pas réellement contre la maltraitance des animaux, vous contribuez au changement climatique. Vous prétendez éteindre l’incendie à la petite cuiller.

4 millions de vaches et bœufs

23 millions de cochons

65 millions de truites

73 millions de canards

806 millions de poulets sont abattus en France tous les ans

30 % des émissions de gaz à effet de serre sont dues à l’agriculture, dont 75% du fait de l’élevage intensif.

Et que dit la COP 26 qui vient de s’achever sur ce constat ? Rien ! C’est affolant de stupidité. 90 % des quelque 500 milliards d’euros de soutien à l’agriculture mondiale détruisent la nature et alimentent la crise climatique au lieu d’aider à la résorber !

D’autre part, vous détruisez l’humanité en l’homme : les travailleurs de l’élevage intensif, les ouvriers d’abattoirs sont contraints d’agir dans des conditions de travail terribles. Ils essaient de devenir insensibles à la souffrance pour le supporter. Ils sont particulièrement touchés par les dépressions, voire le suicide. Car c’est inhumain de traiter les gens comme ça, à devoir tuer ces pauvres bêtes à une cadence infernale qui use les corps et les cœurs.

Et que faites-vous pour les animaux d’élevage dans votre grand texte contre la maltraitance animale ? Presque rien ! Hormis les visons qui désormais seront épargnés, les millions d’animaux de l’élevage industriel intensif continueront à être martyrisés et brutalisés, de leur naissance à leur mort, et tout au long de leur courte et misérable vie. Si tant est qu’on puisse encore appeler cela une vie.

un million d’espèces serait menacée d’extinction, soit 1 sur 8

13% des oiseaux, 25% des mammifères, 33% des coraux, 40% des amphibiens sont en danger de mort.

Car les animaux, ce ne sont pas seulement les chats, les chiens, les chevaux, et quelques autres dont vous daignez vous préoccuper.

Les animaux, c’est la faune toute entière, qui dans sa diversité est en train de s’effondrer.

Au lieu de protéger la biodiversité, vous encouragez sa destruction ! La réintroduction des néonicotinoides que vous avez voulue aura des effets terribles sur les abeilles. Le glyphosate, que Macron devait interdire en 3 ans, continue à empoisonner les insectes, les sols, les animaux, les êtres humains.

Même la stérilisation obligatoire des chats errants, pourtant votée par notre assemblée, a été abandonnée dans la version finale du texte, alors que c’est décisif pour éviter la prolifération de cette espèce prédatrice.

40 000 sangliers

40 000 cervidés

1 million de canards

5 millions de perdrix

14 millions de faisans sont élevés chaque année uniquement pour la chasse

La chasse a été particulièrement cajolée, alors que son lobbyiste en chef assume désormais qu’elle est un pur plaisir sadique de tuer. Rien pour interdire les chasses cruelles. Le gouvernement a tout fait, au contraire, pour autoriser les chasses non sélectives d’oiseaux qui peuvent tuer y compris des espèces protégées.

Rien pour interdire la chasse en enclos et l’élevage des animaux pour la chasse, qui sont des non-sens écologiques, des menaces sanitaires pour la biodiversité. Rien pour protéger même nos concitoyens des balles des chasseurs, en interdisant la chasse certains jours comme je le propose avec mon groupe depuis 2018.

Ainsi, votre loi poursuit un objectif misérable dans un électoralisme dégoulinant : vous feignez de vous attaquer au problème de la maltraitance animale, pour pouvoir prétendre avoir un bilan en la matière.

Alors qu’au contraire, votre quinquennat a été un quinquennat de reculs pour la lutte contre la maltraitance de animaux, que les maigres avancées de ce texte ne compenseront jamais.

L’intérêt général humain rejoint l’intérêt de cesser la maltraitance des animaux : c’est l’enjeu de l’urgence climatique.

Nous voterons « pour », mais un « pour » de dépit et de consternation. Un « Pour » de condamnation pour inaction climatique.

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