Notre démocratie est malade de l’absence du peuple

La démocratie se meurt de l’absence du peuple : l’abstention record est un symptôme inquiétant d’un système à bout de souffle. La solution, ce n’est pas d’exclure encore davantage le peuple, en rétablissant le cumul des mandat, la solution c’est que le peuple puisse à nouveau exercer son pouvoir souverain.Les

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La démocratie se meurt de l’absence du peuple : l’abstention record est un symptôme inquiétant d’un système à bout de souffle.

La solution, ce n’est pas d’exclure encore davantage le peuple, en rétablissant le cumul des mandat, la solution c’est que le peuple puisse à nouveau exercer son pouvoir souverain.Les députés sont presque tous issus des classes favorisées : pas d’ouvriers, très peu d’employés. Mais la ministre s’offusque que je le lui dise !Il faut en finir avec ce système vermoulu ! Passons à une 6e République démocratique, écologique et sociale.

Revoir l’intervention en commission.

Lire le texte de l’intervention :

Monsieur le Président, Madame la ministre, Mes chers collègues,

« Les êtres humains, se divisent naturellement en deux partis: ceux qui craignent le peuple, s’en défient et sont portés à lui retirer tous les pouvoirs, et ceux qui l’aiment, le respectent, le considèrent comme le dépositaire le plus honnête et le plus sûr des intérêts publics. »

Cette dichotomie, formulée par Prosper-Olivier Lissagaray lors de la Commune de Paris, éclaire, je crois, utilement nos débats, et permettra de départager clairement nos votes.

Pour ma part, et avec le groupe de la France insoumise, nous considérons qu’à tout problème démocratique, la solution est le peuple.

Aussi, nous sommes profondément opposés au retour du cumul des mandats. Revenir sur ce principe semble tout simplement aberrant, à nous comme à nombre de nos concitoyens. Vouloir à tout prix reconstituer une caste d’élus qui s’accapare et se partage le pouvoir entre eux est une entreprise si manifestement anti-démocratique qu’on en vient à se demander comment il est possible d’avoir une idée pareille.

Notre démocratie est très malade. C’est vrai. Mais la méthode que vous proposez aggrave le mal qu’il prétend guérir.

Car notre démocratie souffre de l’exclusion du peuple des institutions. Et vous voulez la renforcer !

On a entendu de beaux discours sur une Assemblée nationale soi-disant renouvelée de la start up nation, plus jeune et plus féminine. Cela est vrai, certes. Mais notre mandature se caractérise d’abord et avant tout par l’exclusion des classes populaires de la fonction de parlementaire. La société civile des cadres supérieurs, des riches, des importants est entrée à l’Assemblée, peut-être. Il y a bien quelques employés, femmes et hommes, moins de 5% d’entre nous. Mais où sont dans notre hémicycle, les ouvrières et les ouvriers ? Où sont les aides-soignantes, à part ma collègue et amie Caroline Fiat, les caissières, les livreurs, les agents de sécurité ? Nulle part ! Dehors, oui, autour de nous, oui. Mais parlementaires, jamais.

Le mode de scrutin crée une représentation politique grossièrement déformée : à 17 députés insoumis, 3% des députés, nous représentons 7 millions de personnes qui ont porté leurs suffrages sur le programme l’Avenir en commun, soit presque 20% des suffrages. Avec à peine 1,6 millions, soit, à peine 4 % des voix de plus que nous, LREM  obtient plus de 50% des sièges ! Et cette majorité godillot règne en exécutrice mécanique des décisions du monarque présidentiel.

Mercredi, un rapport a été présenté sur la défiance envers les élus. Et avec une telle situation, on parvient encore à s’en étonner ? Il est logique que le peuple n’ait pas confiance dans les institutions censées le représenter, car tout est fait pour qu’elles ne le représentent pas.

Tout est fait pour transformer les élections en une sorte de formalité. Voilà même qu’un milliardaire d’extrême droite essaie explicitement d’acheter l’élection présidentielle, en se payant divers médias pour pouvoir répandre à son aise des discours de haine et de division du peuple.

En réalité, vous voulez remettre indéfiniment à une même caste qui cumulerait allègrement les fonctions de maire, député, sénateur, président de région, et même ministre ! Puis que d’un claquement de doigts, certains barons reviennent prendre possession de leur ville. L’indécence n’a plus de limites, et la start-up nation  n’y a rien changé.

Je suis ouvert à tout type de démonstrations, mais fondées sur le réel.

Alors expliquez-moi comment on ferait pour arriver à dégager substantiellement dans nos emplois du temps de député, déjà surchargés, le temps de gérer une commune ? C’est matériellement impossible !  Cumuler les mandats conduit immanquablement à bâcler ou négliger l’un ou l’autre. Non seulement le cumul des mandats exclut le peuple des fonctions électives, mais en plus il crée de mauvais élus, désinvoltes, et désinvestis de leurs fonctions.

Le cumul des mandats a créé en plus une confusion dommageable dans l’esprit des citoyennes et des citoyens. Combien de personnes je reçois dans mes permanences viennent me parler de quelque chose sur lequel un député est sans aucun pouvoir ?

Chers Collègues vous qui rêvez de redevenir cumulards, de vous tailler sur le dos du peuple des baronnies, des marquisats, des duchés et des comtés dignes de l’Ancien régime. Loin de là, nous proposons le contraire : que les parlementaires soient élus à la propositionnelle départementale, comme c’était le cas en 1986. Et comme nous l’avions déjà proposé lors de notre journée réservée l’an passé.

Mais il faut aller plus loin. Nous voulons une 6ème république, décidée par et pour le peuple. Dès 2022, nous convoquerons une assemblée constituante. Elle ne pourra pas être composée de cumulards ou de personnes ayant déjà été parlementaires.

Cette assemblée travaillera en parallèle des institutions, de façon à écrire une nouvelle Constitution, qui sera approuvée par référendum.

Il faut que le peuple reprenne son pouvoir souverain, dont il a été peu à peu spolié par les institutions de la 5e République.

Comme le disait déjà Maximilien Robespierre, pour ma part, « Je suis du peuple, je n’ai jamais été que cela, je ne veux être que cela ; je méprise quiconque a la prétention d’être quelque chose de plus. »

Nous voterons contre ce texte.

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