Europe de la défense : une absurdité antidémocratique

Florence Parly ministre des Armées, était auditionnée par la Commission de la Défense dans le cadre du début de la présidence française de l’Union européenne. J’ai rappelé l’absurdité de l’obsession macronienne pour l’Europe de la Défense. J’ai dénoncé les trahisons européennes en matière d’industrie de défense, et l’impasse de l’illusion

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Florence Parly ministre des Armées, était auditionnée par la Commission de la Défense dans le cadre du début de la présidence française de l’Union européenne.

J’ai rappelé l’absurdité de l’obsession macronienne pour l’Europe de la Défense. J’ai dénoncé les trahisons européennes en matière d’industrie de défense, et l’impasse de l’illusion du pseudo « couple franco-allemand ». J’ai enfin dénoncé l’utilisation de cette présidence pour faire, aux frais de l’Etat, la campagne présidentielle du président Macron.

Lire ma déclaration :

Madame la ministre, vous venez nous présenter les orientations de la présidence française de l’Union Européenne en matière de défense.

Sur ce sujet, vous êtes voués à essayer de faire tenir des ronds dans des carrés. Il ne peut pas y avoir d’Europe de la défense. Les tentatives en la matière depuis des années aboutissent à des résultats piteux.

Il ne peut pas y avoir d’Europe de la Défense puisque la défense est une prérogative souveraine des États. Or la souveraineté, quelle que soit la définition que vous en donniez, réside, à la base dans le peuple. Et il n’y a pas un peuple européen ; il y a DES peuples européens. Dès lors, il est impossible de penser une Europe de la défense compatible avec les principes élémentaires de la vie démocratique.

Ensuite, les traités européens et la pratique d’un bon nombre d’États européens parmi nos plus proches alliés rendent impossible de faire une Europe de la défense. Celle-ci est subordonnée aux orientations que donnent les États-Unis via l’Otan. Vous l’avez reconnu. Comment donc être souverains dans le cadre de l’Otan ?

Par ailleurs, l’expression la plus claire de cette indisponibilité des États européens a été formulée par l’ancienne ministre de la défense allemande Annegret Kramp Karrenbauer : « il faut en finir, disait-elle, avec l’illusion d’une autonomie stratégique européenne ». Les documents stratégiques étasuniens sont formels à cet égard. L’émergence d’une Europe autonome sur le plan géopolitique ne doit pas être permise et l’Allemagne est le meilleur relais de cette stratégie. On est loin de la déclaration signée par les Présidents Biden et Macron, mais vu les circonstances de cette déclaration, comment la croire ?

Dans la mesure où tout est fait, dit et pensé en France depuis des années pour faire reposer la construction européenne sur un prétendu couple franco-allemand, on mesure que tout ce qui pourra être revendiqué comme avancée n’est que poudre aux yeux. Il s’agit de bomber le torse et de faire la campagne présidentielle d’Emmanuel Macron aux frais du contribuable. Personne n’est dupe. Les multiples trahisons allemandes de ces dernières années sont éloquentes.

L’Europe de la Défense, c’est tout au mieux une stratégie de mutualisation des dépenses et des équipements dont la France imagine tirer un avantage financier. C’est une illusion voire une malhonnêteté. Les autres États européens ne seront pas les financeurs de la BITD française. Les échecs du Rafale en Europe en donnent une illustration.

Dans ces conditions, je n’ai guère de question à vous poser. La France insoumise considère que la France doit elle-même défendre ses intérêts et nouer des partenariats ad hoc en matière de défense. Se lier les mains dans une Europe de la défense qui n’est pas faite pour défendre les intérêts du peuple français est tout bonnement une mauvaise idée.

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