Budget 2022 : l’argent de tous ruisselle toujours chez les riches

Bastien Lachaud a dénoncé un énième budget pour les riches du triste quinquennat Macron : les services publics qui appartiennent à tous, sont méthodiquement démantelés, pour faire des cadeaux fiscaux aux riches.
La société est dépouillée, au profit de ceux qui n’ont besoin de rien.

Au lieu d’une politique de l’emploi, où chacun peut dignement vivre de son travail, dans des activités socialement et écologiquement utiles, Macron a préservé les profits de quelques uns.

Le gouvernement ose prétendre que s’il y a du chômage, c’est de la faute des chômeurs, alors qu’il y a une pénurie d’emploi organisée. Et même si les 300 000 emplois non pourvus étaient réels, il y aurait encore 20 chômeurs par emploi soi-disant disponible.

Personne ne peut se résoudre au démantèlement de notre État, personne.

Lire le texte de mon intervention :

Monsieur le ministre, collègues

L’année s’achève. Vous nous demandez de voter le budget pour 2022. Vous allez l’utiliser pour faire la campagne d’Emmanuel Macron. Pour essayer de faire oublier qu’il est le président des riches. Mais personne n’est dupe. Les faits sont là.

Ce budget est fait pour les riches dans un pays fracturé par la pauvreté et la précarité.

Depuis 2017 tous les indicateurs sociaux sont au rouge. L’épidémie de covid n’est pas seule en cause, comme vous essayez de le faire croire.

4 ans de macronisme ce sont 4 ans d’injustice, d’obstination et de brutalité.

4 ans au cours desquels vous avez fait ruisseler des flots d’argent de la base de la société vers le sommet, des plus pauvres vers les plus riches.

Les chiffres sont hallucinants. En 2017, la fortune de Bernard Arnaud s’élevait à 46 milliards d’euros. Le montant était déjà obscène : aucun talent, aucun travail ne justifie une telle somme. Mais en 2020, sa fortune a plus que triplé : elle est de 157 milliards. La France de Macron ne récompense absolument pas le travail. Elle engraisse des actionnaires.

Les beaux discours sur les premiers de cordée, les caissières, les aides-soignantes, les agents de sécurité, tout s’efface derrière votre obsession : cajoler les riches. La preuve : En 2020, en pleine pandémie, le gouvernement a décidé de fermer 5 700 lits d’hôpitaux. Il en avait déjà fermé 7 400 entre 2017 et 2019.

Voilà la doctrine, faire des économies sur le dos des gens, pour faire des cadeaux fiscaux à ceux qui n’en ont pas besoin.

La suppression de l’impôt de solidarité sur la fortune est un des exemples de cette gabegie phénoménale.

Même France Stratégie le souligne. Emmanuel Macron avait pourtant promis : si la suppression de l’ISF ne se transforme pas en investissement et en création d’emplois il faudra revenir dessus. Eh bien voilà, c’est clair et pourtant vous ne bougez pas le petit doigt.

Vous n’avez rien fait non plus pour que la fiscalité soit plus juste. L’impôt sur le revenu devrait être progressif. Au lieu de cela vous avez instauré la flat tax. Dès 2022, avec Jean-Luc Mélenchon nous rétablirons un impôt réellement progressif. Avec 14 tranches, tout le monde paiera sa juste part. Les riches paieront beaucoup et les autres moins.

Nous voterons un plan d’urgence sociale pour faire face au chaos que vous avez laissé s’installer.

En 2017, 8 millions de personnes vivaient sous le seuil de pauvreté. Elles sont aujourd’hui 10 millions. Dans la 6e puissance économique, 8 millions de personnes ont besoin de l’aide alimentaire. Qu’on ne nous dise pas que nous manquons d’argent. C’est tout simplement qu’il n’est pas équitablement réparti.

Vous essayez de tromper la population avec des tours de passe passe scandaleux. Par exemple, face à la hausse des prix de l’énergie vous distribuez un chèque aux moins riches. Mais d’où vient l’argent ? Des caisses de l’Etat, c’est-à-dire de leurs poches. Ces sommes, ce sont autant de services publics que vous décidez de ne plus leur fournir…

La stratégie préférée du macronisme c’est de voler notre montre pour nous donner l’heure.

Il faut partager les richesses. Les entreprises de l’énergie qui se gavent doivent mettre la main à la poche. Leurs profits doivent être limités et l’excédent doit être rendu aux usagers.

Bien entendu, vous ne le ferez pas. Face à la crise vous prétendez aider les entreprises et les particuliers en difficulté mais la réalité est toute autre. 600 000 TPE sont en risque de faillite : il faut que l’État annule le gros de cette dette privée avant que la bulle n’éclate. Vous ne le faites pas.

Vous préférez arroser les entreprises du CAC 40 qui ont distribué 51 milliards de dividendes tout en supprimant 60 000 emplois. Dans le pays, on déplore 1000 plans de licenciements et 300 000 emplois détruits mais vous regardez ailleurs.

Vous prétendez que s’il y a du chômage, c’est la faute des chômeurs. Vous avez le culot de brandir comme un argument, les moins de 300 000 emplois qui ne seraient pas pourvus. Vaste fumisterie !  Cela veut dire 1 emploi pour 20 chômeurs. Et d’ailleurs si ces emplois ne sont pas pourvus, c’est tout simplement parce qu’ils ne permettent pas de vivre décemment de son travail.

Qui parmi vous accepterait de travailler dans la restauration, avec des horaires ne permettant pas de voir sa famille et pour un salaire qui ne permet même pas de payer un loyer à moins d’une heure de son lieu de travail ?

Il faut une vraie politique visant le plein emploi, avec des salaires permettant de vivre et des emplois utiles à la société. Nous n’y arriverons pas si les salariés français sont en concurrence avec des ouvriers esclavagisés. Il faut donc un protectionnisme écologique et solidaire, un investissement massif pour relocaliser et faire la bifurcation écologique de la production.

Vous n’avez absolument pas fait la relance nécessaire. Vous avez sécurisé les profits de quelques-uns en vidant les caisses sociales. Cela vous servira de prétexte pour dire que des réformes s’imposent et qu’il faut encore dépouiller les chômeurs, les assurés sociaux et les retraités.

Voilà le tableau d’une gestion à la petite semaine, sans souci de justice et sans vision pour le pays. Personne ne peut s’y résoudre, personne. Nous voterons le rejet du budget.