Mercredi 6 juillet, j’ai interpellé le nouveau ministre des Armées, Sébastien Lecornu, sur sa politique de lutte contre les discriminations au sein des Armées, notamment les discriminations envers les personnes LGBT.
Monsieur le Président, Monsieur le Ministre, Mes chers collègues,
Première question, sur la politique générale que vous allez mener. Mme la Première ministre a annoncé lors de son discours de politique générale que le Président allait fixer les orientations pour la prochaine Loi de Programmation Militaire.
Voilà la politique de gouvernement par fait du Prince qui continue. Il y a 5 ans, Emmanuel Macron avait décidé seul et exclu tout débat relatif à la dissuasion nucléaire, ou encore au bilan stratégique de nos opérations extérieures. Aujourd’hui encore, alors que nos armées doivent se retirer du Mali dans des conditions délicates, à cause de l’entêtement à y demeurer sans discussion ni stratégie, aucun débat stratégique n’est à l’ordre du jour. Le dernier livre blanc date de 2013. Le seul débat de la mandature avait d’ailleurs eu lieu à l’initiative du groupe parlementaire de la France insoumise.
Avec la guerre en Ukraine, il est plus que jamais déterminant que nous ayons un véritable débat stratégique, sur les moyens de l’indépendance de la France au service de la paix.
Allez-vous, comme il y a 5 ans, décider seul, sans produire de livre blanc, sans réel débat avec le Parlement ?
Monsieur le Ministre, vous faites partie d’un gouvernement dont les membres qui ont soutenu les positions de la manif’ pour tous sont légion. Vous-mêmes, vous vous êtes prononcé pour la discrimination des personnes et des familles LGBT de façon éloquente. « Le communautarisme gay m’exaspère autant que l’homophobie (…) Une famille se construit entre un homme et une femme. »
Vos déclarations laissent présager le pire pour la lutte contre les discriminations au sein des armées.
Nos armées ont besoin de recruter, et pour ce faire, doivent s’adresser à l’ensemble de la société. Personne ne doit se sentir malvenu au sein de nos armées, en raison de son genre, de son orientation sexuelle, de ses origines ou de sa religion.
Au sein des armées, la cohésion du groupe est plus importante qu’ailleurs, elle est vitale. Cette cohésion est sapée par les pratiques discriminatoires.
Comment comptez-vous agir, par exemple, en cas d’insultes ou de comportement LGBTphobes au sein d’un lycée militaire ? Selon vous est-ce que cela nécessite des sanctions exemplaires, au même titre que des discriminations sexistes ou racistes ?
J’ai rendu en 2019 un rapport d’information sur les dispositifs de lutte contre les discriminations au sein des armées.
Votre prédécesseure, Mme Parly avait fait un cheval de bataille de la lutte contre les discriminations. Si nous partagions les objectifs, nous ne partageons pas les moyens qui ont été mis en œuvre.
Au vu de vos déclarations, nous sommes inquiets.
Quelle politique allez-vous adopter pour que les armées soient exemplaires en matière de lutte contre les discriminations ?