Bastien Lachaud est intervenu lors du débat de contrôle sur le thème de la baisse démographique ses conséquences et les moyens pour y remédier.
Loin des vieilles lunes natalistes et lubies xénophobes, ou autres spectres déclinistes, il a rappelé que la question démographique demande une politique globale de rétablissement de la République : liberté d’avoir ou non des enfants, égalité des familles, fraternité dans l’accueil dans la nationalité française.
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Certains vont vouloir débattre ici du ventre des femmes. D’autres vont étaler leurs délires quant à un pseudo « grand remplacement ».
Vieilles lunes natalistes et lubies xénophobes.
D’autres encore vont agiter le spectre d’un effondrement démographique. Gardons-nous de tout fantasme. 723 000 enfants sont nés l’an dernier, et 667 000 personnes sont décédées. Le solde naturel demeure donc positif. Loin des élucubrations déclinistes ! Cependant, il est vrai qu’il est à son plus bas niveau depuis la fin de la deuxième guerre mondiale.
La démographie mérite donc un vrai débat. Car c’est un sujet délicat, au croisement des politiques publiques, avec les choix individuels et personnels les plus intimes.
Comment en sommes-nous arrivés là ? Cette situation est le résultat de la grande régression sociale, que vous avez sciemment organisée.
Dégradation des services publics : de la petite enfance, de la santé, de l’Education nationale. Les maternités de proximité ferment et les femmes doivent faire des kilomètres pour accoucher, quand elles n’accouchent pas sur le bord de la route.
La perte du niveau de vie : stagnation des salaires, gel du point d’indice de la fonction publique, crise du logement, appauvrissement des familles qui hésitent à avoir des enfants. Les allocations familiales ne sont même plus universelles.
Comment nos concitoyens envisageraient-ils sereinement d’avoir des enfants, quand ils ne savent pas de quoi demain sera fait ? Surtout dans le contexte du dérèglement général du climat.
Pour restaurer la démographie, nous devons restaurer les principes républicains : Liberté, Egalité, Fraternité.
Liberté absolue pour les personnes, et plus particulièrement pour les femmes, de décider d’avoir, ou non, des enfants. Nous devons nous garder de tout discours moralisateur et paternaliste, disant aux gens ce qu’ils doivent faire : un enfant, si je veux, quand je veux. Tel doit être le seul mot d’ordre en la matière.
Mais pour que cela soit possible, il faut que les personnes soient maîtres de leur destin.
Il faut agir vis-à-vis des causes de l’infertilité, pour que les personnes qui décident d’avoir des enfants puissent le faire. Nous devons mettre en œuvre une stratégie nationale de lutte contre l’infertilité, agissant notamment sur les causes et sur la prévention. Car il vaut mieux agir en amont, plutôt que d’exposer les couples à un parcours souvent long et difficile d’assistance médicale à la procréation. En effet, ces parcours n’aboutissent pas toujours, et de trop nombreuses personnes doivent renoncer à leur projet parental.
Egalité, car il faut que les familles puissent accueillir les enfants qu’ils souhaitent avoir, dans de bonnes conditions. Nous avons besoin de services publics pour toutes les familles.
Nous avons besoin d’un service public de la petite enfance, pour éviter de confronter les parents au choix entre continuer de travailler, et garder leur enfant, faute de place en crèche. Car ce sont très souvent les femmes, qui abandonnent leurs carrières, parfois par choix, mais trop souvent par contrainte économique. Et on voit le résultat sur leurs retraites ! et votre réforme ne va faire qu’aggraver les choses !
Il faut planifier l’ouverture 500 000 places en crèche et modes de garde adapté d’ici 5 ans, augmenter les moyens humains et matériels pour améliorer les conditions de travail dans les structures existantes, et garantir la gratuité des crèches publiques.
Il faut construire des logements ! des centaines de milliers de personnes attendent un logement social rien que dans mon département, la Seine-Saint-Denis. Il faut construire en 5 ans un million de logements publics, pour accueillir les familles dans de bonnes conditions.
Nous devons également refonder notre politique fiscale, et supprimer le quotient familial fiscal, pour le remplacer par un crédit d’impôt par enfant que pourraient toucher toutes les familles.
Enfin, la fraternité. Car nous devons accueillir mieux dans la citoyenneté française par la naturalisation. Notre peuple est un peuple politique, pas un peuple ethnique. Et cela résulte d’une longue tradition républicaine, qui prévoyait dans la constitution de 1793 que « tout étranger domicilié en France depuis une année – Y vit de son travail – Ou acquiert une propriété – Ou épouse une Française – Ou adopte un enfant – Ou nourrit un vieillard ; Est admis à l’exercice des Droits de citoyen français. »
Aussi, nous voulons faciliter l’accès à la nationalité française pour les personnes étrangères présentes légalement sur le territoire. Car notre peuple est le résultat d’une créolisation.
Les moyens pour remédier à la baisse démographique en France sont nombreux : il faut restaurer la République, et tout particulièrement la République sociale et écologique.