Il y a « un risque de bombe sociale sur le logement », déclarait ce lundi 5 juin le ministre macroniste du logement, Olivier Klein. Le gouvernement se moque du monde. La semaine dernière, à l’Assemblée nationale, j’ai interpelé, le ministre du logement pour le ramener à la réalité. Dans ma circonscription, à Aubervilliers et Pantin, comme partout, la crise est là. Depuis longtemps. Les locataires sont pris à la gorge. Et que font Macron et ses ministres ? Rien. Ils s’en fichent.
« Un risque » : sans blague ! Il y a aujourd’hui 2,4 millions de ménages qui attendent un logement social. Un record historique. 900 000 à 1,3 millions de personnes qui vivent dans un logement indigne. Des millions de personnes qui se serrent la ceinture et ont le plus grand mal à payer un loyer, des charges, trop élevées, et qui ne cessent d’augmenter.
« Un risque » : sans blague ! Dans mon département, la Seine-Saint-Denis, et dans ma circonscription, à Aubervilliers et Pantin, le risque, c’est des vies brisées par le mal logement. Toutes les semaines des habitantes et des habitants viennent dans mes permanences parlementaires. Ils attendent un logement depuis des années. Parfois plus de 10 ans. Ils vivent dans des logements insalubres, humides, mal chauffés, sans ascenseurs fonctionnels : chez des marchands de sommeil, mais aussi des bailleurs sociaux. Près de 120 000 demandes de logement social restent en attente, dans le département, près de 10 000 demandeurs à reloger d’urgence au titre du Droit Au Logement Opposable ne le sont pas. 10% du parc locatif privé est insalubre à l’échelle départementale, plus de 20% dans une ville comme Aubervilliers.
Face à cette crise du logement, tous les observateurs indépendants le disent – de l’Institut Montaigne, pourtant proche d’Emmanuel Macron, à la fondation Abbé Pierre : le bilan politique du président sur le logement est « une feuille blanche ». Zéro sur toute la ligne. Ralentissement dramatique du nombre des constructions, cure d’austérité imposée au logement social (1,3 milliards d’euros en moins entre 2017 et 2022), et donc moins d’entretien et de nouvelles constructions, mesurettes inefficaces contre les passoires thermiques.
Depuis la semaine dernière, le foutage de gueule continue : un « Conseil national de la refondation sur le logement », totalement creux. Pendant ce temps, sous couvert de « plafonner » les loyers, les macronistes ont fait voter, avec le soutien du RN, une nouvelle hausse, à l’assemblée nationale, le 31 mai dernier : c’était +3,5% en 2022, c’est à nouveau +3,5% en 2023. Évidemment, avec La France insoumise, nous avons voté contre. Aujourd’hui, au Sénat, LR aggrave la situation et mise sur une augmentation au niveau de l’inflation à +5% ou +6%. Un scandale.
La seule chose qu’a trouvé à me répondre le ministre, c’est que la faute reviendrait à des bailleurs sociaux présidés par des collectivités appartenant à la NUPES ! Quel mensonge indigne. Un comble, de la part d’Olivier Klein, ancien élu communiste puis socialiste, qui a trahi tous ses engagements pour rallier Macron. L’OPH d’Aubervilliers, c’est la NUPES ? Non, c’est la droite. Il a augmenté ses loyers. Et nous l’avons dénoncé. Comme nous avons manifesté à Plaine Commune, avec les organisations de locataires, contre tous les bailleurs qui augmentent les loyers et les charges.
Ce grand foutage de gueule sur le logement doit cesser. Nous continuerons à nous battre, pour une politique qui garantisse effectivement le droit de toutes et tous à un logement décent.