Comme chaque année depuis des années, c’est une rentrée noire qui se profile pour l’école : le prix des fournitures scolaires explose, il n’y aura pas un professeur devant chaque classe, les payes des professeurs ne seront pas augmentées, il y aura des élèves sans affectation, etc. Cet effondrement de l’école publique, les communautés éducatives le vivent depuis des années, dans ma circonscription, à Aubervilliers et Pantin, dans mon département, la Seine-Saint-Denis, et partout dans notre pays. Mais les médias n’en parleront pas… parce que le ministre de l’éducation Gabriel Attal et le président Macron ont trouvé une nouvelle urgence : interdire les abayas !
Ils inventent de toute pièce un « problème » qui n’existe pas pour pointer à nouveau du doigt les musulmans. Manœuvre infâme, qui n’a rien à voir avec la laïcité. Faut-il redire encore une fois que l’abaya n’est pas un vêtement religieux, et que la laïcité n’est pas la police du vêtement, mais la séparation des Églises et de l’État, qui assure à chacun la liberté de conscience et le libre exercice des cultes ?
Tous les motifs les plus infects se mêlent du côté d’Attal et Macron : la diversion pour faire oublier les difficultés économiques, la course derrière les thèses de l’extrême-droite et la manœuvre politicienne visant à créer un clivage autour de thématiques identitaires, l’islamophobie, le racisme postcolonial héritiers de l’idée qu’il faudrait « civiliser » les minorités et l’obsession sexiste sur le contrôle du corps des femmes.
Résultat concret : des jeunes femmes vont être scrutées à leur entrée dans les établissements, pointées du doigt, discriminées, menacées d’exclusion. Ceux qui jouent aux belles âmes et prétendent se soucier des droits des femmes croient-ils vraiment que ce serait un résultat émancipateur ? Quelle honte.
Jamais nous ne céderons aux discours de ceux qui ne savent que stigmatiser et diviser, que répandre la haine des musulmans. Nous resterons, encore et toujours, défenseurs de la concorde au sein de notre peuple.
Il y a mille autres choses à faire pour une école qui fonctionne, pour l’égalité de toutes et tous : assurer la gratuité complète et réelle des fournitures scolaires, recruter, former et rémunérer correctement les enseignants et les personnels qui manquent tant dans les établissements, défaire les réformes funestes des années Macron. Que toutes et tous puissent vivre mieux, tout simplement.