Étrange rentrée scolaire décidément. Sur les écrans des chaines infos, on ne parle que de l’abaya. Un soi-disant « problème », qui concerne 0,25% des établissements scolaires, et qui n’est un « problème » que pour celles et ceux qui entretiennent une vision fausse, déformée et dévoyée de la laïcité, devenue chez eux le prétexte à des campagnes de stigmatisation répétées. On sait comment le ministre de l’éducation nationale, Gabriel Attal, a placé le sujet au centre de l’attention. Ce dimanche, à la veille de la rentrée, une journaliste de libération expliquait ses méthodes : le cabinet du ministre sollicite les médias, en leur proposant de leur ouvrir quelques établissements concernés. Vous avez bien lu : démarcher les journalistes pour les envoyer à la chasse à l’abaya. Voilà comment la macronie suscite de toute pièce une nouvelle campagne de peur et de haine, avec toujours le même effet : stigmatiser nos concitoyens de confession musulmane, ou supposée telle.
Depuis des années, mois après mois, nous alertons sur les vrais problèmes de l’école : manque d’enseignants, de personnels, de moyens, formation et rémunération insuffisantes. Nous n’avons jamais eu une telle attention ni un tel intérêt de la part des ministres de l’éducation nationale de Macron. Ce lundi de rentrée encore, à 13h, je reçois le premier mail des parents d’élèves, d’une école de ma circonscription, à Aubervilliers et Pantin, pour cette nouvelle année scolaire : une classe de petite section de maternelle est sans enseignant. L’an dernier, il y a eu un jour de classe sur deux sans enseignant dans cet établissement. Nous avons alerté partout, les services départementaux de l’éducation nationale, le rectorat, le ministère. Aucune réponse. Partout en France, des établissements connaissent la même situation. Mais tout va bien, répondront les macronistes, et monsieur Attal, lui, s’occupe de la prétendue « menace » de l’abaya et de la tenue des jeunes femmes. Ecoeurant.
Les priorités que La France Insoumise défend pour l’école sont tout autres. Assurer la gratuité réelle de l’école ; recruter, former et rémunérer les personnels nécessaires ; en finir avec les réformes qui barrent l’avenir de la jeunesse, du lycée professionnel, de Parcoursup. Pour une école de l’égalité et de l’émancipation, comme la voulaient les pères fondateurs de la République, toujours.