Question écrite au gouvernement
M. Bastien Lachaud interroge M. le ministre de l’éducation nationale sur le respect de la laïcité dans les cantines scolaires.
La presse a révélé qu’un maire cherche à imposer aux enfants de se voir servir de la viande, dans les cantines de sa commune, au nom de la laïcité.
Pourtant, la laïcité n’est pas l’interdiction de pratiquer sa religion, l’opposition à toute religion, ou un athéisme d’Etat. La loi de 1905, loi fondatrice de la laïcité en France, l’énonce clairement dès son article 1 : « La République assure la liberté de conscience. Elle garantit le libre exercice des cultes sous les seules restrictions édictées ci-après dans l’intérêt de l’ordre public. »
En conséquence, la loi de 1905 prévoit le libre exercice des cultes dans les lieux de privation de liberté, sur financement public, au nom de la liberté de conscience : « Pourront toutefois être inscrites auxdits budgets les dépenses relatives à des services d’aumônerie et destinées à assurer le libre exercice des cultes dans les établissements publics tels que lycées, collèges, écoles, hospices, asiles et prisons. »
Obliger des enfants à se voir servir de la viande qu’ils ne souhaitent pas consommer pour des raisons religieuses relève non seulement de la maltraitance la plus évidente, mais aussi d’une violation flagrante du principe de laïcité. Les élèves sont parfaitement fondés à ne pas manger de la viande s’ils ne le souhaitent pas, que ce soit pour des raisons philosophiques, religieuses, ou simplement par goût personnel. Des mairies envisagent-elles de contraindre les enfants à absorber leur repas ?
Aussi, M. Bastien Lachaud souhaite-il savoir ce que le ministre compte faire pour que les élèves soient protégés contre de telles mesures s’apparentant à des châtiments corporels. Il souhaite notamment savoir s’il compte demander la mise sous tutelle de la commune concernée par le Préfet du département. Il souhaite enfin connaître les mesures que le ministre compte prendre pour le respect du principe de laïcité à l’école, notamment s’agissant de la liberté de conscience.