Algérophobie : ça suffit !

Depuis un mois, une surenchère politique et médiatique alimente la montée des tensions diplomatiques entre la France et l’Algérie, et une campagne de stigmatisation délirante contre les Algériens et les Français d’origine algérienne. Il faut s’opposer à ce déferlement de haine algérophobe et démonter ce tissus de fake-news et de

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Une campagne de haine politico-médiatique

« Face aux provocations de l’Algérie, la France doit en finir avec la soumission » ; « 66 % des Français souhaitent l’arrêt immédiat de toute immigration algérienne » ;  « il faut dénoncer l’accord franco-algérien de 1968 » ; etc. En allumant votre télévision, votre ordinateur ou votre téléphone, vous n’avez pas pu passer à côté. Depuis le début du mois de janvier, l’on assiste à une flambée de discours stigmatisant l’Algérie, les Algériens et les Français d’origine algérienne. 

Un déferlement de haine. Une surenchère politique, qui va de Marine Le Pen à Gabriel Attal, en passant par Bruno Retailleau, Gérald Darmanin ou Edouard Philippe. Un emballement médiatique, de BFMTV à CNews en passant par le Journal du Dimanche, Valeurs Actuelles ou Marianne.

Tout ce qu’ils racontent est faux. Un tissu de préjugés, de mensonges, de fake-news, de discours xénophobes et racistes, à en avoir la nausée. Et pourtant, ils parviennent à dicter l’agenda du débat public et à dicter un récit. Singulier phénomène de panique morale, qui rappelle le climat qui accompagne aux Etats-Unis la victoire de Donald Trump et de ces idées. « Sur l’Algérie, il est temps de faire du Trump », éructait d’ailleurs de façon révélatrice une éditocrate de CNews. Plus que jamais, il est de notre devoir de résister, en démontant ces discours de haine. 

L’affaire des « influenceurs algériens » ou la provocation de Bruno Retailleau

Tout est parti de sept « influenceurs algériens » ou franco-algériens, que le ministre de l’intérieur Bruno Retailleau a érigé en ennemis publics numéros un, à grand renfort de communication. Il leur est reproché d’avoir utilisé leurs réseaux sociaux pour proférer des appels à la haine et à des violences, en particulier contre des opposants à l’actuel pouvoir algérien. Soyons clairs : personne ne cautionne ni ne minimise de tels propos. L’influence des réseaux sociaux dans plus à démontrer, et il y a tout lieu de ne pas sous-estimer la dangerosité de tels discours, susceptibles d’entrainer des passages à l’acte violents, et d’engager les poursuites judiciaires adéquates avant qu’il ne soit trop tard.

Il y a revanche lieu de s’interroger sur les raisons qui poussent à mettre en avant aujourd’hui, et avec tant de véhémence, ces « influenceurs algériens », alors que quantité de discours violents pullulent sur les réseaux sociaux, à commencer par ceux de l’extrême-droite, sans que les autorités ne s’en émeuvent. Et quand monsieur Retailleau tente de faire reconduire l’un d’entre eux à la frontière, sans autre forme de procès, alors même qu’il doit être entendu par la justice française, sans prévenir les autorités algériennes, avant de se scandaliser que celles-ci ne lui permettent pas l’entrée sur leur territoire, alors, la ficelle est un peu grosse : il s’agit tout simplement de créer un incident, afin d’alimenter un peu plus l’engrenage des tensions. La « provocation » dont parlent tant les médias, est du côté de monsieur Retailleau. 

Mais l’affaire des « influenceurs » n’est que le dernier épisode de tensions qui montent depuis des mois entre Paris et Alger, autour de plusieurs points de cristallisation. 

Le Sahara occidental ou la faute originelle de Macron

Le 30 juillet dernier, le Président Macron rendait publique une lettre au roi du Maroc Mohammed VI, dans lequel il affirmait que « le présent et l’avenir du Sahara occidental s’inscrivent dans le cadre de la souveraineté marocaine ». Des propos répétés lors de sa visite officielle au Maroc le 29 octobre dernier. Seul, sans que le parlement n’ait pu se prononcer ou simplement débattre, le Président de la République prenait la responsabilité d’engager la parole de la France – sur une position de soutien sans aucune réserve aux revendications marocaines sur le Sahara occidental, anciennement colonisé par l’Espagne et que le Maroc contrôle à 80%. 

Le souci du droit international, de l’équilibre, de la crédibilité de la France et de sa capacité à dialoguer avec l’ensemble des parties eut commandé de s’en tenir à la position de l’ONU, qui considère que la décolonisation du Sahara occidental doit être achevée par le biais d’un référendum d’autodétermination, qui permettrait une « solution politique réaliste, réalisable, durable et mutuellement acceptable ». C’est ce que nous ferions nous, insoumis, qui faisons du droit international et du multilatéralisme la boussole de notre conception des relations entre les nations. 

Il ne nous appartient pas de soutenir unilatéralement une partie du conflit – le Maroc ou le Front Polisario, qui contrôle 20% du territoire du Sahara occidental et revendique son indépendance. Il nous appartient moins encore de prétendre trancher de l’issue de ce différend, mais d’œuvrer à une solution conforme au droit international et à la volonté des peuples exprimée au travers d’un processus politique. La seule solution qui puisse être juste et durable. 

Macron lui, a placé unilatéralement la France aux côtés de la seule partie marocaine, se rendant inaudible de toutes les autres, et provoquant la montée des tensions avec l’Algérie, qui soutient le Front Polisario. Comme c’était à prévoir, Alger a immédiatement retiré son ambassadeur à Paris. Une fois cette faute originelle commise, le dialogue avec l’Algérie était rompu. Et la question du Sahara n’a pas été tranchée pour autant. 

Emprisonnement de Boualem Sansal : c’est Macron qui rend le dialogue impossible

Dans ce contexte, Macron s’est trouvé dépourvu de moyens d’agir devant l’arrestation en Algérie de l’écrivain franco-algérien Boualem Sansal, le 16 novembre dernier. 

Connu pour son adhésion revendiquée aux thèses de l’extrême-droite française dont il partage les fantasmes nauséabonds contre l’immigration ou la soi-disant « islamisation » qui menacerait la France, Boualem Sansal avait affirmé sur un média d’extrême-droite français que « Quand la France a colonisé l’Algérie, toute la partie ouest de l’Algérie faisait partie du Maroc ». C’est cela qui lui vaut à présent des poursuites en vertu de l’article 87 bis du Code pénal algérien, qui sanctionne « comme acte terroriste ou subversif, tout acte visant la sûreté de l’État, l’intégrité du territoire, la stabilité et le fonctionnement normal des institutions ». 

Même si, comme nous, l’on ne partage aucune des opinions politiques réactionnaires et identitaires de Boualem Sansal et qu’on les combat résolument, quiconque est attaché aux libertés publiques ne peut que s’inquiéter qu’un écrivain puisse être détenu en raison de ses opinions. Les porte-paroles de La France insoumise ont pris de nombreuses fois position dans ce sens et se sont exprimés publiquement pour demander le respect de ses droits fondamentaux et sa libération. 

Voilà qu’on nous instruit aujourd’hui un faux procès, au motif que nos députés européens n’auraient pas voté une résolution du Parlement européen à propos de la situation en Algérie. Et ils hurlent de concert, de l’extrême-droite à Raphaël Glucksmann : « Quelle honte ! ». Mensonges. La réalité : la résolution en question ne demande pas seulement la libération de Boualem Sansal, mais la fin de l’accord d’association entre l’Union européenne et l’Algérie. Une escalade dangereuse, que nous ne pouvions cautionner.  Et qui a mis à l’agenda ce texte ? La droite et l’extrême-droite, dont l’eurodéputée Marion Maréchal Le Pen, signataire du texte… et qui ne l’a même pas voté, étant absente à ce moment. En vérité, ces gens se moquent de la libération de Boualem Sansal. Comme ils se moquent des droits humains : ils ont refusé ne serait-ce que de débattre de la suspension de l’accord d’association avec Israël, après des dizaine de milliers de morts tués par les bombes de Netanyahu ; et ne montrent aucun intérêt pour la situation en République Démocratique du Congo ou le nettoyage ethnique en cours au Soudan. Seule compte la surenchère contre l’Algérie, dont ils espèrent un peu de publicité et de gain politique.

Le chemin de la raison est ailleurs : si la France veut obtenir cette libération, encore faut-il pouvoir engager un dialogue. Et pour cela, encore faut-il faire l’effort de comprendre le contexte d’une Algérie où les tensions avec le Maroc sur le Sahara, ainsi que l’instabilité régionale en Libye, au Mali et au Niger, ont entrainé une sensibilité particulière à la question de l’intégrité territoriale. Dialoguer avec l’autre partie, et tacher de la comprendre pour parvenir à un terrain d’entente : c’est cela et rien d’autre, la diplomatie. Au lieu de quoi le Président Macron a à nouveau versé dans la provocation, déclarant le 6 janvier dernier que l’Algérie « entre dans une histoire qui la déshonore », en détenant Boualem Sansal. Le ministre des affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, est allé dans le même sens, affirmant que les raisons de l’incarcération de Boualem Sansal « ne sont pas valables ». Cette prise de position a crispé encore davantage le gouvernement algérien, qui a dénoncé une ingérence et une immixtion insupportable de la part de la France. Et la cause de la libération de Boualem Sansal n’a pas avancé d’un iota. 

La dégradation des rapports avec l’Algérie, symptomatique des échecs de la méthode Macron en diplomatie

Dans les deux cas, celui du Sahara Occidental comme celui de Boualem Sansal, Emmanuel Macron et ses gouvernements ont joué de maladresse. A grand coups de prises de positions unilatérales et de coups de mentons arrogants, qui sont inévitablement perçus comme coloniaux, ils ont rendu la France inaudible et participé à la montée des tensions. Le dialogue franco-algérien n’a jamais été aussi rompu et la « réconciliation » entre les pays, que Macron fixait lui-même comme horizon il y a quelques années, n’a jamais été aussi lointaine.

Cette dégradation des rapports avec l’Algérie est symptomatique de l’échec de la méthode Macron en diplomatie, que l’on observe sur tous les terrains. Que l’on songe au tollé légitime provoqué récemment par les propos du chef de l’État qui, à l’occasion de la Conférence annuelle des ambassadeurs français, les 6 et 7 janvier derniers, a osé affirmer que les pays d’Afrique avaient « oublié de dire « merci » » à la France, pour son engagement militaire sur le continent. Un comble ! Et surtout un condensé de la recette Macron : propos à l’emporte-pièce, paternalisme et arrogance coloniale, avec pour résultat : discrédit de la parole de la France et dégradation des relations avec les pays concernés. 

Macron se croit encore à l’époque de la politique de la canonnière du XIXème siècle. Il s’accroche à une relation dissymétrique avec les anciennes colonies françaises, fondée sur un vieux modèle d’unilatéralisme, de soutien à des pouvoirs autoritaires, de présence militaire et relations économiques inégales. Précisément tout ce qui a échoué et est rejeté à juste titre par les peuples. Alors, ceux-ci se tournent vers d’autres partenaires, la Chine, la Russie, la Turquie, les pays du Golfe, pendant que la France se trouve hors-jeu. L’échec est complet. Nous avons OSS 117 à l’Elysée, alors qu’il faudrait regarder enfin le passé colonial en face, tenir compte des changements du monde et des aspirations nouvelles de peuples, réinventer totalement nos relations avec les pays autrefois colonisés !

L’Algérophobie : la « rente mémorielle » d’une classe politique française à bout de souffle

Mais Emmanuel Macron et les prétendues élites françaises aujourd’hui au pouvoir ont-ils seulement la volonté, et la capacité d’imaginer cette réinvention ? Tout porte à en douter. Ignorants de la réalité du monde, incapables de penser l’avenir, ils se bornent à cultiver les préjugés colonialistes et à faire de l’Algérie et des Algériens des bouc-émissaires. Les commentateurs français, méprisant l’Algérie, ont coutume de dire que le passé colonial et le ressentiment envers la France constitueraient une « rente mémorielle » pour le pouvoir algérien. Il faudrait plutôt leur renvoyer la balle : c’est l’Algérophobie qui constitue la rentre mémorielle d’une certaine classe politique française à bout de souffle, qui n’a jamais fait son deuil de la colonisation, et rejoue sans cesse la guerre d’Algérie, en espérant masquer ses échecs et en tirer un petit bénéfice politique.

Observez comment la haine de l’Algérie sert de ficelle et de « coup de communication » à toute une ribambelle de politiciens avides de faire le buzz. Passons sur le RN et l’extrême-droite héritiers des partisans de l’Algérie française et qui se nourrissent à l’algérophobie depuis leur naissance. Regardez à droite. Bruno Retailleau, ministre de l’intérieur qui ne cherche qu’à faire parler de lui, lance sa campagne de notoriété, en jouant au défenseur d’une France soi-disant « humiliée » par l’Algérie. Et voilà que tous surenchérissent. Edouard Philippe, qui veut lancer sa prochaine campagne présidentielle, annone fièrement qu’il construit son projet pour la France et qu’il a « déjà une idée », déjà une : dénoncer l’accord franco-algérien de 1968 – il avait déjà fait le coup il y a quelques années. Eric Ciotti, supplétif du RN, se précipite, reprenant avec son nouveau parti, l’UDR, une proposition de résolution pour abroger le même accord franco-algérien, déjà déposée l’an dernier quand il présidait Les Républicains. Et les macronistes, qui s’étaient jusqu’à présent opposés à cette idée, accourent ventre à terre. Gabriel Attal publie une tribune dans ce sens dans le Figaro, alors que son groupe a voté contre, il y a un an. On le voit, l’algérophobie est pour ces gens une affaire d’opportunité politique tout autant que de pur racisme. 

Les grands médias, largement aux mains de milliardaires réactionnaires, embrayent et relaient complaisamment. Les chaines de Bolloré enchainent 24 heures sur 24 les plateaux aux titres agressifs : « Faut-il durcir le ton face à l’Algérie ? » « Quels moyens de pression sur l’Algérie ? » Livrer l’Algérie et les algériens à la vindicte, ça paye, se disent-ils toutes et tous. Les ficelles de la xénophobie, du racisme et de l’islamophobie, des préjugés hérités du passé colonialiste, entretenus et actualisés par l’extrême-droite. Ils espèrent séduire son électorat. Et faire du buzz. Et puis c’est toujours du temps de gagné pendant lequel on ne parlera pas de la réforme des retraites, de la taxation des super riches, du pouvoir d’achat, des plans de licenciement. Le procédé est grossier, mais ça ne les arrête pas. 

L’accord franco-algérien de 1968 : le sommet des fake-news 

Dans cette campagne de haine, la vérité est évidemment passée par-dessus bord. Politiques et médiacrates enchainent les fake news les plus éhontés. Au centre du débat, un fantasme : le fameux accord franco-algérien de 1968, complété par des avenants en 1985, 1994 et 2001, qu’il serait soi-disant urgent de dénoncer unilatéralement, pour faire pression sur l’Algérie. Un accord qu’ils accusent de conférer des « privilèges » aux algériens : « droit automatique à l’immigration », « accès au logement », « à l’emploi ». Cela permet évidemment de mettre au centre de l’algérophobie la figure de l’immigré profiteur. Quel tissu d’âneries et de mensonges ! Le sommet des fake news !

J’ai déjà eu l’occasion de le dénoncer en décembre 2023 à la tribune de l’Assemblée nationale, alors que le groupe Les Républicains proposait déjà de le dénoncer. Décrire l’accord de 1968 comme excessivement favorable est un contresens historique total. Il  a précisément été signé pour encadrer l’immigration algérienne – volonté partagée alors par les gouvernements du général de Gaulle et du président Boumédiène -, après que les accords d’Evian de 1962 eussent instauré un temps un régime de libre circulation totale entre l’Algérie et la France. Imaginer que cet accord n’octroie que des avantages aux ressortissants algériens est un pur fantasme. Favorable, il l’est par certains aspects. L’histoire commune de nos deux pays le justifie. Mais par d’autres, il l’est beaucoup moins. Il est défavorable aux étudiants. Il prive les ressortissants algériens de l’accès à de nombreux titres de séjour et dispositifs favorables : passeports talents, cartes pluriannuelles, titre de séjour pour motifs humanitaires Et il ne les exonère nullement des règles d’accès au marché du travail et des règles d’éloignement. Où est le soi-disant « privilège algérien » ?

Surtout, il y a un fossé entre les dispositions théoriques et la réalité que vivent des dizaines de milliers de gens dans les consulats, dans les préfectures : dossiers impossibles à déposer en ligne, rendez-vous impossibles à obtenir, blocages administratifs infinis. Dans mes permanences parlementaires, je reçois semaine après semaine des familles franco-algériennes déchirées, qui ne parviennent même pas à obtenir un visa de court séjour pour un grand-père ou une grand-mère, qui veut voir ses petits enfants durant leurs vacances. Les faits sont là : le nombre de visas accordés à des ressortissants algériens a diminué de 50% entre 2017 et 2022, passant de 411 979 à seulement 131 264. On le voit, la réalité est très loin des fantasmes. 

Enfin, dénoncer unilatéralement cet accord serait un non-sens juridique et une folie diplomatique. Au contraire de l’intention de ceux-là même qui brandissent cette menace, cette dénonciation pourrait aboutir à rétablir le régime antérieur de libre circulation totale entre les deux pays. Et dénoncer unilatéralement l’accord de 1968 reviendrait à violer du droit international, au risque de saisine par l’Algérie de la Cour internationale de justice de La Haye : quel discrédit cela serait pour la France, qui se comporterait en vulgaire Etat voyou. Qui peut croire qu’un ancien Premier Ministre tel qu’Edouard Philippe ne sait pas cela ? Évidemment, les agitateurs professionnels de fantasmes et de haine savent qu’ils mentent et vendent de la fumée. Mais ils s’en fichent, tant qu’ils peuvent en tirer un bénéfice politique !

Aux victimes des campagnes de stigmatisation : toute notre solidarité 

Ceux qui mettent en circulation ces discours de stigmatisation ont-ils seulement une pensée pour les conséquences de leurs paroles ? Certainement pas. Or, ces conséquences sont graves. Elles alimentent le climat anxiogène et violent qui étouffe notre pays ; elles contribuent à la banalisation et à l’hégémonie des idées de l’extrême-droite ; et, ce faisant, à sa montée en puissance politique. Et qui en fait les frais ? Les étrangers, les binationaux, ou, plus largement, nos concitoyens issus de l’immigration.

A ces victimes de l’algérophobie, et plus largement de l’atmosphère, des discours et des actes xénophobes, raciste et islamophobes, il faut dire ici toute notre solidarité. A celles et ceux qui subissent la violence psychique d’une stigmatisation permanente. A celles et ceux qui font l’objet d’une discrimination systémique. A celles et ceux qui subissent la violence d’une administration qui restreint et piétine leurs droits. A celles et ceux qui subissent des actes de violence raciste de plus en plus fréquents. Ils et elles doivent savoir que notre peuple ne se résume pas aux misérables qui font commerce du ressentiment, que nous serons toujours à leurs côtés, et que les fauteurs de division et de haine ne gagneront pas.

En finir avec l’algérophobie, pour l’Algérie, pour la France, pour la fraternité des peuples

Pour en finir avec l’algérophobie, et avec toutes les idées colonialistes, xénophobes et racistes dont elle est aujourd’hui que l’un des symptômes les plus aigus, notre feuille de route est claire. Combattre sans relâche pour dissiper les mensonges grossiers et les fantasmes fétides sur lesquels prospèrent la haine. Regarder en face le passé colonial et la dette historique et morale que la France a envers l’Algérie, creusée par 132 ans de colonisation et d’atrocités, par les 400 000 morts de la guerre d’Algérie, par les dizaines de milliers d’algériens morts pour la France, par les centaines de milliers d’algériens immigrés qui ont travaillé pour elle.  Sur ces bases, en finir avec le néocolonialisme et construire une relation diplomatique apaisée, fondée sur le droit international et le respect. 

L’une des grandes leçons des combattants et des penseurs de l’anticolonialisme et de la libération et de l’auto-détermination des peuples comme Frantz Fanon, est que le racisme colonial aliène et déshumanise les colonisés qui le subissent, mais aussi les colons qui s’en rendent coupables. Il en va ainsi aujourd’hui de l’algérophobie, poison qui attaque ceux qui sont directement ciblés et discriminés, mais qui gangrène aussi notre pays tout entier qui s’abrutit, se rabougrit et se rabaisse en laissant prospérer le racisme. Ce n’est qu’en en finissant enfin avec ce poison que nous pourrons renouer une relation apaisée avec l’Algérie, mais aussi retrouver la France que nous voulons, celle de la liberté, de l’égalité et de la fraternité. Pour l’Algérie, pour la France, pour la fraternité et le bonheur de nos deux peuples : l’algérophobie, ça suffit !

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