Face à l’impérialisme étasunien et à ses oligarques, choisir le non-alignement

Depuis sa réélection, Donald Trump et son compère Elon Musk réaffirment et cristallisent de manière agressive la doctrine impériale américaine. Loin des faux-semblants des administrations précédentes, ils assument de défendre exclusivement les intérêts américains et le statut de vassaux de leurs soi-disant alliés. Face à une telle sincérité, ceux, dont

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Depuis sa réélection, Donald Trump et son compère Elon Musk réaffirment et cristallisent de manière agressive la doctrine impériale américaine. Loin des faux-semblants des administrations précédentes, ils assument de défendre exclusivement les intérêts américains et le statut de vassaux de leurs soi-disant alliés. Face à une telle sincérité, ceux, dont la France, qui avaient fait de l’OTAN l’alpha et l’oméga de leur politique étrangère se retrouvent au pied du mur et obligés de se soumettre. Les dirigeants français ne sont pas à la hauteur de la gravité de la situation et sont incapables de défendre la souveraineté et l’indépendance de la France.  

Les Etats-Unis ont l’habitude de bafouer et d’agir en marge du droit international. En Irak en 2003 ils sont intervenus sans mandat de l’ONU. Mais, aujourd’hui, ils vont encore plus loin en brandissant des menaces d’annexion touchant non seulement le canal de Panama, mais également des territoires alliés, comme le Groenland et le Canada. Seule réponse d’E. Macron : « c’est ainsi ». Il ne condamne pas. Le Danemark est notre allié et membre de l’Union européenne, le laisser seul face à l’impérialisme américain est une faute diplomatique grave qui laissera des traces. Au-delà même de la défense indispensable de ces principes, la France est concernée au premier chef. Notre territoire national est menacé. Qui peut croire que si Trump met à exécution ses menaces sur le Groenland et le Canada, cela n’aurait aucune conséquence sur Saint-Pierre-et-Miquelon ? 

La souveraineté des nations est niée par la demande de Donald Trump aux pays membre de l’OTAN d’un nouveau tribut extraordinaire sous la forme d’une dépense de 5% de leur PIB pour les dépenses de défense des pays membres de l’OTAN. Derrière cette demande, il faut lire la volonté que les vassaux européens continuent de financer le complexe militaro-industriel américain, clé de voûte de la domination américaine. 

Il obtient ce qu’il souhaite. Les commandes affluent déjà vers son industrie de l’armement. La Lituanie a déjà accepté d’augmenter ses dépenses militaires à 6% de son PIB. Le ministre de la Défense polonais a déclaré que son pays « peut être le lien transatlantique entre ce défi lancé par [le président Donald] Trump et sa mise en œuvre en Europe ». Christine Lagarde a récemment proposé d’augmenter le fléchage de dépenses des pays européens vers l’industrie de l’armement américaine afin d’éviter de trop grandes barrières douanières de l’administration Trump envers l’Europe. 

Que font Emmanuel Macron et son ministre des Armées ? Ils acquiescent aussi. D’abord, Sébastien Lecornu a essayé de prendre ses distances par rapport aux frasques de Donald Trump. Il avait mis en garde en disant ne pas vouloir vendre notre souveraineté sur la défense en échange d’hamburgers et des voitures. On aurait pu être tenté d’être en accord avec lui pour une fois. Mais, E. Macron l’a contredit aussi vite. Le lendemain, lors d’une rencontre avec Olaf Scholz le 22 janvier, il cite en premier le secteur automobile dans les secteurs critiques européens à sauver. Le jour suivant, S. Lecornu a fini par céder. Il annonce la hausse des 2% du PIB consacré à la défense voulu par Donald Trump. Tout cela – comble de la démonstration – dans une interview accordée à LCI conjointement avec le ministre allemand de la Défense. Symbolisant ainsi la pression de notre voisin pour donner à Trump ce qu’ils souhaitent, l’achat massif d’armes américaines, en échange de garantir la poursuite de l’exportation d’automobiles allemandes. Nous sommes donc dans un moment politique particulier, où un président d’un autre pays peut décider à notre place de la gestion de notre budget de défense.

Cet épisode est une représentation particulièrement frappante de ce que nous dénonçons à la France Insoumise. A savoir que, l’Union européenne n’a jamais été plus qu’une succursale des ambitions commerciales allemandes.   

Aucune décision collective européenne n’est possible pour faire face à D. Trump et E. Musk. Exemple parmi tant d’autres de la soumission européenne, l’Italie de Giorgia Meloni compte confier ses transmissions sécurisées à la plateforme Starlink de Elon Musk. François Bayrou a de son côté annoncé le déploiement de cette plateforme à Mayotte. 

Giorgia Meloni espère ainsi pouvoir compter sur le soutien actif d’Elon Musk lors des prochaines échéances électorales. Car, Elon Musk fait désormais directement de l’ingérence étrangère, dans les processus électoraux au Royaume-Uni, en Allemagne où il fait des interventions au congrès de l’AFD parti nostalgique du IIIème Reich. Quelques semaines plus tard, le milliardaire faisait un salut nazi devant les caméras du monde entier en signe de provocation. 

Mark Zuckerberg, avec Meta, adopte-lui aussi une démarche similaire. Ces « faucons » numériques ne cachent pas leurs intentions : mettre les gouvernements européens au pas politiquement et économiquement.

La France doit réaffirmer l’intangibilité des frontières. Vladimir Poutine n’avait pas le droit d’envahir l’Ukraine, Donald Trump n’a pas plus le droit de remettre en question les frontières du continent américain. 

Notre époque glisse inexorablement vers l’impuissance du droit international à régler les grands conflits mondiaux à venir : le proche Orient et le génocide à Gaza, la guerre en Ukraine qui se mondialise, le retour d’un impérialisme américain dur avec Donald Trump, le réarmement mondial et le deux poids, deux mesures occidentales sur les différents conflits, notamment en Palestine. Des mécanismes mortifères se mettent en place. Le droit international y est impuissant.

Il existe d’autres solutions qu’une diplomatie insoumise mettrait en œuvre. Faisons face avec une grande conférence des frontières. Dans le cadre du droit international et au sein de l’ONU elle remettrait à plat l’ensemble des tensions territoriales. Rétablissons le corps diplomatique, supprimé par Emmanuel Macron. Réaffectons le crédit d’impôt recherche au sein de l’enseignement supérieur qui permettra de financer le progrès technique. Développons en parallèle une vraie stratégie de pilotage de l’industrie de défense vers nos besoins et non ceux d’intérêts privés. Développons un grand programme d’indépendance numérique en remplaçant par un programme français le programme IRIS² et en développant une vraie politique de souveraineté sur nos données. Actons notre sortie du commandement intégré de l’OTAN, mettons fin à l’Europe de la défense qui n’existe que dans la soumission à l’alliance outre-Atlantique, retrouvons enfin une indépendance en mettant en place une diplomatie non-alignée – seule à même de nous sortir de la dépendance aux Etats-Unis – centrée autour de nos intérêts, de la volonté du peuple français et ayant comme base unique le respect du droit international et la paix. 

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