Le 23 avril 2019, Bastien Lachaud visitait le Centre d’hébergement d’urgence d’Emmaüs Solidarité à Pantin.
Ouverte entre décembre et fin avril, cette structure temporaire accueille plusieurs centaines de familles vivant dans la rue en Seine-Saint-Denis et à Paris.
Animé par une trentaine de salariés et une centaine de volontaires qui se relaient, le Centre s’est installé dans un grand hangar appartenant à la SNCF, proche des voies ferrées de Pantin. Emmaüs s’efforce de mettre en place les meilleures conditions d’accueil possibles : le hangard est chauffé et trente-deux tentes ont été installées, qui peuvent accueillir chacune deux familles ; des sanitaires et un service de repas chaud permettent de rendre le quotidien des personnes plus supportable, de même qu’un espace de convivialité. Les travailleu·re·se·s socia·ux·les d’Emmaüs Solidarité réalisent en outre un important travail d’accompagnement afin d’orienter chacun·e des personnes accuillies vers des solutions de réinsertion et de relogement, dans un centre d’hébergement ou dans le parc social, et éviter ainsi qu’ils et elles ne se retrouvent à nouveau à la rue après la fermeture du Centre au printemps. Bastien Lachaud s’est entretenu avec les travailleurs·ses et bénévoles, dont il a pu saluer l’engagement remarquable. Il a également pu discuter avec certaines des personnes accueillies, qui ont raconté les souffrances qui ont accompagné leur parcours.
Bastien Lachaud a pu mesurer sur le terrain l’absurdité de la politique d’Emmanuel Macron, et les conséquences dramatiques que celle-ci a pour les personnes les plus fragiles. Nombre de structures associatives se trouvent en grande difficulté suite à la diminution du soutien matériel de l’Etat décidée par Emmanuel Macron, avec notamment la suppression de la plus grande partie des emplois aidés. Association importante au niveau national, Emmaüs Solidarité parvient à faire face, quoi que dans l’urgence : les conditions matérielles sont difficiles, les moyens ne sont pas toujours suffisants, et les bénévoles assez nombreux pour faire face à l’ampleur de la tâche, ce qui a contraint le Centre à faire appel aux dons et aux volontaires en février dernier. Nombre d’associations plus petites n’ont pas les mêmes moyens et peinent à faire face.
Par ailleurs, l’absence de véritable politique d’accueil conduit à des situations absurdes, qui placent délibérément des personnes dans des situations insolubles. C’est le cas par exemple des mineur·e·s pris·es en charge dans le cadre de l’Aide Sociale à l’Enfance, qui bénéficient plus d’aide après 18 ans, ce qui réduit à néant tout le travail d’accompagnement et d’aide réalisé en amont : près d’un quart des personnes sans domicile fixe sont d’anciens mineur·e·s sorti·e·s sans aide de ce dispositif. C’est aussi le cas des personnes migrant·e·s entré·e·s sur le territoire de l’Union Européenne dans un autre pays que la France, et concerné·e·s par le règlement de Dublin, qui prévoit qu’ils et elles ne puissent pas demander l’asile en France et soient renvoyé·e·s dans le pays d’entrée : un dispositif inapplicable dans la grande majorité des cas, et qui a pour seul effet de placer des réfugié·e·s dans une situation d’illégalité et de clandestinité, engendrant des souffrances supplémentaires. Et ce alors même que la France serait tout à fait en mesure de les accueillir – au Centre d’hébergement d’urgence de Pantin comme partout ailleurs, les acteurs de terrain constatent qu’il n’existe pas de “vague migratoire”, contrairement à la rhétorique de l’extrême-droite.
En somme, ce sont des peurs déraisonnées et l’absence de véritable volonté politique qui expliquent que l’ “Etat se défausse”, et que les associations doivent “écoper l’océan avec une petite cuillère”, comme les bénévoles l’ont expliqué à Bastien Lachaud. La visite au Centre d’Emmaüs à Pantin a ainsi renforcé le Député insoumis dans sa volonté de lutter pour une politique de solidarité et d’accueil à la hauteur de notre devoir d’humanité.