A Aubervilliers en cette journée nationale des mémoires de la traite négrière, de l‘esclavage et de leurs abolitions.
Depuis la loi 10 mai 2001, notre pays reconnait la traite négrière pour ce qu’elle fut : un crime contre l’humanité. Entre le XVe au XIXe siècle, des dizaines de millions d’hommes, de femmes et d’enfants furent capturés en Afrique, transportés à travers les océans, et réduits en esclavage. L’esclavage et l’impérialisme colonial auquel il était étroitement associé ont joué un rôle moteur dans le décollage du capitalisme et des économies européennes. La réduction de millions de personnes en esclavage a donné naissance à l’idéologie raciste, née pour justifier et naturaliser l’oppression et la domination.
L’abolition de l’esclavage, une première fois, en 1794, puis définitivement, en 1848, n’ont pas mis un terme définitif à cette histoire sinistre. Il y a aujourd’hui 30 à 40 millions d’esclaves dans le monde, dont 70% de femmes, victimes du travail forcé. Elles produisent une partie de notre nourriture, de nos vêtements. En France même, l’ordre économique inique et les préjugés monstrueux auxquels la traite a donné naissance marquent encore notre société du sceau du racisme systémique.
Nous ne pourrons jamais réparer le crime que fut l’esclavage. Nous pouvons, nous devons, cependant toujours préserver la mémoire, celle de ses dizaines de millions de victimes. Et nous devons, continuer inlassablement le combat pour l’émancipation, pour en finir pour de bon avec le sinistre legs de la traite. La Liberté est une et indivisible. Elle est pour tous. Et tant qu’elle n’est pas pour tous, elle n’est pleinement accomplie pour personne.