Il y a 10 ans, les 7, 8 et 9 janvier 2015, une série d’attentats terroristes islamistes frappait à Charlie Hebdo à Montrouge, et à l’Hyper Cacher de la portes de Vincennes. Le peuple tout entier était pétrifié par ces actes ignobles. Des millions de gens descendaient dans la rue. Pour affirmer que personne jamais, ne devrait mourir pour un dessin, pour une blague, de bon goût ou non. C’était cela, être Charlie, tout simplement. 10 ans plus tard, qu’est-il arrivé à notre pays ?
Aujourd’hui encore, nous sommes toutes et meurtris. Nous n’oublierons jamais. Le visage des victimes. Les témoignages des survivants. Le combat, sans cesse recommencé, intransigeant, pour la liberté d’expression et le droit au blasphème, contre le fanatisme.
Hélas, nous voyons cette mémoire souillée. Le malaise et la rage au ventre. Ce 7 janvier 2025, 10 ans après les morts de Charlie Hebdo, un ministre de l’intérieur, Bruno Retailleau, exploite la commémoration des attentats de Charlie Hebdo pour lancer une énième offensive de communication autour des marottes de l’extrême-droite : interdiction du voile à l’université, saillies racistes sur « l’immigration incontrôlée venue de l’aire arabe-musulmane », délires sur les soi-disant « enclaves islamistes » qui existeraient dans notre pays. L’instrumentalisation est immonde et donne la nausée. Hélas, ce n’est que la dernière d’une longue série. Cela a commencé dès 2015, avec François Hollande, Manuel Valls, et leur proposition sur la déchéance de nationalité.
Les idéologues du terrorisme djihadiste l’avaient écrit : ils voulaient par la violence attiser le ressentiment, semer la haine islamophobe, faire monter l’extrême-droite, pour diviser, créer un climat de guerre civile, prendre des millions de musulmans innocents en otage, pousser à la radicalisation et faire ainsi progresser leur cause.
C’est exactement le piège dans lequel s’est engouffrée en France, une grande partie de la classe politique. Par adhésion à une idéologie néoconservatrice islamophobe et raciste, facilitée par l’héritage culturel profond laissé par le colonialisme, dont une partie de notre société n’a jamais fait son deuil. Par lâcheté et cynisme politicien aussi, qui poussent à céder aux discours simplistes, aux injonctions médiatiques et à une course à la surenchère avec l’extrême-droite dans l’espoir d’en tirer un bénéfice électoral. Ces responsables politiques ont sans cesse joué et rejoué la partition de l’ignoble amalgame, terrorisme -musulmans – immigration.
Le résultat : une opinion meurtrie, la flambée de l’islamophobie et du racisme, la montée du RN. Leur faute politique et morale est immense, et des millions de gens innocents en paye le prix. Ils en répondront devant leur conscience et devant l’histoire. De notre côté, nous tiendrons bon, pour ne jamais céder à la mécanique de la division, pour préserver toujours l’unité et la concorde de notre peuple, pour dire que non, être Charlie, ce n’était pas ce qu’ils en ont fait.