J’ai défendu la loi qui vise à interdire la maltraitance des animaux. Elle propose des mesures symboliques, mais fortes :
- un plan de transition des acteurs professionnels
- l’interdiction de l’élevage des animaux pour leur fourrure
- l’interdiction des spectacles d’animaux sauvages
- l’interdiction de la chasse à courre, vénerie sous terre, chasse à la glu
- la transition vers un modèle d’élevage sans cage
La majorité LREM a tout détricoté, supprimé le fonds de transition, interdit toute modification des pratiques d’élevage intensif, refusé l’interdiction de la chasse à courre, minimisé l’interdiction de l’élevage pour la fourrure, rechigné sur l’interdiction des spectacles d’animaux vivants.
La proposition de loi sera examinée en séance publique le 8 octobre, je vous y donne rendez-vous.
Lire le texte de mon intervention :
Monsieur le Président, Monsieur le rapporteur, Mes chers collègues,
Je me réjouis de l’examen de ce texte sur la condition animale. L’attente de la société est grande. Ce sujet doit être débattu par la représentation nationale. C’est un impératif démocratique que de le faire. Car il s’agit de répondre à la volonté des français, le peuple souverain.
Dans leur écrasante grande majorité, ils sont opposés aux pratiques de maltraitance des animaux, qui sont à l’heure actuelle toujours autorisées par la loi. Et contrairement aux idées véhiculées par les lobbies, qu’ils habitent en ville, ou à la campagne.
La cruauté envers les animaux préfigure et prépare l’acceptation de la violence envers les êtres humains. Or, nous sommes des êtres d’empathie, et nous ne supportons pas la violence et la souffrance infligée. Nous n’avons pas à la supporter plus longtemps : il faut donc l’interdire. Cette proposition de loi, que j’ai cosignée, porte des propositions symboliques, mais fortes, que le groupe de la France insoumise porte depuis le début de la mandature.
L’élevage d’animaux pour leur fourrure, doit être interdit. Les spectacles d’animaux sauvages, sont incompatibles avec les impératifs biologiques de leur espèce, et doivent être interdits.
La chasse à courre, pratique oligarchique, barbare et d’un autre temps, doit être interdite, tout comme la pratique du déterrage des animaux dans leurs terriers. Ces pratiques de chasse provoquent une terreur absolue sur les animaux qui en sont victimes, et perturbe l’ensemble de l’écosystème de la forêt. Les chasses dites traditionnelles, doivent être interdites. La chasse à la glu, consistant à encoller des branchages, afin de piéger des oiseaux, indistinctement, les condamnant à une longue agonie.
Enfin, les pratiques de l’élevage intensif, notamment les animaux enfermés constamment dans des cages, doivent être interdites.
La société doit bien évidemment accompagner cette évolution, notamment pour la reconversion des professionnels impliqués par ces interdictions, et pour protéger les animaux, notamment ceux issus du spectacle vivant, et les meutes de chien issues de la chasse à courre.
Les caricatures en la matière sont nombreuses, et je veux le dire clairement : il ne s’agit pas ici d’interdire toute forme de chasse, ou toute forme d’élevage. Il s’agit ici d’entamer la transition vers d’autres relations de notre société humaine, avec les animaux.
La biodiversité est en très grand danger du fait des activités humaines. La 6e extinction de masse des espèces est commencée. Les populations de vertébrés, d’insectes, d’animaux marins, s’effondrent rapidement. Or, l’homme est un animal comme les autres, il a besoin de son écosystème pour vivre, il a besoin des autres animaux pour vivre, et obtenir la satisfaction de ses besoins physiologiques.
Il n’y a qu’un seul écosystème compatible avec la vie humaine, dans laquelle les espèces s’équilibrent. Nous devons instaurer des relations de coopération avec les animaux, en lieu et place de l’exploitation sauvage à laquelle nous nous livrons.
Le capitalisme et la recherche de rentabilité ont progressivement tout détruit, tout exploité pour en tirer de l’argent. Nous exploitons sans limite les ressources naturelles, les animaux, les autres êtres humains.
La crise mondiale du Covid-19 est en quelque sorte un avertissement qui nous est adressé solennellement : il faut changer nos pratiques, car ce que nous avons fait est en train de tout détruire, y compris nous-mêmes.
Je dresse à présent un horizon lointain, dont cette proposition de loi est une étape dans la transformation progressive de la société. Cela a commencé par un changement radical de perspective sur les animaux : ils sont des êtres sensibles, et non des biens meubles.
Tirons les conséquences de cette reconnaissance déjà faite par la loi. Commençons dès à présent par interdire les pratiques les plus cruelles envers les animaux. Et organisons la transition de notre société vers un modèle de coopération avec les animaux.