Loi sécurité : Macron renforce son autoritarisme

Macron veut encore renforcer son autoritarisme, face à la crise politique qui monte. Le 3 novembre 2020, Bastien Lachaud a critiqué la proposition de loi de « sécurité globale » proposé par la majorité. En réalité, le gouvernement en profite pour faire passer ses mesures autoritaires, sans avoir à passer

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Macron veut encore renforcer son autoritarisme, face à la crise politique qui monte. Le 3 novembre 2020, Bastien Lachaud a critiqué la proposition de loi de « sécurité globale » proposé par la majorité.


En réalité, le gouvernement en profite pour faire passer ses mesures autoritaires, sans avoir à passer par une étude d’impact qui est obligatoire pour lui.
La commission de la Défense nationale et des forces armées est saisie sur 2 articles : un relatif aux drones, et l’autre relatif à l’opération Sentinelle.
Bastien Lachaud a alerté contre la dérive autoritaire du gouvernement : 20 lois sécurité ont été mises en œuvre, et elles ont acté toujours plus de reculs dans les libertés publics, sans amélioration de la sécurité.
Elles donnent, en revanche, toujours plus de pouvoir à une administration autoritaire de contrôler les gens.
Bastien Lachaud a également alerté contre la confusion des rôles entre police et armée. Les militaires et les policiers n’ont pas le même métier, pas la même formation, pas les mêmes fonctions, et les uns ne sauraient prendre le rôle des autres. Une telle confusion est dangereuse non seulement pour l’efficacité des politiques de sécurité, mais aussi pour les libertés publiques. L’armée ne doit pas être le service public de remplacement des services publics qu’on a détruit.


Lire le texte de son intervention :

Cette proposition de loi est emblématique de la dérive, non pas sécuritaire, mais tout bonnement autoritaire du gouvernement.

La philosophie n’est pas nouvelle : pour garantir de la sécurité il faut sacrifier des libertés. Cela fait 20 lois qu’on passe au nom de ce raisonnement fallacieux et chaque fois l’exécutif y revient en bêlant : ce n’est pas assez.

Aujourd’hui, il s’agit notamment d’interdire de filmer des policiers. Quel recul inouï ! Savez-vous que même en Chine cela est autorisé depuis 2016 !

Quelle sorte de République requiert que les gardiens de la paix agissent dans l’ombre ? Quelle turpitude le gouvernement a-t-il résolu de faire disparaître des écrans ? Nous ne le savons que trop ! Il s’agit des violences commises contre les gilets jaunes, les grévistes, les étudiants, les journalistes, contre les concitoyens.

Le gouvernement se drape des beaux principes du républicanisme mais les bafoue allègrement. Il profite d’une proposition de loi de la majorité pour introduire une multitude d’amendements et s’affranchir de l’obligation de remettre une étude d’impact à leur sujet.

D’ailleurs, le problème est tel qu’au sein même de l’exécutif le pouvoir s’est réduit à une tête d’épingle : Emmanuel Macron a court-circuité le conseil des ministres et profite du secret du Conseil de Défense pour tout décider seul.

Ce Conseil de Défense utilisé pour gérer une crise sanitaire dit bien la confusion intellectuelle et même l’autoritarisme qui s’installent au sommet de l’État : quand on ne sait plus quoi faire, on prend des poses de chef de guerre et on appelle l’armée à la rescousse.

C’est le cas lorsque le président passe les effectifs de Sentinelle à 7000 personnes alors que les inconvénients d’une telle mobilisation excèdent largement les avantages.

C’est le cas de cette loi dite de Sécurité globale qui organise toujours davantage la confusion entre police et armées.

Nous ne sommes pas d’accord : les missions, les formations, les prérogatives, les astreintes, les statuts entre eux diffèrent : il n’est pas possible d’acter que militaires et policiers soient interchangeables. Il n’est pas possible d’acter que des moyens militaires servent à accomplir des tâches de police. Ce flou est dangereux pour les libertés et pour la sécurité. Non les armées ne doivent pas pouvoir utiliser des drones pour surveiller des manifestants. Non des policiers ne devraient pas pouvoir faire de même pour sécuriser des bases militaires.

Cette politique d’après laquelle tout est dans tout est un complet dévoiement et l’aboutissement d’années d’austérité budgétaire où on a coupé les moyens des services les plus régaliens de l’État. Mais au lieu d’en tirer la leçon, d’avoir une stratégie de sécurité où la spécialisation des effectifs est la clé, le gouvernement s’entête dans l’absurde surveillance généralisée. Qu’est-ce donc que cette République sans liberté que vous nous préparez ?

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