LREM défend une loi d’affichage sur la maltraitance animale, portant sur les animaux de compagnie. Ils interdisent également les élevages d’animaux pour leur fourrure, ce qui est une bonne chose, au vu de la maltraitance de ces élevages intensifs, et du rôle très probable des élevages de visons dans le passage du coronavirus à l’homme.
Mais LREM est soumis au lobby de la chasse, ils refusent donc même de parler des pratiques de chasse cruelle que sont la chasse à courre, la vénerie sous terre, ou encore la chasse à la glu. Les amendements que j’ai déposés ont été censurés avant tout débat.
Les amendements portant sur les pratiques cruelles d’élevage ont également été censurés : pour LREM ce n’est pas de la maltraitance que de broyer vivant des poussins, castrer à vif des porcelets, enfermer des poules en cage toute leur vie.
Lire le texte :
Nous devons débattre aujourd’hui de la maltraitance des animaux, mais comme la majorité En Marche en a pris maintenant la sinistre habitude, nous ne pourrons pas vraiment en débattre.
Nous avions déposé des amendements pour enrichir la proposition de loi. Car nous considérons qu’il y a des manques énormes dans ce texte : rien sur la chasse ! presque rien sur l’élevage !
Le Président Macron est de notoriété publique entièrement soumis au lobby de la chasse. Celui-ci a même eu la tête d’un ministre d’État, Nicolas Hulot, qui a démissionné suite à une énième humiliation faisant passer leur avis avant le sien.
On ne parlera donc pas de la chasse à courre, de la chasse des oiseaux à la glu, du déterrage des blaireaux ou des renards dans leurs terriers. Non ! Car comme les chasseurs prétendent agir en faveur de la biodiversité, et qu’on est priés d’avoir la bonté de les croire, c’est complètement absent du texte. Nous ne pouvons pas non plus en parler par amendements, puisque En Marche écarte les amendements qui les dérangent avant tout débat. Vous n’avez même pas l’honnêteté d’admettre qu’on puisse en débattre, quitte à le rejeter par un vote.
Sur l’élevage, on ne parlera que de l’élevage des visons. Alors oui c’est une bonne chose d’interdire l’élevage des visons pour leur fourrure. Déjà ces pauvres bêtes sont entassées dans des cages toute leur vie, loin des impératifs biologiques de leur espèce. Mais cette interdiction est urgente ! Car le rôle des élevages intensifs de visons dans le passage du coronavirus à l’homme est de plus en plus probable. Une interdiction à 5 ans est donc beaucoup trop tardive. Nous y reviendrons.
Mais on ne parlera pas de la maltraitance de millions et millions d’animaux par l’élevage intensif ! Parce que cela touche à des intérêts économiques puissants ! Lobbycratie ! Oserez-vous prétendre sérieusement que le broyage vivant des poussins, que la castration à vif des porcelets, le fait de leur couper la queue à vif ou leur limer les dents, n’est pas de la maltraitance animale ? Enfermer des animaux toutes leurs vies dans des cages, les poules, les lapins, qui en deviennent cannibales, ce n’est pas de la maltraitance animale ?
Nous ne parlerons donc de rien de tout cela, car En Marche ne considère pas que cela entre dans le sujet de leur proposition de loi sur la « maltraitance animale ».
Le problème de ce texte, est qu’il traite différemment les animaux selon qu’ils soient considérés comme de compagnie, ou d’élevage. Ce que vous permettez pour des animaux d’élevage, jamais vous ne l’accepterez pour des chiens ou des chats. Pour LREM, on peut maltraiter un lapin d’élevage, mais le même lapin de compagnie, c’est très grave. Votre loi est incohérente.
Ce qui est hors de la vue du public, vous ne voulez pas en parler. Et tout est fait pour cela reste loin des yeux des citoyens. Vous avez créé la cellule Déméter, et employé toutes les ressources des gardiens de la paix, dévoyant leur mission républicaine au profit de syndicats agricoles productivistes, pour traquer les lanceurs d’alerte de la maltraitance animale dans les élevages intensifs et les abattoirs.
Alors je dirais que cette proposition de loi est faite pour que En Marche se donne bonne conscience, et puisse aller clamer sur les plateaux de télévision dans une prochaine campagne électorale, qu’ils sont des champions de la condition animale. Vous essayez de vous rattraper du terrible spectacle que vous avez donné lors de l’examen de la loi Egalim. Mais vous n’avez rien réglé alors, et refusez toujours de les traiter vraiment aujourd’hui.
Alors traiter des animaux de compagnie, oui c’est utile, mais on ne parle que des particuliers. Oui, il y a des problèmes qu’il faut régler, et une évolution de la législation est sans doute une bonne chose. Mais il n’y a rien sur le trafic d’animaux domestiques, qui est de la maltraitance, et est le 3e trafic le plus lucratif après la drogue et les armes. Là est la grande délinquance. Pourquoi refuser de l’affronter ?
Interdire l’utilisation des animaux sauvages, terrestres ou maritimes, dans des spectacles est également une bonne chose. Mais pourquoi attendre aussi longtemps !
Ce texte n’est qu’une loi d’affichage, qui refuse de traiter en profondeur la question de la maltraitance animale. Il est important qu’en séance, vous acceptiez de traiter des sujets essentiels que sont les chasses cruelles, et les pratiques abjectes de l’élevage intensif.