27 avril 1848 : abolition de l’esclavage

Le 27 avril 1848, le gouvernement de la République française publiait un décret par lequel l’esclavage alors en vigueur dans les colonies françaises était aboli. Hommage aux victimes de la traite Nous devons rendre hommage aux victimes de la Traite, hommes, femmes, enfants, arrachés à leur terre et traitées en

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Le 27 avril 1848, le gouvernement de la République française publiait un décret par lequel l’esclavage alors en vigueur dans les colonies françaises était aboli.

Hommage aux victimes de la traite

Nous devons rendre hommage aux victimes de la Traite, hommes, femmes, enfants, arrachés à leur terre et traitées en marchandises, ainsi qu’à leur lutte pour la liberté. C’est pourquoi j’ai cosigné la proposition de loi déposée en mai 2018 par mon camarade Jean-Hugues Ratenon, du groupe de La France insoumise, pour faire du 4 février un jour férié national commémorant l’abolition de l’esclavage, en souvenir de la première abolition de l’esclavage, le 4 février 1794.

Une victoire de l’idéal d’émancipation universelle

L’abolition de l’esclavage fut une victoire de l’idéal d’émancipation universelle sur le préjugé de couleur et la servitude. Beaucoup de républicains, nourris par les idées des lumières, firent leur la cause des esclaves et de la liberté. Après la première abolition de l’esclavage par la Convention en 1794, Napoléon rétablit l’esclavage et la domination infâme des planteurs dans les colonies en 1802. Mais le combat des abolitionnistes ne cessa pas. Victor Schoelcher y voua son existence. A peine proclamée, la 2ème République abolit définitivement l’esclavage par le décret du 27 avril 1848.

Une victoire de la lutte des esclaves pour la liberté

Mais l’abolition fut surtout une victoire des esclaves eux-mêmes. L’historienne Aline Helg l’a bien montré dans son beau livre, « Plus jamais esclaves ! De l’insoumission à la révolte, le grand récit d’une émancipation (1492-1838) ». Depuis le début de la Traite au XVème siècle, les esclaves n’a jamais accepté de se soumettre, jamais cessé de se révolter, jamais cessé de lutter pour leur liberté. En 1791, des milliers d’esclaves de Saint-Domingue s’étaient soulevés au cri de « Liberté ». Incarné par la figure de Toussaint Louverture, ce combat devait conduire en 1804 à l’indépendance d’Haïti, première République noire libérée de l’esclavage et de la colonisation. En 1848, des révoltes éclatèrent en Martinique et à la Guadeloupe et arrachèrent la liberté, avant même que le décret d’abolition ne fut connu.

L’esclavage : un crime contre l’humanité qu’il faut commémorer

La Traite et l’esclavage furent un crime contre l’humanité. La loi Taubira du 21 mai 2001, rend justice au combat des esclaves et des abolitionnistes. Le décret d’abolition du 27 avril 1848 affirmait déjà que « l’esclavage est un attentat contre la dignité humaine ». La lutte pour l’abolition de l’esclavage incarne l’aspiration universelle à la liberté, l’égalité, la fraternité, un combat pour l’émancipation qui se prolonge aujourd’hui. Elle est une leçon civique pour nous toutes et tous. Elle doit faire l’objet d’une commémoration nationale.

La lutte contre l’esclavage n’est pas achevée

Mais la lutte contre l’esclavage n’appartient pas seulement au passé. Il y a aujourd’hui 30 à 40 millions d’esclaves dans le monde, dont 70% de femmes, victimes du travail forcé. Elles produisent une partie de notre nourriture, de nos vêtements. Né avec le capitalisme balbutiant de la renaissance dont il est le produit et dont il fut le moteur, l’esclavage moderne perdure encore aujourd’hui. Il participe du système de domination et d’exploitation économique qu’il nous faut abattre pour construire un monde de concorde et d’égalité.

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