Le 10 mai 2001, la France reconnaissait que la traite et l’esclavage furent un crime contre l’humanité.
Du XVe au XIXe siècles, des dizaines de millions d’hommes, de femmes et d’enfants furent, capturés en Afrique, transportés à travers les océans, et réduits en esclavage. Il faut prendre toute la mesure de ce crime inouï. Parce que l’esclavage et l’impérialisme colonial auquel il était étroitement associé ont joué un rôle moteur dans le décollage du capitalisme et des économies européennes. Parce que la réduction de millions de personnes en esclavage a donné naissance à l’idéologie raciste, née pour justifier et naturaliser l’oppression et la domination. L’ordre économique inique et les préjugés racistes auxquels la traite a donné naissance marquent encore notre société. Notre pays n’en a toujours pas fini avec cet héritage.
C’est pourquoi il faut faire l’histoire de ce crime. C’est pourquoi il faut rendre mémoire et justice aux millions et millions de victimes. Depuis 2006, la date symbolique du 10 mai nous appelle à notre devoir, celui de regarder ce passé en face, de reconnaitre ce crime et de transmettre cette mémoire. Comme l’écrivait Edouard Glissant : « L’oubli offense, et la mémoire quand elle est partagée, abolit cette offense. »