Le ministre de l’éducation nationale Jean-Michel Blanquer a annoncé aujourd’hui le « protocole sanitaire » prévu pour la rentrée de septembre 2021. C’est encore une fois une usine à gaz aberrante, déconnectée des réalités et des besoins du terrain. Et comme toujours, ce sont les personnels, les élèves, les familles, et avant tout les plus modestes, qui paieront les pots cassés de cette politique désastreuse.
Un protocole sanitaire annoncé tardivement et sans concertation suffisante, en plein été, alors que les équipes sont loin des établissements et n’ont pas la possibilité d’anticiper ensemble les dispositions à prendre pour la rentrée.
Aucun moyen supplémentaire : pas de recrutement d’enseignants pour systématiser les demi-groupes ; pas de personnel pour la vie scolaire ; ni pour la médecine scolaire, aujourd’hui sinistrée ; pas d’augmentation des dispositifs de test, pas de purificateurs d’air ; pas d’équipement informatique supplémentaire pour préparer un éventuel passage en distanciel.
La seule mesure de Blanquer ? Au collège et au lycée, en cas de présence d’un cas de COVID, les classes ne seront désormais plus fermées. Selon les mots de Blanquer « les élèves non vaccinés seront évincés, mais pas les vaccinés », qui pourront continuer de suivre leurs cours en présentiel. Une mesure dont le ministre lui-même ne semble pas avoir réfléchi les aspects pratiques. Comment contrôler et qui contrôlera les vaccinés des non vaccinés, sachant que le « Passe Sanitaire » n’est pas obligatoire à l’école ? Quid des élèves de 6ème âgés de moins de 12 ans et qui n’ont pas accès à la vaccination ? Quid des élèves qui seraient vaccinés mais positifs au COVID ? Comment les enseignants feront-ils cours à la fois en distanciel et en présentiel ? Une mesure qui promet surtout d’exclure des élèves qui ne sont pas responsables de leur situation puisque la vaccination relève de l’autorité parentale. Des élèves qui risquent par ailleurs d’être les plus défavorisés, dès lors que la fracture vaccinale recoupe largement les inégalités sociales et territoriales. Des élèves qui subiront les conséquences psychologiques et scolaires d’une situation à laquelle ils ne peuvent rien. Ecoeurant.
Une rentrée pour rien. Une rentrée qui promet encore plus d’exclusion pour celles et ceux que le système scolaire devrait accompagner en priorité, a fortiori en période de crise sanitaire. Macron et son gouvernement devront un jour rendre des comptes pour leur incompétence criminelle.
