A l’invitation de l’Association pour un Musée du Logement Populaire (AMuLoP), j’ai visité l’exposition « La vie HLM », à la cité Emile Dubois à Aubervilliers. Je remercie l’AMuLoP et ses membres pour leur accueil et je salue leur remarquable travail.
L’exposition « La vie HLM » nous permet de redécouvrir au plus près un demi-siècle d’histoire sociale des quartiers et des classes populaires, des années 1950 à aujourd’hui. Au cœur de l’exposition : trois appartements de la cité Emile Dubois, reconstitués dans les moindre détails à l’image de ce qu’ils étaient dans les années 1950 ; les trajectoires de plusieurs familles, que retracent les documents et les témoignages de leurs membres. On connait cette histoire d’Aubervilliers, de l’œuvre volontaire de construction et de progrès social des maires bâtisseurs issus du parti communiste, Emile Dubois, André Karman ou Jack Ralite, jusqu’au reflux et aux difficultés sociales provoquées par la désindustrialisation, à partir des années 1970-80. Mais on la redécouvre différemment en suivant au plus près le quotidien des habitants.
Cette démarche incarnée, qui combine la rigueur scientifique et un soucis de pédagogie, offre le meilleur exemple de ce que peut être une histoire populaire. Cette histoire et cette mémoire des hommes et des femmes du peuple, trop souvent occultée par les récits en vogue dans les grands médias, qui n’évoquent que les soi-disant « grands hommes ». Je forme le voeu que l’exposition temporaire aujourd’hui présentée à Emile Dubois puisse être pérennisée et que le projet de musée du logement populaire porté par l’AMuLoP puisse prochainement aboutir.