Avec la sortie du film #Tirailleurs de Mathieu Vadepied et avec Omar Sy, le cinéma fait œuvre de mémoire et endosse une mission civique. La France a une dette éternelle envers ceux qui ont donné leur sang pour une patrie trop souvent ingrate, injuste, criminelle. Il faut réparer cette injustice. Il faut leur rendre cet hommage.
Durant la Première Guerre mondiale, ils furent près de 200 000 à combattre, les « tirailleurs sénégalais », comme les appelait l’armée française, venus en réalité de différentes colonies d’Afrique. Environ 30 000 sont morts sur les champs de bataille. Une génération plus tard, 150 000 ont participé à la libération de la France de l’occupant nazi. Les « tirailleurs » se sont battus pour la France, dans tous les conflits. Ils se sont battus et sont morts pour un pays qu’ils n’avaient pas choisi, pour une puissance colonisatrice, dont ils n’étaient pas des citoyens mais des sujets.
Les vétérans encore en vie, étaient jusqu’ici obligés de vivre au moins six mois de l’année en France pour percevoir leur minimum vieillesse. Ils ont dû mener une bataille administrative pour finir leur vie dans leur pays d’origine. Une injustice qui résume le manque de reconnaissance, la discrimination dont ils ont été victimes tout au long de l’histoire. Parce qu’ils étaient des colonisés, des « indigènes », comme l’on disait. Une décision du gouvernement vient seulement de corriger ce scandale.
Même si elle ne peut être que symbolique, même si elle n’effacera jamais le crime de la colonisation et les injustices du passé, la réparation qu’apporte aujourd’hui le film était nécessaire. Elle est salutaire. Aux « tirailleurs » : la patrie reconnaissante.