Soutien aux salarié·e·s des Fonderies du Poitou

Le 19 mars 2019, Bastien Lachaud et Eric Degenne, avec une délégation d’insoumis·es de Chatellerault, ont apporté leur soutien aux salarié·e·s des Fonderies du Poitou. Ces deux entreprises, initialement filiale du groupe Renault créé en 1979, produisent des pièces destinées à l’entreprise automobile, pour l’une en aluminium, pour l’autre en

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Le 19 mars 2019, Bastien Lachaud et Eric Degenne, avec une délégation d’insoumis·es de Chatellerault, ont apporté leur soutien aux salarié·e·s des Fonderies du Poitou.

Ces deux entreprises, initialement filiale du groupe Renault créé en 1979, produisent des pièces destinées à l’entreprise automobile, pour l’une en aluminium, pour l’autre en fonte.

En 2011, ils ont déjà connu un long conflit social avec l’actionnaire de l’époque, Montupet, qui voulait baisser les salaires de 25% ou fermer l’entreprise. Jean-Luc Mélenchon, alors candidat à l’élection présidentielle, et Marie-George Buffet, s’étaient rendus sur place afin de leur apporter leur soutien.

Aujourd’hui, les fonderies subissent les effets de la crise des ventes du diesel… mais pas seulement. Elles pâtissent surtout du manque de planification et de stratégie industrielle de Renault et de l’Etat, qui en est actionnaire à 15%. En effet, en 2017, ces fonderies produisaient 1,7 million de pièces destinées à 98% à Renault pour celles en aluminium, et en grande partie à Renault et Fiat pour celles en fonte. Cette année a été un record de productivité, avec une demande croissante des donneurs d’ordre, qui envisageaient alors de monter à 2 millions de pièces.

En 2018, les commandes se sont effondrées à 600 000 pièces, plaçant les deux entreprises en situation de cessation de paiement et mise en redressement judiciaire. Une telle situation menace directement les emplois de près de 800 personnes, mais près de 3000 personnes seraient concernées par une éventuelle fermeture en comptant les familles et les emplois induits, le tout dans un bassin d’emploi où il est déjà difficile de trouver du travail.

Sollicité à plusieurs reprises, en juillet par le sénateur le gouvernement assure qu’il va trouver une solution, mais ne fait rien. En septembre, les deux usines sont placées en cessation de paiement.

En octobre, sollicité par le député, le ministre ne trouve rien de mieux à faire que appeler  » l’actionnaire principal […] à investir davantage ».

En novembre, les entreprises sont mises en redressement judiciaire, et des repreneurs sont recherchés. Le gouvernement favorise le Britannique Liberty House, mais celui-ci a pour projet de leur faire fabriquer des pièces différentes… destinées aux moteurs diesel. Curieuse façon de préparer l’avenir.

En mars, à une nouvelle question du sénateur, la Secrétaire d’Etat auprès du Ministre de l’Industrie se dit confiante, malgré la « course contre la montre »… qui n’aurait pas eu lieu si le dossier avait été suivi depuis le début, et l’Etat avait pris ses responsabilités, comme actionnaire de Renault, et comme stratège industriel.

Les jugements des tribunaux de commerce sont attendus pour le 27 mars.

Une fois encore, ce sont les salarié·e·s qui pâtissent de choix économiques ineptes et de l’absence totale de vision industrielle du gouvernement, qui pratique la politique du laisser faire, espérant que les actionnaires fassent le nécessaire.

Cette politique irresponsable met les salarié·e·s en difficulté, alors que les fermetures d’usines se multiplient, comme à Ford Blanquefort, ArjoWiggins, etc.

Mais cela met aussi en cause l’indépendance souveraine de la France dans sa capacité industrielle à produire ce dont elle a besoin. Une usine fermée, ce ne sont pas seulement des personnes au chômage et en difficulté. C’est aussi des savoir-faire dispersés, des technologies perdues. Or, celles-ci sont indispensables pour préparer la transition écologique dont notre pays a besoin.

Aujourd’hui, la transition écologique est le dernier avatar absurde des délocalisations, où Renault prétend préparer la voiture du futur en investissant en Turquie dans des fonderies, alors que le centième suffirait pour diversifier les fonderies existantes du Poitou.

 

 

Retrouvez ci-dessous ma question à Bruno Le Maire du 30 janvier (à laquelle il n’a pas daigné répondre)

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