Le 21 juillet, Bastien Lachaud a de nouveau interrogé le gouvernement sur la gratuité des masques. Le 29 avril, Olivier Véran avait dit que c’était inutile, car ce qui était vraiment utile c’était de se laver les mains. Il avait cru bon d’ironiser sur le fait qu’on ne peut pas réquisitionner le savonnage des mains.
3 mois plus tard, les masques sont obligatoires, mais toujours pas gratuits. C’est la double peine pour les personnes précaires qui ont du mal à s’en procurer, et qui en plus risquent une amende de 135€.
Lire le texte intégral de la question :
Monsieur le premier ministre,
Le gouvernement nous a d’abord dit que les masques étaient « inutiles », parce qu’il n’y en avait pas. Parce qu’il était incapable de planifier la production et la distribution.
Puis vous avez organisé le déconfinement. Les masques étaient devenus utiles, mais facultatifs. Nous vous avions pourtant demandé de les rendre obligatoires pour prévenir une nouvelle vague de l’épidémie.
A présent que les indicateurs nous alertent, les masques deviennent obligatoires.
Mais payants. La presse a estimé leur coût à 228 euros par mois pour une famille avec deux enfants. Une amende de 135 euros punit ceux qui n’en porteraient pas.
Alors que notre pays s’enfonce dans la crise sociale, croyez-vous vraiment que nos compatriotes puissent se permettre de dépenser plus de 200 euros par mois pour se protéger et protéger les autres ?
228 euros c’est une montagne lorsqu’on est au SMIC.
C’est une montagne pour beaucoup d’habitants de ma circonscription, en Seine-Saint-Denis, à Aubervilliers et Pantin. Où 30 à 40% de la population vit sous le seuil de pauvreté. Où beaucoup ont aujourd’hui des difficultés à payer leur loyer, leurs dépenses alimentaires même. Vont-ils devoir choisir entre nourrir leurs enfants et acheter des masques ?
Si le masque est obligatoire, ce n’est pas aux familles d’en payer le prix.
En tant qu’êtres humains, nous sommes égaux devant la maladie. Nous devons être égaux devant la protection. La santé est un droit. L’aide ponctuelle aux plus modestes que le ministre Bruno Le Maire dit aujourd’hui envisager irait dans le bon sens. Mais elle est trop tardive. Insuffisante.
Il faut garantir la gratuité des masques. Le président du Conseil Scientifique, Jean-François Delfraissy, ne dit pas autre chose aujourd’hui.
J’ai déposé avec le groupe de la France insoumise une proposition de loi pour garantir cette gratuité, dès le 28 avril dernier.
Monsieur le Premier ministre, quand vous déciderez vous à nous écouter, et à rendre les masques gratuits ?