JO 2024 : de qui se moque-t-on ?

Bastien Lachaud a dénoncé les modalités d’organisation des JO2024, qui ne respectent pas leurs engagements pour l’environnement et pour les habitants de la Seine-Saint-Denis.

Ils avaient promis des Jeux écoreponsables ?
❌Ils détruisent les jardins ouvriers d’Aubervilliers, exposent un groupe scolaire à un échangeur routier, veulent bétonner l’aire des Vents du Parc Georges Valbon !

Ils avaient promis des Jeux pour l’emploi en Seine-Saint-Denis ?
❌ A peine 400 emplois sur les 150 000 emplois potentiels annoncés ont été créés en Seine-Saint-Denis ! Des emplois pénibles et précaires, pendant 15 jours !

Ils avaient promis de la transparence et de l’échange avec les habitants, de la « concertation » ?
❌ Des décisions prises sans les citoyens, ceux qui se mobilisent sont insultés, les opposants fichés, et des propos racistes et sexistes envers les habitants du département ont été relayés par la presse !

Ils avaient promis « des Jeux utiles et responsables », « qui profiteront pleinement à la Seine-Saint-Denis » ?
❌ Pour tout héritage, les habitants du département, qui accueillera pourtant 80% des équipements de ces Jeux, n’ont vu pour l’instant que des décisions autoritaires, la bétonisation d’espaces naturels, et bien peu d’emplois pérennes !

Ma question à la ministre des Sports sur l’organisation des JO2024 et ses conséquences pour les habitants de la Seine-Saint-Denis.

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« Des jeux utiles et responsables », « qui profiteront pleinement à la Seine-Saint-Denis ». Ce sont les mots que répète inlassablement le Comité d’Organisation des Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris 2024. Mais des promesses à la réalité, il y a un monde. Les responsables n’ont que « l’héritage » des Jeux à la bouche. Mais pour tout héritage, les habitants de mon département, qui accueillera pourtant 80% des équipements de ces Jeux, n’ont vu pour l’instant que des décisions autoritaires, la bétonisation d’espaces naturels, et bien peu d’emplois pérennes. 

Les Jeux seraient « un projet participatif, ouvert à toutes et tous, dans tous les territoires »,

 nous jure-t-on la main sur le cœur. Mais de nombreux collectifs dénoncent au contraire l’opacité, et le manque de concertation démocratique avec les riverains. Et quand des citoyens se mobilisent pour faire entendre leur voix, la Société de Livraison des Ouvrages Olympiques (la SOLIDEO) a pour toute réponse de les taxer « d’écolo-djihadistes ». Ou de conclure un contrat avec un cabinet de conseil qui réalise un fichage des opposants, comme ce fut le cas dans ma circonscription, à Aubervilliers. Et je ne parle même pas des propos racistes et sexistes et du mépris à l’égard des habitants qui seraient monnaie courante au sein de la SOLIDEO, ainsi que l’a révélé la presse : 

« Qu’est-ce qu’on va aller aider les Noirs en Seine-Saint-Denis ? ». Est-ce cela, l’ouverture et la participation ?

Les Jeux seraient le premier évènement de cette ampleur à être « éco-responsable » nous assure-t-on encore. On peut en douter, quand plusieurs projets sont synonymes de destructions d’espaces naturels précieux, de bétonisation, de pollution. Des jeux Eco-responsables, quand l’échangeur autoroutier prévu à Saint-Denis Pleyel menace d’enserrer un groupe scolaire de 700 élèves, dans un quartier populaire déjà très pollué et envahi par les voitures ?

 Eco- responsables, quand l’Aire des Vents au parc départemental Georges Valbon, poumon vert du département qui abrite plusieurs espèces protégées, doit être bétonnée, après avoir été vendue à vil prix par la majorité socialiste du conseil départemental ? Eco-responsables, quand les jardins ouvriers des vertus à Aubervilliers, vieux de près de cent ans d’histoire, doivent être partiellement rasés dans le cadre du chantier de la future piscine d’entraînement olympique et des équipements commerciaux qui l’accompagnent ? Est-ce cela, l’éco-responsabilité ?

Les Jeux seraient une formidable opportunité économique pour le département le plus pauvre

de métropole, où 17,5% des habitants vivent avec moins de 885 euros par mois, nous promet-on encore. Comme si la fumeuse « théorie du ruissellement » devait s’appliquer ici aussi. On annonce 150 000 emplois potentiels. Mais seuls 25% des marchés des chantiers doivent être ouverts aux TPE-PME de Seine-Saint-Denis. Seuls 10% des horaires de travail doivent être réservés aux habitants éloignés de l’emploi – et à ce jour, seul 9% de cet objectif aurait été atteint : soit 400 emplois à peine ! Il reste la sécurité, la restauration, le nettoyage, l’accueil, disent les organisateurs. Mais combien d’emplois pérennes ?  Mais combien d’emplois qualifiants ?

Des emplois pénibles et précaires, pendant 15 jours ! Et un maigre saupoudrage de logements sociaux, à des années lumières des besoins, alors même que les prix du mètre carré exploseront ! Est-cela l’héritage économiques des Jeux pour les habitants de mon département ?

Alors qu’allez-vous faire pour mettre un terme à cette comédie ? Pour répondre enfin aux questions et aux inquiétudes. Pour que les promesses soient réellement tenues. Pour garantir que les Jeux Olympiques ne seront pas un marché de dupes, pour la Seine-Saint-Denis et ses habitants.