Crise du logement : inaction criminelle !

J’interroge la ministre du logement sur la pénurie de logement et de logement social. Cette inaction est criminelle !

Deux millions de nos concitoyens attendent un logement social. Seules 13% des demandes ont été satisfaites l’an dernier. En Seine-Saint-Denis, près de 130 000 demeurent sans réponse.
Une part importante du parc locatif privé est insalubre : 20% à Aubervilliers.
Et que fait le gouvernement face à cette crise du logement ? Rien. Depuis 2017, le nombre de logements sociaux construits recule chaque année. On en programme aujourd’hui moins de 100 000.
Et 1 millions de logements du parc privé restent vacants, et le gouvernement n’ordonne pas de réquisitions !
Derrière ces chiffres, ce sont des vies brisées.Quand on n’a pas de chez soi, pour vivre décemment, les difficultés s’accumulent : précarité, santé, difficultés scolaires pour les enfants. Avec la pandémie et les confinements, elles ont explosé.

Lire le texte de la question :

Imène habite le quartier de la Villette, à Aubervilliers. En 2019, elle et son mari ont loué un studio, d’une superficie de 15 m2. Le couple ne peut se permettre davantage sur le marché privé. Très vite, la joie d’une vie nouvelle tourne au cauchemar. Avec la naissance de deux enfants, le studio est trop étroit. L’appartement est insalubre : mal aéré, humide, infesté de cafards et de rats. Le quotidien d’Imène et de sa famille est invivable.

Son plus jeune fils, âgé de quelques mois, a dû être hospitalisé suite à des troubles respiratoires. Les services de la ville d’Aubervilliers ont constaté l’état d’insalubrité de l’appartement. Mais son bailleur se refuse à effectuer des travaux. Imène a déposé une demande de logement social, qui a trois ans d’ancienneté ; en janvier 2021, elle été reconnue prioritaire et devant être relogée d’urgence dans le parc social au titre du droit au logement opposable.

Mais elle n’a toujours reçu pas la moindre proposition de relogement. Elle perd espoir.

L’histoire d’Imène, c’est celle de millions d’autres personnes qui souffrent du mal logement. J’entends leur détresse, chaque semaine, dans mes permanences. Deux millions de nos concitoyens attendent un logement social. Seules 13% des demandes ont été satisfaites l’an dernier. Dans mon département, la Seine-Saint-Denis, près de 130 000 demeurent sans réponse.

Une part importante du parc locatif privé est insalubre : 20% à Aubervilliers. Derrière ces chiffres, ce sont des vies brisées, comme celle d’Imène. Quand on n’a pas de chez soi, pour vivre décemment, les difficultés s’accumulent : précarité, santé, difficultés scolaires pour les enfants. Avec la pandémie et les confinements, elles ont explosé. Comme la dette des locataires qui n’ont pas pu s’acquitter de leur loyer faute de ressources, et risquent l’expulsion.

Et que fait votre gouvernement face à cette crise du logement ? Rien. Depuis 2017, le nombre de logements sociaux construits recule chaque année. On en programme aujourd’hui moins de 100 000. La construction de logements neufs est au plus bas niveau depuis vingt ans.

Et 1 millions de logements du parc privé restent vacants, sans que vous ne fassiez rien pour les réquisitionner. Les causes de cette catastrophe sont tout sauf mystérieuses : vous avez raboté les moyens alloués au logement.

4 milliards de moins sur les budgets 2018, 2019 et 2020 ; la hausse de la TVA sur la construction de logements sociaux ; les baisses des APL qui ont plombé les finances des organismes HLM ; l’absence d’aides significatives aux locataires qui se sont endettés pendant la pandémie. Votre bilan est accablant. Ce n’est pas moi qui le dit, c’est l’Institut Montaigne lui-même, pourtant proche de vos idées, qui le souligne dans une note publiée en août dernier, je cite :

« Alors  que  rien  ne  le  laissait prévoir dans le programme du candidat Macron, le président de la République a décidé, à marche forcée, de faire des coupes budgétaires dans le secteur du logement, se concentrant en particulier sur le logement social » avec pour conséquence « un système qui « risque d’écarter les plus modestes de l’accès au logement ».

En Seine-Saint-Denis, ces plus modestes, comme Imène, subissent chaque jour les conséquences de votre échec.

Quand allez-vous enfin entendre leur appel et agir pour mettre fin à ce scandale ? Quand allez-vous garantir le « droit au logement » que la loi garantit à chaque citoyen de la République ?