Cet après-midi, avec le maire de Pantin Bertrand Kern et une délégation des commerçants des secteurs Quatre Chemins et Hoche, nous avons été reçus par le préfet de police, Laurent Nunez, pour évoquer la lutte contre le trafic de cigarettes et l’insécurité quotidienne. Je le remercie pour sa disponibilité et son écoute.
Cela fait cinq ans que j’alerte sur la question du trafic de cigarettes, d’abord aux Quatre Chemins puis, depuis 2020, à Hoche. Ce fléau pourrit la vie des riverains. Les témoignages poignants des commerçants se passent de commentaires : occupation de l’espace public, sentiment d’insécurité, en particulier pour les femmes, troubles qui pourrissent la vie des commerçants et font fuir leurs clients, agressions, faits de violence graves entre les vendeurs.
J’ai la conviction qu’une seule réponse permettra de faire évoluer la situation à bref délai : une présence renforcée et continue de la police nationale, au plus près du terrain, pour dissuader et interpeller les vendeurs, et ramener un peu de tranquillité. A plus long terme, il faut une action résolue de police judiciaire pour lutter contre les filières qui alimentent le trafic, du local jusqu’à l’international. Sur le plan de la prévention, il faut continuer les actions en direction des consommateurs qui mettent leur santé en danger en consommant des produits de contrebande.
Au cours des dernières années, j’ai interpellé l’ensemble des pouvoirs publics : le préfet de la Seine-Saint-Denis, le préfet de police, le ministre de l’intérieur, le premier ministre, jusqu’au président de la République. Questions aux gouvernements, courriers, interpellations : j’ai toujours reçu les mêmes réponses. Des renvois à plus tard. Des chiffres d’interventions policières qui n’ont guère de signification car ils ne se traduisent pas par des améliorations tangibles pour les habitants. Pire, nous avons vu la situation empirer et le phénomène s’étendre, des Quatre Chemins vers les quartiers Hoche et Mairie d’Aubervilliers. Comme si l’État était aux abonnés absents. Un scandale.
Je me réjouis que l’État entende enfin la parole des habitants et des élus. Cette écoute, les habitants la doivent avant tout à leur propre courage et à leur mobilisation – la manifestation des commerçants qui ont baissé le rideau, à Hoche, le jeudi 23 février dernier, a permis de faire entendre l’urgence. Je salue leur détermination. J’ai pu appuyer leurs revendications auprès du préfet de police et demander une présence renforcée de la police nationale, à Hoche – comme elle a commencé à le faire depuis une semaine -, et aux Quatre Chemins. Le préfet de police s’y est engagé. Nous sommes encore loin du compte mais c’est un début. Je continuerai d’être vigilant quant à l’évolution de la situation.