Ce jeudi 16 septembre, je rencontrais Tony Estanguet, président du comité d’organisation des Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris 2024. J’ai porté la voix de celles et ceux qui s’alarment de l’héritage environnemental et social des JO pour la Seine-Saint-Denis. Car il y a bien des choses à faire entendre :
L’impact environnemental destructeur de plusieurs projets soulève des questions et des oppositions que je partage. A Aubervilliers avec la piscine d’entrainement olympique, à Saint-Denis avec l’échangeur Pleyel, à Dugny avec le village des médias.
La création d’emplois qualifiants et pérennes pour les séquano-dyonisiens et d’opportunités pour les PME du département, soulève également des interrogations. Le risque étant que la plupart des emplois créés dans le département demeurent précaires et liés exclusivement au tourisme et à l’organisation évènementielle.
La gouvernance pose elle aussi des questions : les propos scandaleux d’employés de la SOLIDEO à l’égard de la Seine-Saint-Denis, que la presse a révélé, symbolisent, hélas, la distance qui existe entre le millefeuille d’institutions responsables, et les citoyens. Une distance source d’opacité et qui rend possible les dérives.
Plus largement, l’impact des JO et du Grand Paris sur l’évolution du département – hausse des prix de l’immobilier, gentrification – doit être surveillé et encadré. Les habitants ont besoin d’une vision globale, à long terme, soucieuse des équilibres. Les JO ne doivent pas être l’alibi de projets qui ne seraient tant pensés pour les séquano-dyonisiens que pour une « transformation » du département qui se résumerait surtout à ouvrir la porte à la spéculation foncière.
Les JO ne peuvent pas non plus être l’alpha et l’omega des politiques publiques et du développement de la Seine-Saint-Denis. Notre département souffre de décennies de sous investissement de l’Etat. Il faut un vrai effort de rattrapage et d’égalité – ce que ne fait pas le gouvernement actuel, à l’image du prétendu « plan Philippe » pour la Seine-Saint-Denis.
Bétonner des espaces naturels pour des projets surdimensionnés, qui ne profitent pas aux habitants, et avec des méthodes autoritaires : cela ne peut pas être le visage de l’olympisme. Ce sont ces préoccupations, et ces oppositions sur certains points, que j’ai exprimées auprès de Tony Estanguet.
Je remercie le comité d’organisation des JO 2024 pour son écoute. D’autant qu’il a été le seul acteur à accepter un entretien, en transparence. Je continuerai de faire preuve de la plus grande vigilance, d’interpeller les institutions, de soutenir les luttes sociales et environnementales et de relayer leurs revendications.