La préfecture de police de Paris a annoncé ce 24 septembre 2021 avoir déclenché une opération d’évacuation des personnes souffrant de toxicomanie du secteur de Paris Stalingrad vers la place Auguste Baron et le square de la porte de la Villette. Je partage l’inquiétude et l’indignation des habitants des quartiers limitrophes d’Aubervilliers et Pantin, devant cette décision non concertée et lourde de conséquences.
Au début de juillet dernier, alors que la presse faisait écho de ce projet de déplacement, j’avais écrit à la préfecture, aux villes de Paris, pour relayer le sentiment d’inquiétude des habitants et dire mon opposition. J’avais proposé aux maires d’Aubervilliers et Pantin de se joindre à mon interpellation. Il faut des lieux d’accueil social et sanitaire pour les personnes souffrant de toxicomanie. Mais déplacer ces problèmes vers un quartier populaire déjà en difficulté ne peut être une solution. Je n’ai pas reçu de réelle réponse. Les alertes n’ont pas été entendues.
Une fois de plus, le secteur entre la porte de la Villette et la porte d’Aubervilliers et ses habitants devront donc subir le déplacement des problèmes de Paris vers le périphérique et au-delà. C’est la conséquence de l’incurie des responsables parisiens, de l’invraisemblable ping-pong qui dure depuis des mois entre la Préfecture de police et la ville de Paris, sans qu’aucune solution n’émerge. C’est la conséquence d’une politique qui méprise la Seine-Saint-Denis.
Les municipalités d’Aubervilliers et Pantin n’ont même pas été consultées. Comble du déni de réalité et du mépris, le communiqué de la préfecture explique qu’il n’y aurait « pas de riverains » place Auguste Baron. Les habitants voisins d’Aubervilliers et Pantin seront ravis d’apprendre qu’ils n’existent pas et ne comptent pour rien. Une honte.
Le dispositif aujourd’hui mis en place n’est pas acceptable. Il ne peut être que temporaire. La préfecture de police et la ville de Paris doivent enfin agir de concert pour mettre en place une solution alternative. Dans l’immédiat, il faut garantir la sécurisation de la place Auguste Baron et du secteur environnant. Plus avant, il appartient à la ville de Paris d’agir enfin résolument pour mettre en place les salles d’accueil prévues sur le territoire parisien, afin d’assurer durablement l’accompagnement sanitaire et social des personnes souffrant de toxicomanie, sans préjudice pour les communes limitrophes.
J’ai à nouveau interpellé le ministre de l’intérieur, le préfet de police et la maire de Paris, pour faire entendre les revendications des habitants : les autorités doivent prendre leurs responsabilités. Je me suis également adressé une nouvelle fois aux maires d’Aubervilliers et de Pantin, pour leur proposer d’interpeller l’Etat d’une même voix.
Aubervilliers et Pantin ne doivent pas être le réceptacle des problèmes de Paris.
Mes courriers au ministre de l’intérieur, au préfet de police de Paris, à la maire de Paris et aux maires d’Aubervilliers et Pantin.