Accueil des personnes souffrant de toxicomanie : les inquiétudes des habitants d’Aubervilliers et Pantin doivent être écoutées

Après les « jardins d’Eole », la porte de la Villette envisagée comme lieu d’accueil

Ce mercredi 30 juin 2021, la ville de Paris a procédé à l’évacuation définitive des « Jardins d’Éole », qui faisaient depuis le 17 mai dernier l’objet d’une mesure exceptionnelle d’ouverture nocturne, afin d’accueillir les consommateurs de drogue et de réduire les nuisances occasionnées pour les riverains des 18e et 19e arrondissements de Paris. Face à cette décision, prise sans qu’une solution alternative n’ait été proposée aux personnes évacuées, le préfet de police de Paris a évoqué, dans un courrier adressé à Madame la Maire de Paris et rendu public par la presse, la possibilité qu’un nouveau lieu d’accueil soit installé place Auguste Baron, dans le 19e arrondissement de Paris, non loin de la porte de la Villette.

Déplacer les difficultés au-delà du périphérique et vers des quartiers déjà fragilisés n’est pas une solution

Cette perspective suscite l’inquiétude des habitants d’Aubervilliers et de Pantin, inquiétude légitime, que je partage. La porte d’Aubervilliers et la porte de la Villette et leurs riverains subissent depuis plusieurs années les conséquences d’une politique qui s’apparente au refoulement périodique au-delà du périphérique de personnes sans-abri auxquelles aucune solution d’hébergement pérenne n’est proposée. Cette pratique pèse lourdement sur des quartiers qui connaissent déjà de nombreuses difficultés sociales, comme la Villette, les Quatre Chemins et le Fort d’Aubervilliers. L’on comprend aisément l’appréhension et la lassitude des habitants qui craignent de voir leur quartier investi par des personnes rendues à la rue sans accompagnement suffisant. Une pétition qui exprime ces craintes a recueilli plusieurs centaines de signatures en quelques jours.

Il faut un accueil social et sanitaire pérenne sans pénaliser les riverains

L’accueil des personnes souffrant de toxicomanie ne peut se résumer à une politique qui se borne à une réaction de court terme, consistant à déplacer dans l’urgence les problèmes vers les communes populaires de petite couronne telles qu’Aubervilliers et Pantin. Une telle situation n’est pas tolérable et ne saurait perdurer. Il importe que cette question de santé publique fasse l’objet d’une politique concertée, et que des lieux d’hébergement pérennes prodiguant un suivi sanitaire et social adapté soient mis en place, afin d’accueillir celles et ceux qui doivent l’être, tout en préservant la tranquillité publique, le cadre de vie des riverains, et l’équilibre de quartiers et de communes déjà confrontées à des difficultés.

La voix des albertivillariens et des pantinois doit être entendue

Soucieux que les habitants d’Aubervilliers et Pantin ne subissent pas une nouvelle fois pas les conséquences d’une situation qu’il appartient avant tout à la ville de Paris et à l’État de résoudre, je me suis adressé ce vendredi 2 juillet 2021 à Monsieur le Préfet de police, Didier Lallement ainsi qu’à Madame la Maire de Paris, Anne Hidalgo, afin de leur faire part de l’inquiétude de nos concitoyens et de l’importance de préserver nos villes de toutes difficultés supplémentaires. J’ai également écrit ce lundi 5 juillet à Madame la Maire d’Aubervilliers, Karine Franclet et M. Le Maire de Pantin, Bertrand Kern, en leur proposant de s’associer à mon interpellation auprès de l’Etat et de la ville de Paris.

Il faut faire entendre la voix des albertivillariens et des pantinois, et mettre en place un échange et une concertation entre l’ensemble des collectivités et des acteurs concernés, qui permettrait de déboucher sur une solution durable, qui prenne en compte l’ensemble des aspects sanitaires et sociaux ainsi que les préoccupations légitimes des riverains. Aubervilliers et Pantin ne doivent pas être pénalisés.

Retrouvez ci-dessous les courriers que j’ai adressés au Préfet de police ainsi qu’aux Maires d’Aubervilliers et Pantin